Les experts estiment que les températures sont en bonne voie pour augmenter de 3 °C d’ici 2100.

Une des conséquences majeures du réchauffement climatique est l’élévation du niveau de la mer, qui représente une menace pour de nombreuses grandes villes, y compris Bangkok.

D’un côté une capitale qui s’enfonce un peu plus chaque année dans un terrain marécageux, et de l’autre le réchauffement de la planète qui contribue à la montée des océans : l’équation climatique risque d’être compliquée à résoudre pour la capitale thaïlandaise.

La montée des mers pourrait affecter trois fois plus de personnes d’ici 2050 qu’on ne le pensait auparavant, selon de nouvelles recherches, menaçant d’effacer certaines des plus grandes villes côtières du monde, y compris Bangkok.

La capitale de l’Indonésie, Jakarta, s’enfoncerait de 5 à 10 centimètres chaque année, d’après les chiffres de la BBC. Si bien que le Forum économique mondial (communément appelé “forum de Davos”) estime que Jakarta sera déjà presque complètement (95 %) sous l’eau dès 2050.

Un constat alarmant qui concerne plusieurs autres villes dont Dacca (Bangladesh), Lagos (Nigeria), Bangkok (Thaïlande) ou encore Alexandrie (Égypte) qui pourraient d’ici 2100 (et même avant) voir de larges étendues de leur surface inondées.

Un article publié récemment par l’IRIN montre qu’une politique de prévention des inondations efficace passe par une planification urbaine conçue sur le long terme, qui fait pour l’instant défaut dans la capitale thaïlandaise. La tactique adoptée jusqu’a maintenant a démontré ses limites : on ne peut pas tout résoudre juste en stockant et détournant les masses d’eau à évacuer en provenance du nord.

En Thaïlande, plus de 10% des citoyens vivent maintenant sur des terres susceptibles d’être inondées d’ici 2050, contre seulement 1% selon la technique précédente. Bangkok est particulièrement menacée.

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Un développement frénétique qui pèse lourd

La mégapole de plus de dix millions d’habitants est victime de son développement. Le poids de nouveaux gratte-ciel, de plus en plus élevés et nombreux, contribue à son engloutissement progressif.

Les conséquences de cette urbanisation sauvage a aussi conduit l’ancienne « Venise de l’Asie » à bétonner ses canaux, rendant ainsi plus difficile l’évacuation des eaux de pluies en amont de la capitale, comme lors des grandes inondations de 2011.

Les auteurs d’un article publié cette semaine ont développé un moyen plus précis de calculer l’altitude des terres sur la base de lectures satellitaires, une méthode standard d’estimation des effets de l’élévation du niveau de la mer sur de vastes zones, et ont constaté que les chiffres précédents étaient beaucoup trop optimistes.

La nouvelle recherche montre que quelque 150 millions de personnes vivent maintenant sur des terres qui seront en dessous de la ligne de marée haute d’ici le milieu du siècle.

Le sud du Vietnam pourrait pratiquement disparaître.

Plus de 20 millions de personnes au Vietnam, soit près d’un quart de la population, vivent sur des terres qui seront inondées.

Une grande partie de Ho Chi Minh-Ville, le centre économique du pays, disparaîtrait avec elle, selon la recherche, produite par Climate Central, une organisation scientifique basée dans le New Jersey, et publiée dans la revue Nature Communications. Les projections ne tiennent pas compte de la croissance démographique future ou des terres perdues à cause de l’érosion côtière.

Les mesures d’élévation standard à l’aide de satellites ont du mal à différencier le niveau réel du sol de la cime des arbres ou des bâtiments, a déclaré Scott Kulp, chercheur à Climate Central et l’un des auteurs de l’article. Lui et Benjamin Strauss, directeur général de Climate Central, ont donc utilisé l’intelligence artificielle pour déterminer le taux d’erreur et le corriger.

Bangkok, la ville menacée par les eaux

Bangkok est l’une des villes les plus exposées au risque de montée du niveau de la mer, causée par le changement climatique. Selon une étude publiée en 2019, la capitale thaïlandaise pourrait se retrouver en partie submergée d’ici 2050. Déjà, la ville fait face à des inondations récurrentes, qui ont touché plus de 70 000 foyers et fait six morts dans le nord et le centre du pays en septembre 2021 .

Bangkok est construite sur d’anciens marécages et se situe à environ 1,5 mètre au-dessus du niveau de la mer. Autrefois surnommée la “Venise de l’Est”, la ville était traversée par de nombreux canaux qui servaient à évacuer l’eau. Mais avec l’urbanisation et la conversion des terres agricoles en zones résidentielles ou commerciales, ces canaux ont été comblés ou réduits, limitant la capacité de drainage naturel de la ville.

Pour faire face à ce défi, les autorités thaïlandaises ont mis en place un plan de prévention des inondations, impliquant des réservoirs souterrains et des tunnels. Mais ce plan n’a pas été entièrement réalisé à cause de problèmes d’acquisition foncière, selon les médias locaux.

Bangkok est un centre économique, culturel et touristique majeur en Asie du Sud-Est. Sa disparition partielle ou totale aurait des conséquences dramatiques pour ses habitants et pour le pays tout entier. Il est donc urgent d’agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement climatique, et pour renforcer les mesures d’adaptation et de résilience face aux inondations.

1 comment
  1. bonjour après 45jours peut-on prolonger de 30jours supplémentaire sur place pour un français ??? merci de me répondre

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