Alors que les Américains ont choisi le candidat républicain, l’Asie observe attentivement le résultat de ces élections historiques.
Avec la victoire de Donald Trump les répercussions seront importantes, en Asie et dans le monde, y compris en Thaïlande.
À moyen terme, une victoire Trump signifie un changement radical dans les politiques fiscales et commerciales des Etats-Unis, vraisemblablement dans le sens d’un plus grand protectionnisme.
L’Asie est surtout préoccupée par le protectionnisme commercial qui pourrait être renforcé à l’issue des élections : les exportations représentent un quart du PIB de l’Asie et un cinquième d’entre elles vont aux États-Unis.
Une présidence de Trump signifiera probablement un amoindrissement du rôle des États-Unis en Asie, ce qui pourrait affecter l’activité commerciale dans la région en général, et de la Thaïlande en particulier.
Les premiers résultats de l’élection présidentielle américaine, qui donnent Donald Trump nettement en tête, pèsent lourdement sur les places financières. En Asie. Après une ouverture en hausse de 0,64%, la place de Tokyo chute de 5,5%. Même tendance à Hong Kong, qui cédait environ 3,5%.
Un président hostile au libre-échange
Le point de vue de M. Trump sur les accords de libre-échange a toujours été négatif, en particulier ceux concernant la Chine et le Mexique, qui, selon lui, ont fait perdre beaucoup d’emplois aux Américains.
“Si Trump annule l’accord de libre-échange avec la Chine, cela affectera certainement les exportations chinoises vers les Etats-Unis, affectant indirectement les importations chinoises de matières premières de l’Asean, y compris la Thaïlande”, a déclaré Charl Kengchon, directeur général du Kasikorn Research Center (K-Research).
Une attitude “plus ferme avec la Chine” pourrait nuire à la Thaïlande
Les deux candidats à la présidentielle américaine ont promis d’être «ferme avec la Chine». Cela peut, sans doute, être simplement considéré comme une rhétorique pré-électorale.
Mais si cette position de fermeté se confirme avec le victoire de Donald Trump, cela pourrait nuire à la position de la Thaïlande. Le gouvernement militaire général Prayuth a en effet réorienté de plus en plus sa politique étrangère d’une position centrée sur les États-Unis vers la Chine.
Presque tous les candidats depuis des décennies ont joué cette carte de «fermeté» avec la Chine, pendant la campagne électorale surtout, mais une fois au pouvoir, aucun président n’a pu ignorer la puissance de l’économie chinoise et son influence internationale.
Le Partenariat trans-pacifique (TPP) menacé
L’Asie est surtout préoccupée par le protectionnisme commercial qui pourrait être renforcé à l’issue des élections : les exportations représentent un quart du PIB de l’Asie et un cinquième d’entre elles vont aux États-Unis.
L’accord commercial du Partenariat transpacifique, soutenu par Barack Obama en partie pour accroître l’influence américaine en Asie, devait être une caractéristique essentielle du pivot stratégique de Washington vers l’Asie. Mais son application pourrait être compromise ou tout simplement enterrée par l’élection de Donald Trump.
«Si les États-Unis se retirent du TPP, cela augmentera certainement l’influence de la Chine en Asie», a déclaré Kanti Bajpai, professeur d’études asiatiques à l’École Lee Kuan Yew de Singapour.
Ironiquement, le grand vainqueur des élections américaines pourrait être la Chine, la cible de nombreuses tirades de Donald Trump, alors que l’incertitude sur l’engagement futur de Washington en Asie pousse davantage de pays à se rapprocher de Pékin.