Le chiffre définitif de la croissance thaïlandaise en 2014 est tombé, et il n’est pas bon. L’année dernière, la croissance de la deuxième plus grande économie de l’Asie du Sud-Est a augmenté de 0,7% seulement.

Une performance décevante qui est largement la conséquence de l’instabilité politique, des manifestations et enfin du coup d’Etat du 22 mai dernier, qui ont fait fuir les touristes et effrayé les investisseurs en 2014.

La croissance de 2014 est la plus faible depuis 2011, quand le PIB de la Thaïlande avait stagné à 0,1%, à cause des inondations qui avaient paralysé une large partie de l’économie du pays.

La Thaïlande continue de payer le prix de son instabilité politique, et des incessantes manifestations qui ont marqué la première moitié de 2014. Ce d’autant plus que le calendrier d’un retour à la normale est encore assez flou.

Récemment le Premier ministre, le général Prayut en voyage au Japon a affirmé que des élections auraient bien lieu en janvier 2016.

Mais pour le moment loi martiale est toujours en vigueur en Thaïlande, et malgré une reprise du tourisme au début de l’année 2015, la bonne santé du secteur reste suspendue à un retour au calme durable dans les rues de Bangkok.

Or de nombreux observateurs estiment que le calme actuel pourrait se révéler précaire, notamment si le régime militaire décide de poursuivre jusqu’au bout son procès à l’encontre de Yingluck Shinawatra, déjà bannie de la vie politique pour cinq ans.

Des ménages très endettés

La croissance est également freinée par l’endettement des ménages, qui reste très élevé et représente jusqu’à 85 % du PIB. Un taux qui est également un des plus élevés des pays d’Asie.

« S’il vous plaît, abstenez-vous de contracter des dettes. La hausse de la dette des ménages est dangereuse et risque de ralentir les progrès du pays »,

a récemment demandé aux Thaïlandais le général Prayut Chan-ocha, lors de son allocution télévisée hebdomadaire.

Une timide reprise au quatrième trimestre

La croissance du PIB de la Thaïlande s’est cependant accélérée plus que prévu au quatrième trimestre 2014, soutenue par les dépenses publiques et les exportations.

Le produit intérieur brut a augmenté de 2,3 % en glissement annuel au quatrième trimestre, après une hausse de 0,6 % au troisième trimestre, selon les données du Conseil de développement économique et social national.

En termes de production, la production industrielle a grimpé de 2,7 % au quatrième trimestre de 2014, tandis que la production agricole a diminué de 1,6 %.

Du côté des dépenses, la consommation publique a augmenté de 5,5 % au quatrième trimestre, plus rapide que de 0,4 pour cent la hausse du trimestre précédent.

Une performance un peu au dessus de l’augmentation de 2,1 % attendue par les économistes.

Le gouvernement a maintenu ses perspectives 2015 de croissance du PIB entre 3,5 et 4,5 % tandis que la Banque mondiale, table sur une croissance de 3,5 %. La Banque de Thaïlande prévoit de son coté une croissance à 4%.

A moins d’une soudaine amélioration de la conjoncture, la Thaïlande risque de se retrouver en 2015 avec la plus mauvaise performance des pays de l’Asean : le Vietnam prévoit une croissance de +5,7 %, le Cambodge +7,2 %, les Philippines +6 %, et la Birmanie +8,2 %.

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