Crise politique interminable, recul des exportations et croissance en berne :  la Thaïlande commence à voir augmenter son taux de chômage sur l’exercice 2014.

Dans son rapport trimestriel, la banque centrale thaïlandaise a baissé ses prévisions de croissance pour 2014, passant de 3% à 2,7%. Au début de la crise en novembre 2013, les prévisions étaient encore de 5% : une révision à la baisse qui commence à se faire sentir sur l’emploi. Lire aussi Nouvelles prévisions en baisse pour la croissance thaïlandaise – Économie, Investissement – thailande-fr

Des conséquences pour l’emploi

Initialement prévue à 1%, la hausse du chômage dans le pays risque au finale d’atteindre 1,2% à 1,5% d’après les dernières estimations de Thanit Sorat, vice-président de la Fédération des Industries thaïlandaises (FTI).

L’agence nationale du développement économique et social a quant à elle mesuré une augmentation des demandeurs d’emploi de 0,2% en janvier 2014 par rapport à l’année précédente, le taux passant ainsi de 0,7% à 0,9%.

Une augmentation majoritairement imputable à l’instabilité politique qui perturbe grandement l’économie du royaume depuis quatre mois.

Un taux de chômage parmi les plus faibles du monde

Avec un taux de chômage 2013 à 0,7% pour environ 39 millions de personnes actives, la Thaïlande figure parmi les pays ayant l’un des taux de chômage le plus faible au monde.

Ce résultat est la manifestation des efforts du pays depuis le début des années 1990, date à laquelle le chômage touchait alors 3,8% de la population. La Thaïlande avait même atteint un record historique avec 0,48% de chômeurs fin 2012, signe d’un quasi plein emploi dans le royaume.

Avec des taux de chômage 2012 de 6,9% pour les Philippines, 3,0% pour la Malaisie, ou encore 1,3% pour le Vietnam, la Thaïlande fait rêver ses voisins d’Asie du Sud-Est. Un succès qu’elle doit principalement à son parc industriel fort et son coût salarial avantageux par rapport à de nombreux pays.

 Les diplômés touchés par la crise

Fait qui pourrait en surprendre plus d’un, ce sont les jeunes diplômés qui sont majoritairement touchés par la situation politique du pays. Concentrés dans l’industrie, la logistique ou encore le tourisme, les secteurs générateurs d’emplois connaissent le contre coup de la fébrilité des investissements étrangers.

Ces secteurs peinent à offrir des postes au environ 300 000 à 400 000 nouveaux diplômés qui sortent chaque année des universités thaïlandaises.

« La production et la rentabilisation des infrastructures de production, comprenant la vente au détail, la vente en gros, les biens manufacturés, l’électronique, les services, le tourisme, la logistique, tout a chuté en janvier »

analyse Mr.Thanit pour expliquer la situation des diplômés.

Les personnes sans qualification sont aussi touchées par le ralentissement de l’économie avec par exemple des baisses du volume de travail sur les chaînes de production de certaines entreprises. Bien que moins sujette au chômage que leurs homologues masculins, les femmes risquent de voir leurs conditions de travail se dégrader suite au contexte actuel.

Et ce surtout dans les secteurs des emplois précaires comme la restauration, l’hôtellerie ou l’industrie de la vie nocturne (bars, boîtes de nuits….)

Si les prévisions de chômage à 1,5% s’avèrent exactes, le royaume retomberait à des taux qu’il n’avait pas connu depuis la crise financière de 2009. Sans être dramatique, ce serait tout de même un « coup dur » pour le pays qui vient de connaitre trois années fastes (2011 à 2013) avec un chômage sous la barre des 1%.

3 comments
  1. @ farang : c’est vrai que la politique populiste et mafieuse du clan Thaksin est exceptionnel en comparaison !!!! 55555

  2. +1, les étudiants faisaient aussi partie des contestataires anti-gouvernemental me semblait -il .
    c tt à fait le coup de l’arrosoir arrosé …

  3. Un grand merci au PDRC, Suthep et l’élite de démolir l’économie et la démocratie dans le
    pays.

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