La Thaïlande qui n’est pas signataire d’une convention des Nations unies sur les réfugiés, applique en général des conditions très strictes aux demandeurs d’asiles ou aux réfugiés.

Les autorités thaïlandaises, qui ont promis récemment d’assouplir leur stricte politique migratoire, ont invité les médias à visiter un centre de détention d’immigrants à Bangkok.

Parmi eux, un Français dont le visa est expiré depuis sept ans et qui attend d’être expulsé en France.

Généralement, les demandeurs d’asile sont expulsés ou attendent des années avant d’être le plus souvent refoulés dans des pays tiers.

Répondant à des questions sur le traitement réservé aux réfugiés par la Thaïlande, Surachate Hakparn, le chef de la police de l’immigration thaïlandaise a déclaré lors d’un débat public au club des correspondants étrangers (FCCT) qu’il adopterait une nouvelle approche et que, sous sa supervision, “personne ne sera renvoyé de force dans son pays s’il ne veut pas partir”.

Surachate Hakparn s'adresse aux journalistes du FCCT lors d'un débat le 16 janvier à Bangkok.
Surachate Hakparn s’adresse aux journalistes du FCCT lors d’un débat le 16 janvier à Bangkok. Photo : Naila Khelifi

Respect des normes internationales

Il a ajouté qu’en tant que chef de la police chargée de l’immigration, il s’engagerait à ce que la Thaïlande respecte désormais les normes internationales en matière de droit d’asile et de refoulement des personnes en situation irrégulière.

Une déclaration qui a toutefois suscité un certain scepticisme compte tenu de l’arrestation en novembre dernier du footballeur bahreïni réfugié Hakeem Alaraibi.

Alors qu’il avait obtenu le statut de résident permanent en Australie, il avait été arrêté à l’aéroport de Bangkok alors qu’il tentait de partir en vacances.

Alaraibi, un ancien joueur de l’équipe nationale de Bahreïn, est recherché pour avoir endommagé un poste de police lors du Printemps arabe dans le Golfe, mais des groupes de défense des droits de l’homme ont répliqué qu’il disputait un match à ce moment là et que les allégations étaient fausses.

La semaine dernière, Rahaf Mohammed Al-Qunun, une jeune Saoudienne de 18 ans avait fui son pays et sa famille où elle se sentait menacée.

Arrêtée à l’aéroport de Bangkok quelques jours auparavant, elle devait être renvoyée dans son pays mais c’est en alarmant ses abonnés sur Twitter que la jeune fille va réussir à faire changer d’avis les autorités thaïlandaises.

https://twitter.com/hakparn/status/1082607593917300736
Surachate Hakparn Twitter account

La forte mobilisation sur les réseaux sociaux de la part des internautes mais aussi des médias, a permis l’intervention de la communauté internationale (UNHCR) afin de statuer sur son cas.