Vous avez certainement lu de nombreux articles et analyses sur la Thaïlande, et vous pensez que le royaume est profondément divisé entre les riches monarchistes jaunes de Bangkok, et les pauvres rouges des zones rurales? Détrompez-vous, en réalité la grande majorité, environ trois sur quatre, des Thaïlandais ne se reconnait dans aucun de ces mouvements de contestation.

La Fondation Asie a aujourd’hui publié les conclusions de son enquête nationale auprès de 1500 citoyens thaïlandais: son Enquête nationale 2010 sur l’électorat thaïlandais est le premier sondage complet et en profondeur de l’opinion thailandaise depuis les évènements de avril- mai 2010.

Les résultats du sondage suggèrent que les Thailandais ne sont pas aussi politiquement divisés que les politiciens, les analystes et les médias le laissent souvent entendre. En réalité, la grande majorité de la population thaïlandaise (76%) ne se reconnait aucun attachement à l’un ou l’autre des mouvements des chemises jaunes ou rouges.

Parmi les 24 restant, 7% se déclarent “un peu rouge” et 5% “un peu jaune”, ce qui ne laisse que 12% de soutien clair et déterminé pour les chemises rouges et jaunes confondues

Ni rouges ni Jaunes
Une fois de plus la réalité semble assez éloignée des clichés vehiculés par les politiciens : pour faire court, les Thailandais se moquent des Jaunes et des Rouges comme de leur première chemise.

L’enquête explore en profondeur les divisions politiques contemporaines de la Thaïlande; et les principaux sujets abordés comprennent l’état de la démocratie en Thaïlande, les élections, les conflits et la sécurité, et les options pour la réconciliation.

Conçu et géré par le bureau de la Fondation en Thaïlande, l’enquête présente les résultats d’entrevues auprès d’un échantillon large et représentatif de 1500 citoyens thaïlandais

Les données ont aussi révélé qu’il y avait une grande diversité interne ou factions au sein de ces mouvements, sans véritable consensus dans la compréhension des principaux objectifs des mouvements, aussi bien jaune que rouge. Traduction : le message des Jaunes et de Rouges manque cruellement de clarté.

Globalement, l’humeur de la nation a été un peu moins pessimiste qu’elle ne l’était en 2009. L’enquête révèle que 54% des citoyens thaïlandais en 2010 croyait que le pays allait dans la mauvaise direction, en légère baisse, par rapport au 58% en 2009. Alors que 60% des répondants ont cité l’économie comme le plus gros problème en Thaïlande en 2009, cette perception a diminué de manière significative à seulement 35% en 2010.

La décentralisation a également été un élément clé de l’enquête. Une solide majorité de 61% croyant que la décentralisation serait susceptible d’améliorer la gouvernance et de réduire les tensions. Une forte majorité des répondants (62%) croient aussi que la décentralisation pourrait réduire le conflit rouge-jaune. Entre 2009 et 2010 il ya eu une augmentation significative (de 48% à 58%) du pourcentage de répondants qui pensent que la décentralisation pourrait aider à résoudre le conflit à long terme dans les trois provinces frontalières du sud.

Le sondage peut être consulté dans son intégralité ici . Le rapport est également disponible en thaï.

En savoir plus sur les programmes de la Fondation de la Thaïlande .

 

9 comments
  1. le fait de faire un sondage permet souvent de constater que 50000 personnes dans la rue avec des banderoles sont un spectacle interessant pour les medias, mais cela ne signifie pas forcement une quelconque représentativité…

  2. Le rapport complet (3.6 Mo) est disponible sur le site Asia Foundation donné dans l’article, avec la méthodologie décrite à la fin (p.171). Ca m’a l’air plutot carré…

    Un sondage reste un sondage, mais il convient peut être de ne pas s’arrêter sur la tournure que l’auteur de l’article (et non l’agence Asia Foundation) a choisi pour le qualifier, à savoir “en profondeur”, pour examiner le travail fait et s’en faire une opinion APRES.

    1. Je ne comprend pas bien les commentaires mettant en doute la validité de cette étude sans apporter la moindre critique argumentée: la quasi totalité des sondages sont fait sur des échantillons de 1000 a 2000 personnes.

      Asia Foundation est un organisme très serieux, et la lecture du rapport en question (ceux qui critiquent l’on t-il vraiment consulte ?) le prouve amplement. Attitude bien franchouille : moi Marcel du fond de ma cambrousse avec mon CAP de coiffure je sais tout mieux que les autres. Avant de se poser en donneur de leçons, il serait peut être bon de consulter un travail qui a été apparemment fait de manière très professionnelle. :http://www.asiafoundation.org/publications/pdf/855. merci

  3. Je pense que la question n’a pas de sens …

    Les “Jaunes” n’étaient qu’un mouvement “anti-Thaksin”, à ce titre il avait un fort soutien.

    Thaksin parti, les “Jaunes” ne sont plus qu’un fantôme !

    Les “Rouges” militent pour le retour de Thaksin, ils existent donc tant qu’il y a une possibilité de retour au pouvoir de Thaksin …

    Et cette possibilité s’estompe petit-à-petit, avec le temps qui passe et les excès du mouvement.

    En général, les thaïlandais sont “neutres”, aux législatives ils votent dans le Sud pour les démocrates et dans le Nord/Nord-Est pour celui qui achète les voix (i.e. Thaksin), cette division est géographique et pas sociologique !

  4. Comment prétendre effectuer une enquête “en profondeur” avec seulement 1500 personnes interrogées?

    1. tout a fait d’accord avec toi Philip ,il y a belle et bien 1 grosse division dans le peuple thai

    2. C’est la première chose que j’ai pensé en voyant le chiffre ridicule de 1,500 personnes interrogées sur une population de près de 70 millions d’habitants. Ridicule de prétendre que c’est une enquête en profondeur. Méchante enquête. De la poudre au yeux encore une fois. Le pays est très divisé, j’y vis depuis plusieurs années, et j’en sais quelque chose.

      1. Tous les sondages au monde sont faits sur des échantillons de quelques milliers de personnes REPRESENTATIVES. De meme, un cuisinier n’a pas besoins de boire toute la marmite pour savoir le gout de la soupe. Un échantillon suffit: a savoir une cuillere.

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