Pour le deuxième mois consécutif, la pollution de l’air à Bangkok atteint un taux élevé et dangereux pour ses habitants.

Lundi matin à 7h00 l’indice de Qualité de l’Air (AQI) pour Bangkok était de 171, selon le site AQICN dédié à la qualité de l’air. GreenpeaceThailand a pour sa part indiqué sur Twitter que Bangkok était dimanche la neuvième ville au monde la plus polluée , citant un classement mis à jour en temps réel publié par Airvisual. .

Avec des particules avoisinant les 150 microgrammes par mètre cube, le nombre de patients souffrant de maladies respiratoires a augmenté d’au moins 2,4 millions à Bangkok.

L’absence de vent couplée au fort taux d’humidité dans l’air amènent les autorités à penser que la situation pourrait se prolonger.

Un coût élevé pour la santé

Les coûts pour la santé et l’économie de la Thaïlande subissent donc ces pics de pollution alarmants.

Le centre de recherche thaïlandais Kasikorn Bank a récemment annoncé que la pollution de l’air pourrait coûter jusqu’à 6,6 milliards de baht en pertes pour les secteurs de la santé et du tourisme d’après Bangkok Post.

Des mesures à court terme

Pendant ce temps, le gouvernement thaïlandais a opté pour des mesures de soulagement temporaire avec tirs de canons à eau et pluie artificielle.

Cependant pour lutter contre cette pollution la Thaïlande a besoin d’une approche globale pouvant associer des solutions à court et à long terme à une gestion efficace de la qualité de l’air.

Ce faisant, le pays a également la possibilité de contribuer au défi mondial du changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

Un certain nombre de solutions ont déjà été proposées par les médias, les universitaires et la société civile au cours des dernières semaines.

Voici donc une liste de dix mesures que le gouvernement Thaïlandais devrait adopter afin de limiter les pics de pollution et améliorer la qualité de l’air.

Traiter la pollution atmosphérique comme une crise de santé publique

bangkok pm25 - thailande-fr
Une menace croissante pour la santé publique

Attendre simplement la saison chaude pour éliminer le smog n’est pas une politique publique responsable. Il est urgent que le gouvernement et ses agences, ainsi que la coopération du public et de l’industrie, agissent maintenant pour mettre en œuvre des solutions à court et à long terme visant à améliorer la qualité de l’air et la qualité de vie de ses habitants.

Réduire le nombre de voitures en circulation

Il est nécessaire d’encourager les modèles de covoiturage sur la région. Imposer des journées sans voiture et piétonniser toutes les zones facilement accessibles via les BTS et les MRT, afin de démontrer que la vie est possible sans conduire.

Réaménager les routes afin de laisser la place aux pistes cyclables, de sorte que le cyclisme devienne un mode de transport urbain essentiel, au même titre que les autres transports publics tels que les bus, les trains, les vélos, les scooters mais aussi les tuk-tuks.

Encourager l’utilisation des transports en commun

Cela signifie également augmenter la capacité du transport en commun existant – notamment en ajoutant plus de wagons de train. Un certain nombre de nouvelles lignes de train entreront en service à Bangkok dans les années à venir. Par conséquent, en changeant les habitudes des Thaïlandais , davantage de personnes utiliseront les transports en commun au quotidien plutôt que leurs voitures.

Obliger les automobilistes à utiliser des voitures moins énergivores

Encourager l’utilisation de carburants de meilleure qualité ou des carburants de substitution au diesel. L’amélioration des normes relatives à l’essence et au diesel peut aider à faciliter l’adoption d’une technologie de contrôle des émissions plus propre et à réduire la pollution et les émissions des véhicules.

Les voitures électriques pourraient également être une solution, bien que limitée, car elles finissent par occuper la même place sur les routes et le même espace de stationnement, ce qui entraîne une augmentation de la consommation d’électricité.

Réduire le trafic des poids lourds

En particulier les camions à moteur diesel, les bus et cars qui sillonnent Bangkok. Surveiller régulièrement les camions et réguler les déplacements afin qu’ils ne sillonnent pas la ville tous les jours de la semaine.

Interdire le brûlage et l’incinération des déchets en zone périurbaine

Tous les mois de décembre, les champs de la banlieue périurbaine de Bangkok présentent d’importants nuages de fumée résultant de l’incinération des déchets. La coopération des communautés locales est cruciale pour prévenir ces incendies dans les zones périurbaines. Il faudrait fournir de meilleures options de gestion des déchets afin que le brûlage ne soit pas la solution idéale.

Renforcer l’application des normes en matière de pollution

Les normes existantes en matière de pollution par les usines et de chantiers de construction doivent être appliquées de manière plus stricte. Le PCD (Pollution Control Department) est un petit organisme. Il faudrait faire appel à d’autres organismes d’État et d’équipes de police pour aider le PCD à inspecter et à fermer les chantiers de construction non conformes aux normes de pollution.

Surveiller les activité scolaires

Obliger les écoles à restreindre leurs activités et les exercices en plein air, comme l’a fait Séoul. Il faudrait également éduquer les enseignants, les parents et les enfants sur les dangers d’une mauvaise qualité de l’air et sur le potentiel de problèmes respiratoires permanents.

Distribuer des masques anti-pollution

Approvisionner en masques et en soins de santé les personnes les plus touchées et vulnérables de Bangkok. Les populations pauvres et marginalisées (en particulier les travailleurs journaliers) qui subissent les pics de pollution alors qu’elles travaillent dans la rue.

Améliorer le système d’information

Fournir des informations claires, partager des données et répondre aux préoccupations des habitants publiquement. Les solutions proposées sont vagues et peu diffusées. La PCD thaïlandaise a mis en place de nombreux grands écrans LCD autour de Bangkok indiquant les niveaux de pollution avec des alertes rouges, mais des efforts supplémentaires sont possibles La divulgation en temps de l’exposition à la pollution atmosphérique à travers des outils visuels peut aider à la fois à localiser les points de pollution mais à fournir au public des informations utiles.

Source : Bangkok Post

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