En plus de deux siècles, la Thaïlande a changé de nom (le Siam devient la Thaïlande en 1939), et  connu 18 coups d’État dont le dernier remonte à 2006. Par deux fois , en 1973 et 1992, la transition du pouvoir militaire vers le pouvoir civil a donné lieu à des épisodes sanglants.

1782 – Début de la dynastie Chakri (dont l’actuel souverain est le représentant), sous le règne de Rama I. La Thaïlande est connue sous le nom de Siam. Bangkok est la nouvelle capitale du royaume.

1868-1910 – Règne du roi Chulalongkorn. Emploi de conseillers occidentaux pour moderniser l’administration et le commerce. Développement du réseau ferroviaire.

1917 – Le Siam devient allié de la Grande-Bretagne dans la Première Guerre mondiale

1932 – Coup d’État contre le roi Prajadhipok monarque absolu. La monarchie constitutionnelle est introduite par le gouvernement parlementaire.

Le drapeau du Siam, la Thaïlande d'avant 1939

1939 – Le Siam change de nom pour devenir la Thaïlande ( “Land of the Free»).

1941 – Les Japonais envahissent la Thailande. Après des négociations la Thaïlande autorise les Japonais à avancer vers la péninsule malaise, Singapour et la Birmanie sous contrôle britannique.

1942 – La Thaïlande déclare la guerre à la Grande-Bretagne et aux États-Unis, mais l’ambassadeur thaïlandais à Washington refuse de délivrer la déclaration au gouvernement américain.

Après-guerre, l’incertitude

1945 – Fin de la Deuxième Guerre mondiale. La Thaïlande contrainte de retourner les territoires qu’elle avait pris au Laos, Cambodge et Malaisie. Le roi Ananda exilé rentre en Thaïlande.

1946 – Le roi Ananda est assassiné dans des conditions jamais élucidées.

1947 – Coup d’Etat militaire par le général pro-japonais Phibun Songkhram. Les militaires gardent le pouvoir jusqu’en 1973.

1965 – La Thaïlande permet devient une base américaine pendant la guerre du Vietnam. Des soldats thaïlandais combattent dans le Sud du Vietnam.

Éphémère régime civil

1973 – Des émeutes étudiantes à Bangkok provoque la chute du gouvernement militaire. Des élections libres sont organisées, mais les gouvernements élus manquent de stabilité.

1976 – Les militaires reprennent à nouveau le pouvoir.

1978 – Nouvelle constitution promulguée.

1980 – Le général Prem Tinsulanonda au pouvoir.

1983 – Prem renonce à sa carrière militaire et prend la tête d’un gouvernement civil. Il est réélu en 1986.

1988 – Le général Chatichai Choonhaven remplace Prem après les élections.

1991 – Coup d’Etat militaire, le 17e depuis 1932. Un civil, Anand Panyarachun, devient premier ministre.

1992 – Nouvelles élections : Anand est remplacé par le général Suchinda Kraprayoon. Des manifestations contre lui, l’obligent à démissionner. Anand revient temporairement. Les élections en septembre désignent Chuan Leekpai, chef du Parti démocratique, comme premier ministre.

1995 – Le gouvernement s’effondre. Banharn Silpa-archa élu premier ministre.

1996 – Banharn démissionne, accusé de corruption. Chavalit Yongchaiyudh remporte les élections.

Crise financière

Bangkok conserve encore les traces de la crise de 1997 avec les squelettes d'immeubles inachevés

1997 – Crise financière asiatique: le baht s’effondre brusquement contre le dollar, ce qui conduit à des faillites et au chômage. Le FMI intervient pour soutenir la Thailande, Chuan Leekpai devient premier ministre.

1998 – Des dizaines de milliers de travailleurs migrants sont renvoyés dans leur pays d’origine. Chuan implique l’opposition de son gouvernement pour mener leurs réformes économiques.

1999 – L’économie commence à reprendre. Les médias thaïlandais soulignent le coût élevé des traitements médicamenteux contre le VIH et le sida. La Thaïlande commence à faire pression sur les sociétés pharmaceutiques pour trouver des moyens de rendre les médicaments moins chers.

2001 – Janvier – Élections remportées par Thaksin Shinawatra Thai et le TRT (les Thais aiment les Thais). Thaksin forme un gouvernement de coalition.

2001 – Mars – Un avion où s’apprête à embarquer Thaksin explose.

2002 – Mai – La Birmanie ferme la frontière avec la Thaïlande, après des tirs d’ obus de l’armée thaïlandaise en Birmanie au cours d’une bataille entre l’armée birmane et les rebelles Shan. Réouverture de la frontière en octobre.

2003 – Sérieux incident diplomatique avec le Cambodge après le commentaire attribués à une actrice thaïlandaise qui suppose que Angkor Wat, a été volé à la Thaïlande par le Cambodge. Des foules en colère attaquent l’ambassade de Thaïlande dans la capitale cambodgienne. Plus de 500 ressortissants thaïlandais sont évacués.

2003 -Février – La répression contre la drogue commence, et plus de 2000 suspects sont tués d’ici la fin avril dans des conditions souvent peu claires. Les pouvoirs publics attribuent de nombreux meurtres à des règlements de compte entre bandes de criminels rivales; mais les groupes de défense des droits de l’homme disent que des assassinats extra-judiciaires ont été encouragés par les autorités.

2004 – Janvier-Mars – Plus de 100 personnes sont tuées dans une vague d’attentats dans le sud musulman. Le gouvernement accuse les militants islamistes. La loi martiale est imposée.

2004 avril – Plus de 100 insurgés présumés extrémistes islamiques sont tués après avoir lancé des attaques coordonnées sur des bases de la police dans le sud.

2004 – octobre – 85 manifestants musulmans meurent, beaucoup de suffocation, après avoir été capturés par l’armée lors d’un rassemblement violent dans le sud. Une enquête conclut qu’ils n’ont pas été tués délibérément.

Tsunami et crise politique

2004 – décembre – Des milliers de personnes sont tuées quand des vagues massives, causées par un puissant séisme au large des côtes indonésienne, dévastent la côte sud-ouest, y compris la station balnéaire de Phuket.

2005 Mars – Thaksin Shinawatra commence un deuxième mandat avoir remporté largement les élections de février.

2005 – Juillet  Les troubles violents se poursuivent dans le sud, le Premier ministre Thaksin obtient de nouveaux pouvoirs pour lutter contre les militants suspectés d’islamisme dans la région. En novembre, le nombre de morts dans les violences depuis janvier 2004 atteint les 1000 victimes.

2006 Avril-Mai – Des élections surprises, appelées par Thaksin au milieu de rassemblements de masse contre lui, sont boycottés par l’opposition et est par la suite annulées, ce qui débouche sur un vide politique.

2006 août – Le Premier ministre Thaksin Shinawatra, accuse plusieurs officiers de l’armée de comploter pour le tuer après que la police ait trouvé une voiture contenant des explosifs près de sa maison.

2006 Septembre – Six bombes tuent simultanée trois personnes et blessent plus de 60 dans une rue animée dans la ville du sud musulman de Hat Yai.

Coup d’État et instabilité politique

Le coup d'Etat de 2006 a mis fin a une periode de six ans de democratie parlementaire

19 septembre 2006 – Les militaires effectuent un coup d’État sans effusion de sang alors que le Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra est en voyage diplomatique à l’étranger. La prise de pouvoir de l’armée intervient après plusieurs mois de manifestations des supporters de l’opposition de la PAD, accusant Thaksin de corruption et d’abus de pouvoir. Les militaires mettent en place un gouvernement intérimaire dirigé par l’ex général Surayud et promettent des élections au bout d’un an

31 décembre 2006 – Une série d’attentats à la bombe non revendiqués à Bangkok tue trois personnes. La police évoque la piste, jamais élucidée de partisans de l’ex Premier Ministre Thaksin.

Avril 2007 – Un premier projet de nouvelle constitution est approuvé par un comité nommé par l’administration militaire.

Mai 2007 – Le parti Thai Rak Thai est interdit. Des milliers de soldats sont mis en alerte.

Août 2007 – Les électeurs approuvent par référendum une nouvelle constitution rédigée par les militaires.

Décembre 2007 – Des élections générales marquent la première étape importante vers un retour à un régime civil. Le Parti du pouvoir du peuple (PPP, People’s Power Party), considéré comme la réincarnation du parti dissous Thai Rak Thai (les Thaïlandais aiment les Thaïlandais) de Thaksin remporte facilement les élections générales et ouvre la voie à une coalition avec Samak Sundaravej comme Premier ministre.

Janvier 2008 – Un parlement élu se réunit pour la première fois depuis que les militaires ont pris le pouvoir en septembre 2006.

Février 2008 – Retour au régime civil. Samak Sundaravej est nommé premier ministre. L’ex premier ministre Thaksin Shinawatra rentre d’exil.

Mai 2008 – L’Alliance populaire pour la démocratie (PAD), qui comprend des gens issus du monde des affaires, des classes moyennes, des monarchistes et des adversaires de la mondialisation, lancent des manifestations contre Samak, l’accusant d’être une marionnette de Thaksin.

26 août 2008 – Des dizaines de milliers de manifestants de la PAD (People Alliance for Democracy, ou Chemises jaunes) occupent la maison du Gouvernement (Government House), c’est à dire les bureaux du Premier ministre.

9 septembre 2008 – Samak est démis de ses fonctions de Premier Ministre à la suite d’une décision de justice estimant que son apparition dans une émission culinaire télévisée constituait un conflit d’intérêt.

Somchai Wongsawat, Premier ministre et beau frère de Thaksin

17 septembre 2008 – Le Parlement élit au poste de Premier ministre Somchai Wongsawat, le beau frère de Thaksin. Les manifestants considèrent également Somchai comme une marionnette de Thaksin Shinawatra et décident de prolonger l’occupation des bureaux du premier ministre jusqu’à ce qu’il quitte ses fonctions.

7 octobre 2008 – La police et les manifestants s’affrontent après que les autorités essaient de dégager les abords du Parlement occupés par la PAD pour permettre l’accès des élus. Deux personnes sont tuées et des centaines sont blessées. La reine assiste aux obsèques d’une des manifestantes mortellement blessée par la police.

21 octobre 2008 – M. Thaksin, toujours en exil, est condamné à deux ans de prison pour conflit d’intérêt, dans l’affaire d’un achat de terrain au nom de sa femme, Pojaman.

Décembre 2008, la crise bat son plein avec la fermeture de l'aéroport international de Bangkok par la PAD

25 novembre 2008 – Les manifestant de la PAD occupent les deux aéroports de Bangkok, entrainant l’arrêt de tous les vols, et le blocage de centaines de milliers de voyageurs.

2 décembre 2008 – Le PPP pro Thaksin, le parti de Somchai Wongsawat, premier ministre en exercice, est reconnu coupable de fraude électorale et est dissout. M. Somchai démissionne de son poste de Premier ministre et est interdit d’activité politique pendant cinq ans. Les manifestants anti-gouvernementaux déclarent la victoire et lèvent le siège des aéroports.

15 décembre 2008 – Le leader de l’opposition démocrate, Abhisit Vejjajiva, est désigné comme Premier ministre par le Parlement, à la suite d’une défection d’un groupe d’élus pro Thaksin.

26 mars 2009 – Les manifestants pro Thaksin de l’UDD (Chemises rouges) et anti-Abhisit entourent le bureau du Premier ministre, exigeant sa démission et de nouvelles élections.

11 avril 2009 – Les manifestants anti-Abhisit de l’UDD envahissent le site du sommet annuel de l’ASEAN à Pattaya, forçant son annulation. Les dirigeants des pays asiatiques invités doivent évacuer la conférence en urgence par hélicoptère et par bateaux.

Les manifestations de l'UDD entrainent l'annulation du sommet de l'ASEAN à Pattaya

13 avril 2009 – Les Chemises Rouges de l’UDD bloquent les principales artères de Bangkok (mais pas l’aéroport). Des soldats interviennent avec des tirs d’armes automatiques en l’air, et des lancer des gaz lacrymogènes pour dégager les manifestants anti-gouvernement bloquant les carrefours dans la capitale. Au moins deux personnes sont tuées lorsque des combats éclatent entre les manifestants et les résidents.

14 avril 2009 – Les dirigeants de l’UDD appellent à la fin de leurs manifestations, abandonnant leur dernier campement autour du siège du gouvernement. Plusieurs responsables de l’UDD sont placés en garde à vue.

15 septembre 2009 – Le gouvernement thaïlandais approuve l’utilisation de la loi de sécurité spéciale – ou loi de sécurité intérieure – pour prévenir les troubles au cours d’un rassemblement des Chemises rouges pour le troisième anniversaire du coup d’Etat.