La construction – controversée – de barrages hydroélectriques en Chine sur le fleuve Mékong (Bassin du Haut Mékong) a un impact considérable sur la vie des populations de la région, dont celles en Thaïlande.

Le Mékong est un fleuve majeur en Asie du Sud-Est qui traverse six pays : la Chine, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, le Myanmar (Birmanie) et le Viêtnam. Plus gros réservoir de poissons d’eau douce du monde, le fleuve s’assèche chaque année un peu plus, au grand dam des habitants de la région.

Un moyen de subsistance vital

Pour les populations locales, le fleuve est un moyen de subsistance vital à travers la pêche, l’agriculture et le commerce de ces derniers, avec plus de deux millions de tonnes de poissons pêchées annuellement.

Néanmoins, la construction de barrages en amont du fleuve a considérablement affecté la qualité de l’eau et la quantité de poissons qui s’y trouvent, avec un manque à gagner considérable pour les 65 millions de personnes résidant dans le Bassin du Bas Mékong.

Cette baisse significative de la production alimentaire et des revenus met en péril la survie économique des populations riveraines, comme le constate Niwat Roykaew, fondateur du Chiang Kong Conservation group (un groupe de protection des ressources aquatiques locales et de lutte pour le développement de l’activité des populations vivant sur le bassin) : « If the Mekong were a human, she would be half-dead, because everything has completely changed » (1)

La Thaïlande, en tant que pays riverain du fleuve Mékong, est particulièrement vulnérable aux conséquences de la construction de ces barrages. La baisse de la quantité d’eau et de la qualité des sédiments, si elle entraîne une réduction de la production alimentaire et des revenus, perturbe surtout l’écosystème du fleuve et voit sa biodiversité réduite (diminution de la variété des espèces de poissons), laissant présager de plus graves conséquences à long terme.

L’assèchement du Mékong est la conséquence de la construction de barrages par la Chine, en amont.

Avec l’engagement de devenir neutre en carbone d’ici 2060, la Chine construit des barrages à tour de bras. Le pays justifie cette frénésie par la lutte contre le réchauffement climatique, mettant en avant le besoin de développer son portefeuille d’énergies renouvelables.

Une solution en vue ?

Cependant, la situation du fleuve n’est pas perdue puisque quatre pays membres de la Commission du Mékong (MRC) (Laos, Vietnam, Cambodge et Thaïlande) ont prévu de se réunir au début du mois d’avril 2023 avec la Chine et le Myanmar (Birmanie) afin de discuter de l’avenir du fleuve.

Il faut également noter que ces pays travaillent ensemble depuis 1995 pour trouver des solutions afin de garantir un développement durable du fleuve et protéger les populations locales. Des initiatives telles que la mise en place de programmes de gestion durable des ressources en eau et de protection de la biodiversité sont en cours pour préserver le fleuve pour les générations futures.

En somme, la protection du fleuve Mékong est cruciale pour le développement économique des populations riveraines, ainsi que pour la préservation de l’environnement dans la région. La coopération entre la Chine, la Thaïlande et tous les autres pays vivants en partie grâce au fleuve est nécessaire et doit être considérée comme une priorité pour préserver la vie et les moyens de subsistance des populations riveraines du fleuve Mékong.

(1) Mekong is half-dead | Thai PBS World