Avec le Covid-19 la Thaïlande traverse une crise d’une ampleur inédite, pas tant à cause du virus lui même dont les ravages sont pour le moment assez bien endigués, mais en raison des conséquences économiques et sociales de la violente récession qui s’annonce.

L’arrêt brutal de la perfusion de dollars générée par près de 40 millions de touristes a soudainement mis en évidence les fractures de l’économie thaïlandaise, et les lacunes de son système de protection sociale.

Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail des Nations Unies, en collaboration avec l’Université de la Chambre de commerce thaïlandaise, 6 millions de personnes vont perdre leur emploi dans le seul secteur du tourisme en raison de la pandémie de coronavirus.

Toutes les économies de la région vont souffrir, mais selon le FMI, c’est la Thaïlande qui sera le pays le plus sévèrement touché de la région avec une chute de 6,7% de son PIB.

Une récession qui met en lumière une très forte dépendance de la Thaïlande aux facteurs extérieurs que sont le tourisme et les exportations.

Un rapport de l’OIT publié le 24 avril estime la part du tourisme à 21,6% du PIB de la Thaïlande, contre 6,7% au Cambodge et 6,9% au Vietnam.

Pour les millions de Thaïlandais qui se retrouvent sans emploi à cause des fermetures et de l’effondrement du secteur touristique, la crise du Covid-19 a d’ores et déjà des conséquences dramatiques.

L’absence de filet de sécurité

Pour beaucoup de travailleurs du secteur informel la paralysie du secteur touristique signifie un arrêt brutal de leur ressources financières : une situation d’autant plus difficile à gérer qu’elle s’accompagne d’une absence de filet de sécurité pour la plus grande majorité.

La société thaïlandaise semble découvrir tout à coup l’ampleur du problème : à savoir des millions de personnes qui vivent littéralement au jour le jour.

Distribution de repas gratuits dans un quartier de Pattaya

A commencer par le gouvernement qui semble complètement dépassé par les conséquences économiques, et surtout sociales, des mesures qu’il a lui même décidé.

Selon un récent rapport de la Banque mondiale, le taux de pauvreté en Thaïlande est passé de 7,21% en 2015 à 9,85% en 2018, passant de 4,85 millions à plus de 6,7 millions de personnes.

Un chiffre qui devrait exploser cette année en raison de la crise économique causée par Covid-19.

5 000 bahts par mois

Un programme gouvernemental visant à distribuer 5 000 bahts (environ 140€) par mois pendant trois mois aux personnes les plus durement touchées par la pandémie, devait toucher au départ trois puis neuf à 10 millions de personnes.

Mais en réalité ce sont 27 millions de candidatures qui ont été enregistrées, soit 38% des 69 millions d’habitants et 79% des 34 millions de travailleurs recensés en Thaïlande.

Le gouvernement s’est finalement engagé à distribuer des fonds à 16 millions de personnes à travers ce système destiné uniquement à ceux qui n’ont pas droit aux autres allocations.

Un chiffre colossal qui met en évidence l’absence de filet de sécurité en Thaïlande, en particulier pour tous ceux qui dépendent du secteur informel, c’est-à-dire toute personne qui n’est pas fonctionnaire ou employé d’une entreprise qui cotise aux régimes d’assurance sociale et aux régimes de retraite.

Pire que la crise financière de 1997 -1998

Pendant la crise financière asiatique de 1997-1998, de 1 à 2 millions de travailleurs thaïlandais avaient perdu leur emploi alors que des milliers d’entreprises basées à Bangkok étaient ​​en faillite.

Bon nombre d’entre eux étaient retournés dans leur province, le secteur rural de la Thaïlande jouant le rôle d’un filet de sécurité.

“En 1998, l’agriculture était un bon filet de sécurité, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui parce que la plupart des ménages agricoles dépendent de plus en plus des ressources d’emplois non agricoles”, selon Nipon Poapongsakorn, chercheur au Thailand Development Research Institute.

En 1997-1998, environ 50% des revenus des ménages ruraux provenaient de l’agriculture, tandis que 45% provenaient d’activités non agricoles telles que les services et les envois de fonds de membre de la famille qui ont migré vers Bangkok.

Dans l’économie thaïlandaise d’aujourd’hui, ce sont près de 65% des revenus des ménages ruraux qui proviennent d’activités non agricoles : après deux années de sécheresse et une baisse des prix des produits de base, le retour à la campagne n’est plus une option viable pour les chômeurs urbains.

20 comments
  1. Le cours du baht est-il vraiment incroyable ? Pas tant que ça ! En 2008, l’année ou l’euro a battu des records avec un plus haut à 53 Bahts, celui-ci valait 1,60 dollar américain. Aujourd’hui, notre monnaie ne vaut plus que 1,08 USD. Alors un euro à 35 Bahts, quoi de plus normal ?

  2. Le cours du bath est vraiment incroyable. A qui profite le crime ? Peut-être bien au 1% des thais qui sont riches à Millions et qui placent leur blé à l’étranger. C’est quand même de notoriété publique qu’une bonne partie de thais sont racistes et là dessus on rajoute un furieux comme le vice-ministre ou ministre de la santé qui en remet un couche contre les Farangs. De plus, hors COVID, c’est bientôt pire qu’en Corée du Nord avec leur Visa de courte durée, en particuliers pour les Farangs…. Couverture sociale inexistante, prix qui augmente, salaire très bas, dictature en approche, je plains complétement le peuple thais qui n’en demande pas tant. J’ai un condo depuis quelques années mais si c’était à refaire et bien je pense que j’irai ailleurs.

  3. On ne peut tout de même pas reprocher aux thaïs leur opportunisme. Dérouler le tapis rouge pour les chinois, c’est avant tout miser sur l’avenir. Les responsables thaïlandais ont bien compris que l’âge d’or « Farang », sera bientôt révolu. Fini le baby boomer à la pension confortable, capable d’entretenir sa dulcinée ainsi que la belle-famille. Fini le terrain, la maison, la bagnole payés cash avec un euro à 50 Bahts ou une livre sterling à 70 B. Il est évident aujourd’hui que les futurs retraités occidentaux connaîtront une baisse du niveau de vie. Quant aux touristes, ceux-ci se feront plus rares (exceptés chinois, indiens etc…).

  4. Ben si ils sont besoin de touristes plus que d’autre . Ma copine qui taff au centre commercial a reçu 1100 Baht au lieu de 7000 Baht de sont salaire de base. A pattaya .phuket.chia’g Mai .et dans plusieurs d’autre village sont entrain de mourir de faim . Puisque leur système de chômage et très bas .5000 Baht quand tu a un loyer de 3500 ou 4000 Baht ou plus dans des ville comme pattaya .bkk..phuket c’est rien du tout

  5. faut arreter de rever mon pauvre les thais n’ont pas besoin de nous pour faire bouillir la marmitte

  6. Je suis Australien enseignant benecvole en Issan depuis pls de 15 ans.Enseigne 8-9 mois par an et retourne en Australie.Ceux qui apportent le plus de devises,ce sont les Farangs qui vivent en Thailande.La junte Thailandaise est au lit avec la Chine,comme ils etaent au lit avec le Japon durant la deuxieme guerre mondiale.Cela leur a cote beaucoup en terme de territores.Les Chinois vieillisent et dans 9 ans ils seront sur la pente descendante et quelques annees plus tard ce sera au tour de la Thailande.Si ils pensent avoir un probleme maintenant ils n’ont rien vu et ne sont pas prepares du tout a leur probleme demographique.

  7. Je suis en effet curieux de voir quelles vont être les conditions d’entrée sur le territoire d’ici 2 à 3 mois.
    Ceci dit, je ne m’inquiète pas trop pour les Thaï, ce peuple est d’une vaillance insoupçonnable, je les connais assez bien et ils m’ont toujours impressionné par leur détermination à bien des égards..

  8. C’est bien simple faite le calcul de vos rentrés mensuel en euro et étalez les sur le nombre d’années de présence vous verrez c’est assez stupéfiant alors messieurs qui ne voyez que par les chinois indiens et autres qui ne sont que de passage malgré le nombre de millions d’habitants quand vous les aurez fait tous venir pensez vous qu’ils reviendront j’en doute ils iront voir d’autres pays mais nous farang nous serons la pour faire bouillir la marmite des filles de l’ISSAN qui sont nos compagnes ce ne sont certes pas sur les chinois ou Indiens qui risquent de les prendre sous leur ailes la générosité ne rentre pas dans leurs coutume

  9. Yes , Gentleman XI Jingping et sa clique vont sans doute venir à l’aide des Thailandais en bloquant l’approvisionnement d’eau de ce pays par la construction incessante de barrages sur le Mekong … et en asséchant les terres agricoles des pays limitrophes de la Chine et ……………………….et en attendant que les gouvernants et les populations des pays concernés accueilent avec gratitude et enthousiasme les touristes chinois tout en conseillant aux “dirty pharangs ” de rester chez eux …………………… que c’est beau , la solidarité internatonale quand elle est pratiquée par des doctrinaires ” éclairés ” par l’appât démesuré du gain ! Et comme le dit Jean Luc , le cours actuel du bath est surprenant ………………. mais plus dure sera probablement la chute ?

  10. Ce pays est effectivement devenu une vraie pompe a fric. Tout a augmenté, tous cherchent à prendre un maximum de fric aux touristes, quit à prendre le risque qu’ils se sentent volé et ne reviennent plus. C’est le fric, et après on voit. Tous les secteurs agissement de la même manière. Si les touristes viennent en Thaïlande c’est pour passer des vacances moins chères que chez eux, sinon ils ne viendraient pas. Or les prix ont tellement flambés avec l’inflation injustifiée des biens et services, ainsi que le durcissement du baht, qu’on retrouve des prix a l’européenne…d’où la diminution des touristes depuis quelques petites années, le gens ne sont pas dupes. Restos, bars, discothèques, activités, filles, contrôles de flics au faciès pour se remplir les poches facilement, etc j’espère que les profiteurs s’en souviendront.
    C’est malheureux a dire mais j’espère que c’est un mal pour un bien aux vues des gens et des autorités de revoir un peu tout cela, car effectivement un chinois ou indien ne participe pas au développement local…

  11. C’est vrai que principalement les Européens, dans les années 90 à 2013 environs faisaient tourner l’économie du tourisme en Thaïlande.
    Principalement les bars restaurants, massages, et tout l’entertainment.
    Lorsque le gouvernement Thaïlandais a préféré une clientèle Asiatique et plus particulièrement Chinoises, Indienne, Malaisienne etc.les Européens ne se sentaient plus les bienvenue car pas le même mode de consommation du luxe dans les grands complexes hôteliers.
    Une bonne partie des Thaïlandais en a empathie, avec tout ces petits commerces qui font le charme de la Thaïlande et complètement ignoré par cette nouvelle clientèle.

  12. Je suis bien d’accord avec Jacques Descaillaux , le Gvt a bcp trop misé sur le tourisme de masse chinois au détriment du tourisme farang et des consomateurs expatriés qui , on le voit bien avec cette crise contribuaient bien plus efficassement à l’économie Thailandaise …

  13. Ceci est bien vrais, un falang, en vacances, dépense environ 3 à 4 mil € par mois, sans le voyage, ce qui contribue à faire vivre ces bars , gogos
    et restos de rue, et leurs employées. Nous les falangs, ne pouvons pas aider toutes nos amies, mais je pense que beaucoup donnent un coup de pouce par mandats. Merci à ceux-là pour elles et eux.

  14. Si “l’autre” prenait le temps d’arrêter de faire joujou avec son Boeing ,il aurait (peut être) le temps !!!

  15. Le programme gouvernemental qui visait à distribuer 5000 bahts par mois pendant trois mois à SEULEMENT 3 millions de personnes au départ, est significatif. Cela révèle clairement le fossé qui existe entre le peuple et ses dirigeants. Quant à « l’autre », ne pensez-vous pas qu’il serait temps qu’il fasse un geste pour « ses » malheureux ?

  16. sur les 6 millions d’emplois perdus…si 10% avaient un contrat de travail, c’est le bout du monde…honte aux employeurs

  17. Ce qui est surprenant pour l’instant je trouve est la bonne tenue du bath par rapport à l’euro

  18. je suis malheureux pour les Thaïlandais, je crois en effet que le gouvernement était très loin d’imaginer un tel séisme car la majorité des thaïlandais faisaient dans la débrouille et arrivaient à manger grace, pour beaucoup, aux falands qui comme moi se rendait tous les jours dans les petits restaurants, échoppes et magasins de proximités loin des hordes de chinois qui arrivaient par centaine 2/3 jours dans des grands hôtels, restaurants magasins de luxe, etc. mais nous avons compris que nous n’interressions pas le gouvernement Thaïlandais parce que sur 2/3 jours, nous dépensons moins d’argent que les chinois mais sur du moyens terme, de 1 à 3 mois, nous apportions plus de devises et cela permettait a de nombreux thaïlandais de pouvoir vivre et manger. Je crois que le gouvernement Thaïlandais devrait s’en inspirer et d’être plus souple en terme de visa en permettant aux étrangers de venir plus longtemp en vacance sur le sol thaïlandais.

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