Sans le hashtag #SaveRahaf, une jeune Saoudienne de 18 ans aurait sans doute été expulsée de Thaïlande dans l’indifférence générale.

Mais les autorités thaïlandaises après avoir confisqué son passeport à son arrivée à Bangkok, ont du faire machine arrière sous la pression des réseaux sociaux, mobilisés via le mot-dièse #SaveRahaf.

Après avoir fui son pays et sa famille qui la menaçait, la jeune saoudienne Rahaf Mohammed al-Qunun trouve refuge au Canada où elle est arrivée hier.

La semaine dernière, Rahaf Mohammed Al-Qunun, une jeune Saoudienne de 18 ans avait fui son pays et sa famille où elle se sentait menacée.

Vendredi 11 janvier elle reçoit l’approbation du Canada concernant sa demande d’asile.

Arrêtée à l’aéroport de Bangkok quelques jours auparavant, elle devait être renvoyée dans son pays mais c’est en alarmant ses abonnés sur Twitter que la jeune fille a vu son destin basculer.

Une forte mobilisation sur les réseaux sociaux

La forte mobilisation sur les réseaux sociaux de la part des internautes mais aussi des médias, a permis l’intervention de la communauté internationale (UNHCR) afin de statuer sur son cas.

La Thaïlande qui n’est pas signataire d’une convention des Nations unies sur les réfugiés, a fait une exception pour Rahaf.

Généralement, les demandeurs d’asile sont expulsés ou attendent des années avant d’être éventuellement envoyés dans des pays tiers.

S’enfuir et prendre l’avion dans le but de démarrer une nouvelle vie en Australie. Voilà l’objectif de cette jeune Saoudienne.

Mais pour les femmes d’Arabie Saoudite, prendre l’avion sans tuteur masculin (père, frère ou mari) est un déjà en soi acte de rébellion. C’est en effet interdit par les lois saoudiennes.

Selon Aya Batrawy, journaliste d’Associated Press au Moyen-Orient, les réseaux sociaux sont souvent utilisés comme une caisse de résonance pour beaucoup de femmes persécutées en Arabie saoudite, où les lois sur la tutelle masculine empêchent une femme d’“obtenir un passeport ou voyager à l’étranger sans l’autorisation de son mari, de son père, ou voire même de son fils”.

Les autorités thaïlandaises lui avaient donc confisqué son passeport à son arrivée à Bangkok, d’où elle devait prendre un autre vol vers l’Australie.

Réfugiée dans une chambre d’hôtel de l’aéroport en attendant d’être rapatriée la jeune fille, effrayée, demande de l’aide sur Twitter.

Elle affirmait subir des violences psychologiques et physiques de la part de sa famille et craignait pour sa vie.

Menacée de mort en Arabie Saoudite

Elle a également confié à Human Rights Watch (HRW) qu’elle souhaitait renoncer à l’islam ce qui la mettrait « sérieusement en danger » si elle retournait dans son pays natal.

L’apostasie est en effet un crime en Arabie Saoudite, passible de la peine de mort par décapitation au sabre.

Rapidement, l’histoire de cette réfugiée s’ébruite et le hashtag #saverahaf est mentionné plus d’un demi-million de fois sur Twitter. Les internautes demandent aux gouvernements français, allemand, américain ou encore canadien de plaider sa cause.

La jeune fille obtient une première victoire lorsque le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies lui accorde le statut de réfugiée, ce qui lui permet d’échapper à l’expulsion.

En attendant que l’Australie ou quiconque décide de l’accueillir,  elle continue d’informer sa communauté sur Twitter qui est passé de 24 followers à plus de 145.000 en une même pas une semaine.  «Je suis heureuse!

https://twitter.com/rahaf844277144/status/1083903189072658432

Tout le monde est maintenant au courant de la situation des Saoudiennes et de la brutalité et de l’oppression de notre gouvernement! Notre message est passé», écrit la jeune fille fortement soutenue. « Vous êtes le vrai pouvoir » poursuit-elle.