C’est un peu paradoxal : les touristes chinois n’ont pas une image très reluisante. Ils sont réputés grossiers, bruyants, et affublés de manières de paysans mal dégrossis, mais tout le monde cherche à les attirer pour profiter de la manne qu’ils représentent pour le secteur du tourisme.

Les dépenses des chinois à l’étranger ont atteint 102 milliards de dollars en 2012, et selon l’Organisation mondiale du commerce la Chine est en tête du classement mondial des pays en ce qui concerne le montant des dépenses à l’étranger. En termes de volume, les voyageurs chinois ont réalisé 83 millions de déplacements à l’étranger en 2012, contre 10 millions seulement en 2000.

La manne chinoise

La Chine est désormais la cible principale des pays qui veulent développer rapidement leurs revenus touristiques, et la Thaïlande n’est pas en reste : le royaume table sur près de 4 millions de touristes chinois cette année, (un chiffre qui devrait dépasser les 5 millions en 2014) la plus forte fréquentation en provenance d’un seul pays.

Plage pollution
Le tourisme de masse en provenance de Chine est-il soutenable à long terme ?

Mais les manières un peu rustres des Chinois attirent de plus en plus l’attention des autorités,  à tel point que l’administration chinoise du tourisme a récemment publié un guide de 64 pages au titre évocateur : “Guide pour un tourisme civilisé”

Ne pas uriner dans les piscines

La publication contient une liste illustrée des choses à faire, et surtout à ne pas faire pour s’assurer que les Chinois se comportent comme des touristes “civilisés” à l’étranger. La sortie de ce guide coïncide opportunément avec le début en Chine de la”Golden Week” , une semaine de jours fériés qui a débuté le 1 octobre. Des millions de Chinois prennent des vacances pendant cette période, et un nombre croissant d’entre eux voyagent à l’étranger.

Parmi certains comportements qui sont perçus comme inappropriés par le public à l’étranger, le guide note : se curer le nez en public, uriner dans les piscines, voler les gilets de sauvetage dans l’avion, jeter des déchets dans la rue ou crier en public.

Des voyages “zéro dollar” organisés par des voyagistes sans scrupules

La hausse spectaculaire du tourisme chinois en Thaïlande, n’est pas complètement fortuite, et elle est en grande partie imputable à une série de facteurs combinés :

  • Un premier facteur plutôt inhabituel: le succès considérable d’un film chinois à petit budget, « Lost in Thaïland », qui a contribué activement à la promotion de la Thaïlande en Chine, selon la presse internationale.
  • Des compagnies à faibles coûts comme la compagnie chinoise Spring Airlines, et Airasia par exemple, ont augmenté leurs fréquences de vol vers la Thaïlande de 10 à 17 par semaine pour répondre à la demande.
  • Enfin la présence de voyagistes aux pratiques douteuses s’adressant plus particulièrement à la clientèle chinoise. Récemment les ministères chinois et thaïlandais du tourisme ont coopéré pour mettre fin à la pratique des voyages organisés en provenance de Chine dit “zéro dollar”

Le terme “zéro dollar” fait référence à des forfaits très bon marché: les touristes chinois se rendant en Thaïlande ne règlent à leur départ qu’une très petite somme d’argent aux agents de voyages.

Mais une fois qu’ils sont en Thaïlande, c’est une autre histoire : avec la complicité des voyagistes thaïlandais qui agissent en accord avec leur partenaire chinois,  les touristes chinois sont trimbalés dans toute sorte de boutiques où ils sont incités de manière insistante à acheter des produits hors de prix. Des options d’hébergement ou des programmes optionnels, auxquels ils n’avaient pas prévu de se joindre, sont aussi proposés de manière quasi obligatoire.

Selon la nouvelle réglementation les tour-opérateurs thaïlandais et leurs homologues chinois doivent désormais préciser le nombre exact de touristes chinois prévu dans le séjour, et le programme doit comporter tous les détails du voyage. Les étapes et toutes les dépenses doivent être explicitement indiqués. Les montant correspondants aux dépenses doivent être payés uniquement en Chine avant le départ.

 

5 comments
  1. De toute façon ce ne sont pas les thaïs les plus dérangés par des mauvaises manières quand on voit ce qu’ils laissent derrière eux, sacs plastique, canettes, etc. De plus ils sont habitués avec l’affluence des russes qui, pour beaucoup, peuvent également consulter le bouquin chinois…

  2. j’en ai vu un certains nombres à Phuket cet été, ils ne sont pas plus grossiers que nous occidentaux et même je trouve qu’ils se comportent biens.
    ils achètent beaucoup, mangent des choses de prix et laissent des pourboires généreux. Entre eux et les traines tongs, il est sûr que la Thaïlande a tout intérêt à les préférer à nous.

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