La Thaïlande a commencé à changer en profondeur sa politique de gestion des travailleurs immigrés en 2014 pour tenter de réguler les quelques 3,8 millions de travailleurs migrants présents sur son territoire.
Sur environ 3,8 millions de travailleurs étrangers travaillant en Thaïlande, plus de deux millions sont entrés sur le marché du travail légalement, tandis que les autres attendent de pouvoir accéder au processus national de vérification dans un des Centre de Services gérés par les service des l’immigration (OSS, ou One Stop Service).
Les centres d’enregistrement débordés
Lors d’un voyage organisé par le PRD (Public Relation Department), la presse étrangère a été invitée à visiter l’OSS de Samut Sakhon, une province située au sud-ouest de Bangkok.
Il y a un afflux massif de travailleurs migrants à Samut Sakhon et nous avons été le premier centre à ouvrir il y a quatre ans. Samut Sakhon est également parfois surnommée “Myanmar City” parce que beaucoup de Birmans y travaillent dans l’industrie de la pêche.
a déclaré le directeur du Centre de l’immigration de l’OSS
Le processus d’enregistrement comprend une visite médicale avec un test sanguin, un test de pression artérielle, un dépistage d’urine et une radiographie pulmonaire.
Le ministère du Travail a commencé l’enregistrement des travailleurs migrants le 5 février et a fixé comme date butoir le 31 mars : une date qui sera certainement difficile à respecter compte tenu du nombre important (plusieurs centaines de milliers) de travailleurs restant à régulariser.
La régularisation permet aux travailleurs migrants qui ne sont pas venus en Thaïlande légalement d’avoir une carte d’identité (de couleur rose, surnommée “pink card”) et un permis de travail valable deux ans.
Ils peuvent ainsi changer de travail plus facilement et ne sont plus dépendants des intermédiaires, ou soumis à des menaces de la police. Ils ont également droit au même salaire minimum quotidien que les travailleurs thaïlandais, soit 310 bahts par jour (environ 8 euros) dans la province de Samut Sakhon.
3,8 millions d’étrangers travaillent en Thaïlande
La grande majorité de ces travailleurs vient de Birmanie, où les salaires sont inférieurs de moitié à ceux de la Thaïlande. Pour la plupart ils occupent des emplois peu qualifiés dans les secteurs de la construction, de la pêche, de l’agriculture et de l’industrie, où sévit une pénurie de main d’œuvre.
Ces travailleurs sont recrutés pour effectuer des tâches que la plupart des Thaïlandais refusent de faire en raison d’environnements de travail pénibles et de bas salaires.
Suite aux critiques de nombreuses organisations internationales sur la traite des êtres humains, le travail forcé et autres abus en Thaïlande le pays est actuellement en train de légaliser tous les travailleurs migrants en les encourageant, eux et leurs employeurs, à suivre un processus de régularisation qui implique une vérification de la nationalité.
La Thaïlande utilise une technologie de scan de l’iris pour enregistrer l’identité des travailleurs migrants dans le secteur de la pêche, car après plusieurs années de travail dans ce secteur les empreintes digitales ne sont plus fiables.
La Thaïlande, troisième plus gros exportateur mondial de produits de la mer, avait reçu un carton jaune de l’Union européenne en 2015 lui signifiant qu’elle pourrait être soumise à l’interdiction d’exporter des produits de la mer vers l’Union européenne en raison de ses pratiques de pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) .
Sans entreprendre une profonde réforme de sa gestion des travailleurs migrants elle risquait un carton rouge, qui lui interdirait d’exporter ses vers l’UE.
Mais lors d’une récente visite, les envoyés de l’UE se sont félicités des progrès effectués dans l’enregistrement et la régularisation des travailleurs immigrés dans le secteur de la pêche.
Des intermédiaires sans scrupules
L’une des principales critiques concerne les agences qui recrutent des travailleurs étrangers pour effectuer des tâches que la plupart des Thaïlandais refusent de faire.
Les agences facturent souvent des frais exorbitants aux employés, créant une forme de servitude pour dettes, ont déclaré les groupes de défense des droits de l’homme comme Human Right Watch.
Le gouvernement a approuvé en juin l’Ordonnance royale sur la gestion des travailleurs étrangers, qui prévoit de lourdes amendes et des peines d’emprisonnement pour les employeurs qui embauchent illégalement des travailleurs migrants – et pour les migrants travaillant sans permis.
A l’origine, la loi exigeait que les travailleurs illégaux soient condamnés à une amende de 100 000 baht (3 200 dollars) et encouraient jusqu’à cinq ans de prison, tandis que les employeurs qui embaucheraient des travailleurs illégaux seraient passibles d’amendes comprises entre 400 000 et 800 000 bahts. Cependant, la loi devrait être modifiée dans un sens moins sévère avant la date limite du 31 mars.
En janvier, Human Rights Watch a publié un rapport affirmant que le travail forcé et d’autres violations des droits de l’homme restaient “très répandus” dans l’industrie de la pêche thaïlandaise malgré les réformes du gouvernement.
Le ministère des Affaires étrangères a rejeté les conclusions de ce rapport, l’accusant de “négliger intentionnellement les nombreuses mesures que le gouvernement a prises pour la promotion et la protection des droits de l’homme”.
2 comments
Pour infos/ Ils ne sont pas travailleurs migrants mais travailleurs immigres illegaux en Thailande…
Beaucoup d annonces
Reste a voir la suite
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