La nouvelle route de la soie (lancée en 2013 sous le nom de OBOR en anglais pour One Belt, One Road) est un ensemble de liaisons maritimes et de voies ferroviaires entre la Chine et l’Europe passant entre autres par le Kazakhstan, la Russie et la Biélorussie.

Le nouveau nom de cette Initiative est  désormais Belt and Road Initiative (BRI selon l’acronyme anglais)

Des accords de coopération pour  57 milliards d’euros ont récemment été signés lors du deuxième forum des « Nouvelles routes de la soie » qui s’est achevé le 27 avril à Pékin selon RFI

La Chine, une présence de plus en plus importante en Thaïlande

Dans le cadre de son projet de la route de la soie, la Chine cherche à s’intégrer davantage dans les économies croissantes de la région.

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Une aubaine pour la Thaïlande qui a lancé en 2016 le projet Thaïlande 4.0 et souhaite attirer les investisseurs étrangers. Dans un climat politico-économique tangible dans l’Asie du Sud-Est pour 2019, la Thaïlande est peut-être le pays qui tire le mieux son épingle du jeu.

Alors que les investisseurs chinois se tournent de plus en plus vers l’étranger, la Thaïlande apparaît comme l’une des destinations phares.

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Plus de 10 millions de touristes chinois ont visité la Thaïlande l’année dernière

Le pays du sourire affiche clairement son intention : accueillir 11 millions de touristes chinois en 2019. Traditionnellement, les liens géographiques, culturels et politiques sont une première explication de ces deux pays en tant que partenaires commerciaux naturels, renforcé par le côté plaisant et bon marché de la Thaïlande.

Deux réalisations témoignent le mieux de ce partenariat : le parc industriel de haute technologie à Chonburi, et bien sûr le projet LGV, qui ralliera Kunming à Bangkok.

Mais qu’est-ce qui différencie réellement la Thaïlande de ses pays limitrophes, comme le Cambodge, le Laos ou même l’Indonésie ?

Le coup d’état militaire de 2014 a renforcé la coopération sino-thaïlandaise

En 2014, le coup d’état thaïlandais avait tendu les relations avec les Etats-Unis et avec l’Union Européenne demandant un retour rapide à un régime démocratique.

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La Chine au contraire s’était abstenue de tout commentaire et avait proposé à la Thaïlande de devenir un partenaire économique dans le cadre de projet de développement. La coopération s’était étendue par la suite au domaine politique.

En 2016 le pays a lancé le projet Thaïlande 4.0 visant à faire de l’industrie thaïlandaise une industrie de haute technologie. Ce projet a retenu l’attention des entreprises internationales, et la Chine n’est pas en reste.

Le projet Thaïlande 4.0

Un des exemples les plus démonstratifs est celui d’Alibaba. L’entreprise chinoise qui est la plus grande plateforme de commerce B2B en ligne au Monde, effectue d’importants investissements à long terme en Thaïlande.

En comparaison avec d’autres pays, comme le Bangladesh ou le Myanmar, la Thaïlande reste seule dans la région en ce qui concerne son aptitude à adopter les technologies que la Chine a perfectionné au cours de la dernière décennie.

Les entreprises chinoises ont développé l’expertise nécessaire pour construire des trains à grande vitesse, des aéroports à la pointe de la technologie et des villes intelligentes à des prix compétitifs, au moment même où la Thaïlande ouvre la voie à des projets similaires financés par des fonds publics.

Cependant, la Thaïlande, contrairement à d’autres pays de la région, garde une certaine réserve face à l’implantation chinoise et souhaite garder son autonomie : l’objectif étant d’accélérer la croissance sans compromettre à son indépendance. Cela provoque quelques différents avec la Chine, et retarde par exemple la concrétisation du projet LGV.

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Une croissance ralentie

Après 10 belles années de croissance , l’Asie du Sud-Est connaît un fort ralentissement qui semble être amené à perdurer. Cette décroissance est principalement dû à la baisse du prix des produits agricoles dans la région, une vague de sécheresse étant de plus attendue pour 2019.

En Thaïlande, la croissance reste inférieure à l’objectif de la banque centrale, même si le pays n’est pas celui le plus atteint par la désinflation. Cette conjoncture économique oblige les analystes à réduire les taux d’intérêt et mènera probablement à un futur assouplissement de la politique monétaire thaïlandaise

Une certaine stabilité est cependant envisagée, notamment en Thaïlande. Selon l’économiste Chidu Narayanan l’inflation devrait rester « insensible à moyen terme » et donc les monnaies stables, le baht étant par ailleurs la monnaie la plus stable de la région de l’Asie du Sud-Est.

La Thaïlande assouplit sa réglementation et s’ouvre aux affaires internationales

Grâce à une politique délibérée de simplification de la réglementation pour les investisseurs internationaux, la Thaïlande a considérablement amélioré son classement en matière de facilité des affaires (27ème place mondiale, selon la Banque mondiale) tout en favorisant son développement international.

Ainsi aucun autre pays de l’Asie du Sud-Est n’offre des conditions comparables à celles du corridor économique de la Thaïlande. Le pays est le 13ème mondial en termes de réserves de change, ce qui lui a principalement permis d’assouplir la réglementation sur les entreprises.

La volonté de la Thaïlande de sécuriser les investissements étrangers a amené le gouvernement à élaborer des plans ambitieux pour des projets d’infrastructure et des zones économiques spéciales.

L’exemple de l’investissement immobilier

Alors que le marché immobilier chinois montre des signes d’essoufflement, les investisseurs se tournent vers les tigres asiatiques : une proximité géographique, des prix bas, un climat agréable.

Mais surtout des pays qui ne présentent pas les obstacles financiers établis en Nouvelle-Zélande, au Canada, à Singapour ou en Australie. Sur Juwai.com (un site dédié aux propriétés internationales) la Thaïlande a été la destination la plus populaire des acheteurs chinois en 2018. Selon le site chinois, les acheteurs de la Chine continentale et de Hong Kong ont acheté environ 15 000 nouveaux appartements à Bangkok, soit la moitié de tous les achats effectués par des étrangers.  

L’ancien royaume de Siam qui a toujours su faire les bons accords ne déroge pas à sa réputation. Malgré un contexte économique et politique qui pourrait lui porter défaut et une forte compétitivité régionale, le pays parvient encore une fois à tirer son épingle du jeu.

La Thaïlande s’appuie fortement sur la nouvelle suprématie chinoise tout en prenant garde à ne pas devenir un de ses nouveaux satellites.

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12 milliards de canettes

Selon le dernier classement Forbes, Chalerm Yoovidhya, co-propriétaire de Red Bull, est à la tête de la famille la plus riche de Thaïlande cette année, devançant pour la première fois les frères Chearavanont du groupe CP.