Un secteur automobile en déclin depuis dix ans coté Français, et en progression constante coté Thaïlande : les deux courbes étaient destinées à se croiser un jour. C’est chose faite : la production automobile de la Thaïlande a dépassé celle de la France depuis le début de l’année.

La production totale du secteur automobile en Thaïlande au cours des huit premiers mois a atteint plus de 1,4 millions d’unités, soit une augmentation de 33% par rapport à la même période de l’an dernier.

Le nombre de personnes employées dans les secteur automobile en Thaïlande  pourrait rapidement doubler si la production continue d’augmenter, et provoquer une pénurie de main d’oeuvre qualifiée.

Sur ce chiffre, environ 830.000 unités étaient destinées à approvisionner des commandes nationales, et les 630.000 unités restantes étaient destinés à l’exportation.

Le chiffre pour le mois d’août s’élève à environ 210.000 unités produites en Thaïlande,  pour le quatrième mois consécutif.

Il ne fait par conséquent aucun doute, sauf nouvelle catastrophe naturelle, que la production thaïlandaise automobile atteindra rapidement les deux millions de véhicules sur 12 mois.

En France, les dernières statistiques disponible datent de février 2012 et indiquent une production cumulée sur 12 mois de 2.oo7.000 véhicules (source : CCFA, Comité des Constructeurs Français d’Automobiles)

Le déclin automobile de la France: subventions et supressions d’emplois

En 2001, les sites automobiles implantés  en France avaient fabriqué 3,6 millions de véhicules: 10 ans plus tard ce chiffre est tombé à 2,3 millions, et plus récemment encore à un peu plus de 2 millions. Ce mouvement s’est accompagné d’une forte réduction des effectifs et de plans de départs volontaires de plusieurs milliers de salariés.

Le déclin de la filière automobile en France: en 2012 compte tenu des 8000 suppressions de postes de Peugeot, la production française a peu de chance d’atteindre les deux millions de véhicules.

Au 1er janvier 2012, le parc automobile français comptait 38 millions de véhicules, un chiffre stable depuis dix ans,  car la France, comme ses voisins européens, est saturée d’automobiles. Les diverses primes gouvernementales n’ont fait qu’anticiper les achats de remplacement, préparant ainsi la prochaine crise.

De “balladurettes” en “sarkozettes”, l’Etat passe son temps à soutenir cette filière qui emploie encore plus de 400 000 personnes en France, mais qui comme les autres industries est en déclin constant et souffre principalement d’un taux maximal de charges et d’impôts.

Au-delà de l’automobile, c’est toute l’industrie française qui est coule lentement par manque de compétitivité. Les chiffres du commerce extérieur français, 70 milliards de déficit commercial en 2011, sont là pour le rappeler.

 La Thaïlande vers le top 10 mondial

D’ici cinq ans au plus, la Thaïlande devrait rentrer dans le top-10 mondial des constructeurs automobiles, avec une production annuelle proche de 3 millions d’unités, selon Surapong Paisitpatanapong, porte-parole du club automobile de la Fédération des industries thaïlandaises (FTI).

En 2011 malgré les inondations et une baisse de la production de 11% , la Thaïlande a été le 15 e producteur mondial de tous types de véhicules à moteur, selon les classements mondiaux de l’Organisation internationale des constructeurs d’automobiles.
 Le royaume est à la sixième place en termes de production de véhicules utilitaires (pick up en particulier) et 22e en termes de production automobile individuelle.

La production totale de janvier à août 2012 atteint 1,48 millions d’unités, soit une augmentation de 33% par rapport à l’exercice précédent. La production de véhicules en année pleine sera donc supérieure à 2 millions d’unités.

Ces très bon résultats à l’exportation ont permis à la Thaïlande d’augmenter à partir de 2013 le salaire minimum de 40%. Pendant ce temps la France produit avec succès toujours plus chômeurs (plus de trois millions cette année), plus d’impôts, et plus d’assistanat : un savoir faire typiquement Made in France, qui malheureusement s’exporte assez mal.

2 comments
  1. je réagis avec un peu de retard , mais je n’avais pas lu la conclusion de cet article (languedevipère???? )
    Augmentation du salaire de 40% , bravo madame Soleil , faut pas réver, et les 300 bths/jour sont déjà largement contournés
    de toute façon ce serait bien trop , de peur qu’ils ne fassent comme les français et deviennent des assistés !
    Bravo Monsieur , il est grand temps que le smic passe à 400 euros et qu’on supprime toutes sortes de prestations .
    Oui on monte beaucoup de bagnoles en Thailande , et où sont les bureaux d’études ??? ? C’est quoi au fait les marques Thailandaises ????

  2. Je suis d’accord que la France et l’Europe ont un gros problème, mais les raisons ne pas si simples que çà. En revanche, la Thaïlande que j’adore, est un pays ultra protectionniste avec des tarifs douaniers exorbitants. Les pays industrialisés (dont la France) autorisent gentiment la Thaïlande de produire et de vendre aux pays industrialisés dans le cadre de tendre vers une harmonie mondiale (c’est à dire la paix) dans cette période de transition. La Thaîlande ne voit sa croissance que dans l’export, le pays est très corrompu avec une classe dirigeante Berlusconienne. Voir la dernière affaire du policier tué, on est pas tout à fait dans une démocratie française. Donc, stop, oui les Thaïlandais sont des esclaves bosseurs à 10 000 baht/mois avec des exploiteurs chinois, et nous autorisons les barrières douanières jusqu’à ce que nous laissions le pays produire de l’assistanat (assurance chômage, retraite, allocations familiales, parcourt de soin, routes et infrastructures en état, tout à l’égout, câbles enterres – tous des mots totalement inconnus en Thaïlande -). Bangkok est un gigantesque bidonvile s’étalant sur près de 100 km, faut arrêter les comparaisons !

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