Alors que la Thaïlande se prépare à des problèmes d’approvisionnement en gaz naturel à partir du mois d’avril, pendant que la Birmanie a annoncé une suspension temporaire de ses livraisons pour réparer une plate forme de forage endommagée, le débat sur les sources d’énergie du royaume est relancé.

Pour un pays en croissance rapide comme la Thaïlande, les moyens pour se fournir en énergie représentent des enjeux importants pour assurer ses ambitions de développement.

sonnedix chiangrai
La semaine dernière, Sonnedix a inauguré une centrale solaire de 9,5MW à Mae Chan dans la province de Chiang Rai, nord de la Thaïlande.

L’équation du réchauffement climatique qui était le problème des pays développés, devient de plus en plus une problématique de nombreux pays asiatiques, à savoir se procurer ou créer de plus en plus d’énergie sans aggraver l’augmentation des gaz à effets de serre.

La Thaïlande est trop dépendante du gaz naturel

Des analystes estiment que la Thaïlande est trop dépendante du gaz naturel, qui a représenté quelque 68 % de l’énergie utilisée en 2012 et dont 20 % environ ont dû être importés, en grande partie de Birmanie et plus récemment du Qatar.

L’ancien ministre de l’Energie Piyasvasti Amranand a confié au Strait Times que les subventions appliquées aux combustibles depuis de nombreuses années ont créé une demande de gaz trop élevée par rapport aux autres énergies.

Faisant valoir une croissance forte et continue de nouveaux projets énergétiques sur son territoire, ainsi que d’avantages fiscaux et logistiques conséquents, le Royaume ambitionne de devenir une  place forte des énergies renouvelable en Asie du Sud-est.

A l’heure actuelle, la Thaïlande reste très dépendante de l’énergie que veulent bien lui vendre ses partenaires commerciaux. En 2010, plus de 900 milliards de bahts ont été dépensés pour satisfaire la demande d’énergie croissante du pays.

Un barrage controversé sur le Mekong

Outre le gaz importé de Birmanie, la Thaïlande tire en grande partie son énergie de barrages situés au Laos. Ces derniers mois, ce pays riverain de la Thaïlande a été très critiqué pour la construction du barrage de Xayaburi, sur la portion laotienne du Mékong, qui pourrait entrainer des dégâts écologiques en aval.

Twarath Sutabutr, Directeur général du département pour le développement des énergies alternatives et efficaces du Ministère de l’énergie a déclaré qu’il projette 20% « d’énergies vertes » d’ici 2022, alors que la production d’énergie renouvelable s’élève à 11% aujourd’hui.

Parmi les projets principaux figure l’hydro-énergie, la plantation d’éoliennes – bien que le Royaume soit bien moins venteux que son voisin le Viêt-Nam -, les biocarburants, le bio gaz et l’énergie biomasse.

Investir davantage dans le solaire

La mise en place de champ de panneaux solaires constitue un autre investissement important pour les années à venir. Selon Andrew Beebe, responsable du marketing et du développement de la firme Suntech, « l’énergie solaire peut être très vite rentabilisé du aux rayonnements solaires importants dans la région ».

Par Ailleurs, le prix de l’énergie solaire est en constante baisse, de l’ordre de 6 % par an. D’ici 2013, Andrew Beebe affirme que le prix d’un watt devrait coûter moins d’un dollar.

Dans la province d’Ayutthaya, au nord de Bangkok, se trouve le plus grand champ de panneaux solaires d’Asie du Sud-est. Sa mise en fonction a été inaugurée en octobre 2011.

Cette centrale solaire aura la capacité de produire 43 Mégawatt. D’autres projets d’envergures sont en élaboration et devraient voir le jour dans les mois qui viennent.

La question environnementale étant à la mode et porteur d’avenir, la Thaïlande compte jouer sur ce registre pour mettre en place des projets audacieux. Ainsi, près de Koh Samui, une île « verte » va être aménagée, principalement à destination des touristes, avec 100% d’énergie renouvelable. Des éoliennes et des panneaux solaires seront les deux principales sources d’énergie.

Les experts de l’ONU estiment qu’une nouvelle révolution industrielle « verte » pour améliorer l’efficacité énergétique est nécessaire pour que les pays de la région Asie-pacifique prospèrent au 21ème siècle, selon un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) .