Le journaliste français Olivier Rotrou est en Thaïlande cette semaine pour témoigner sur les événements de mai 2010, et doit témoigner devant la Cour pénale de Bangkok le 28 mars.

Olivier Rotrou, 48 ans et collaborateur de l’agence de photographie Press Line répondait à la demande du colonel en charge de l’unité militaire chargée d’intervenir dans le quartier de Silom le jour du 19 mai 2010.

Olivier Rotrou Linkedin
Le journaliste français Olivier Rotrou (Linkedin Profile). Photo : Roland Neveu

 

Le journaliste français a déclaré au Bangkok Post que selon lui les victimes qui se trouvaient dans le temple n’avaient pas été tués par le régiment d’infanterie du roi avec qui il se trouvait ce jour-là.

Il y a quelques mois j’ai reçu un mail du colonel qui dirigeait le groupe de soldats avec qui je me trouvais ce jour là. Il me demandait de venir témoigner au cours d’un procès concernant les victimes qui ont été tuées par des tirs dans l’enceinte du temple de Pathum Wanaram.

J’étais avec lui et ses hommes pendant cette journée et je peux affirmer qu’il ne peut pas avoir été responsable des tirs qui ont fait ces victimes. D’ailleurs nous ne sommes même pas parvenu à aller jusqu’au temple. Je n’en sais pas plus sur ce qui est arrivé dans l’enceinte du temple et je n’ai aucune information qui permettrait d’identifier l’auteur de ces tirs.

L’un des épisodes les plus sensibles de la journée du 19 mai 2010 concerne les victimes réfugiées dans le temple de Wat Pathum Wanaram : six personnes civiles sans armes ont été tuées devant le temple ou dans son enceinte. Le document de la Commission de Commission Vérité et Réconciliation affirme que des échanges de tirs entre Chemises noires en position à l’intérieur du temple et des militaires postés dans le viaduc du métro aérien ont eu lieu.

“Après 19h nous nous sommes réfugiés dans près du Novotel Silom. Sur le chemin, nous avons entendu des coups de feu près du lieu où j’étais assis. L’un d’eux a touché une bouteille d’eau posée à coté de moi”, a t-il dit.

Son enregistrement vidéo de l’opération du 19 mai devrait également être utilisé lors de l’enquête sur la mort du journaliste italien Fabio Polenghi, qui a été tué sur la route de Ratchadamri le même jour.

La presse a payé un lourd tribut dans le conflit qui a opposé en 2010 pendant plusieurs mois l’UDD au gouvernement thaïlandais.  Un journaliste italien, M. Polenghi Fabio, 48 ans, est mort d’une balle dans l’abdomen pendant l’opération des militaires contre les manifestants regroupés à Rajprasong. Deux autres membres des médias étrangers, ont été blessés par balles et envoyés dans des hôpitaux : le 14 mai 2010, Nelson Rand, reporter canadien de la chaîne France 24, avait été sérieusement blessé par trois balles de tirs d’armes automatiques.