Ce n’était qu’une formalité, mais le gouvernement thaïlandais a formellement confirmé le 30 juillet la prolongation de l’état d’urgence pour un mois supplémentaire, c’est à dire jusqu’au 31 août.

La Thaïlande entamera donc demain son cinquième mois sous le régime de l’état d’urgence, malgré l’absence complète de transmission locale du nouveau coronavirus pendant plus de 60 jours consécutifs.

Car paradoxalement la Thaïlande est classée au premier rang d’une enquête mondiale sur la gestion du Covid-19 comme le pays le plus performant et avec les meilleures pratiques pour lutter contre l’épidémie.

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Six mois d’état d’urgence

Le décret, qui est entré en vigueur une première fois le 26 mars, devait prendre fin le 30 avril, mais après quatre prolongations successives chacune d’une durée d’un mois, personne ne sait vraiment quand pourra prendre fin le régime d’exception en Thaïlande.

La proclamation de l’état d’urgence permet en effet au gouvernement thaïlandais de limiter les droits civiques et de restreindre les libertés de la population, tout en donnant à l’ancien chef de la junte militaire des prérogatives spéciales.

Depuis le début de l’état d’urgence, le Centre for COVID-19 Situation Administration (CCSA), un comité ad hoc également présidé par le général Prayuth, fait office de gouvernement parallèle.

Composé de militaires et de technocrates proches du Premier ministre, il est chargé de mettre en œuvre des décisions rapidement et sans contrôle du Parlement, et avec un minimum d’ingérence du gouvernement.

prayut mask - thailande-fr
La gestion de l’épidémie de Covid-19 par la Thaïlande est un des rares succès incontestables remportés par le gouvernement du général Prayuth Chan-ocha.

Une utilisation disproportionnée

Les organisations internationales de défense des droits ont déjà critiqué plusieurs fois la Thaïlande, pour ce qui est considéré comme une utilisation disproportionnée des lois sur l’état d’urgence

“Le décret d’urgence donne aux autorités thaïlandaises des pouvoirs très étendus pour supprimer les libertés fondamentales sans aucun contrôle”, a déclaré Brad Adams, directeur de Human Rights Watch pour l’Asie.

“Il n’y a aucune raison légitime pour prolonger ce décret, qui permet la restriction arbitraire et disproportionnée des droits garantis par le droit international et la constitution thaïlandaise “

Brad Adams, directeur de Human Rights Watch pour l’Asie

Environ un millier de personnes se sont rassemblées le 18 juillet place du monument de la démocratie à Bangkok pour protester contre les restrictions imposées par le gouvernement au nom de la lutte contre la Covid-19.

Le mouvement s’est également répandu dans plusieurs grandes villes de province.

Des responsables gouvernementaux ont déclaré qu’ils n’utiliseraient pas le décret d’urgence pour interdire les rassemblements politiques s’ils restaient pacifiques, même si celui-ci permet effectivement d’interdire tous les rassemblements publics.

La deuxième économie d’Asie du Sud-Est cherche également à autoriser un petit nombre de visiteurs à court terme en provenance de quelques pays économiquement importants pour la Thaïlande, et qui ont contenu le coronavirus de la même manière.

Des lacunes dans le système de quarantaine

La Thaïlande impose toujours une quarantaine d’État obligatoire de deux semaines pour toutes les personnes, Thaïlandais comme étranger, entrant en Thaïlande.

Mais récemment, certaines imperfections ont été découvertes dans le système de quarantaine obligatoire.

Pendant le mois de juillet, un soldat égyptien, qui a par la suite été testé positif à Covid-19, est parti faire du shopping à Rayong, à environ 150 kilomètres au sud-est de Bangkok, sans avoir effectué de quarantaine.

Il s’en est suivi une panique générale dans la région qui a obligé les autorités locales à s’excuser et à effectuer plus de 7000 tests auprès des personnes qui auraient pu être en contact avec le soldat.

Tous les tests ont été négatifs, mais le Premier ministre lui même s’est excusé pour cette maladresse.

À peu près au même moment, la fille d’un attaché diplomatique soudanais a été testée positive au COVID-19 à Bangkok après avoir séjourné dans un condominium immédiatement après son arrivée de l’étranger.

La crainte d’une deuxième vague

Aucune transmission locale n’a été détectée autour des endroits où se trouvaient les deux cas suspects, mais ces deux affaires ont renforcé les inquiétudes des Thaïlandais déjà très préoccupés par l’éventualité d’une deuxième vague.

Plus de 90% des Thaïlandais interrogés lors d’un récent sondage d’opinion craignent une deuxième vague de COVID-19 et souhaitent une interdiction des arrivées étrangères en Thaïlande.

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Le succès remporté dans la lutte contre l’épidémie de COVID-19 est crucial pour le Premier ministre Prayuth Chan-ocha, car il s’agit de l’un des rares problèmes auxquels l’actuel gouvernement a apporté une réponse entièrement satisfaisante depuis son élection en mars 2019.

2 comments
  1. Tous les moyens sont bons pour que l’armée ai le plus de pouvoir
    Dictature un jour, dictature toujours

  2. Metre sous cloche la Thailande pour une duree indéterminée est ce la bonne solution ?
    18000 morts chaque année en Thaïlande par accident de la route c est pas important mais
    58 morts du covid 19 c est beaucoup plus dramatique. À ce rythme dans 6 mois le état de urgence sera toujours d Actualités mais le mombre
    Des suicides se comptera par milliers le nombre
    Des entreprises en faillite par dizaine de milliers
    Et les chômeurs par plusieurs millions
    Mais la Thaïlande aura vaincu le covid 19
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