Après la série d’attentats survenue la semaine dernière et qui ont fait quatre morts et des dizaines de blessés, la police annonce avoir découvert d’autres bombes dans le sud de la Thaïlande qui ont pu être désamorcées sans faire de victimes.

La police thaïlandaise a découvert samedi et dimanche sur trois sites touristiques (Phuket, Phang Nga et Hua Hin) des bombes qui n’ont pas explosé : des engins explosifs similaires à ceux utilisés par les séparatistes musulmans de l’extrême sud de la Thaïlande.

“Les bombes utilisées dans les attaques de Phuket, Phangnga et Surat Thani sont semblables à celles trouvés dans les attaques commises par les insurgés dans le Sud du pays”, a déclaré le Gen Suchart Theerasawat, chef adjoint de la police nationale.

Alors que le gouvernement avait dans un premier temps dénoncé une tentative de semer le chaos, désignant implicitement mais sans la nommer l’opposition anti militaire, l’enquête policière s’oriente désormais plus nettement vers les insurgés séparatistes musulmans qui sont en guerre contre le royaume depuis plusieurs décennies.

Le modus operandi des deux explosions successives séparées par un court laps de temps est une méthode fréquemment utilisée dans le conflit qui déchire les trois provinces à majorité musulmane situées au sud du royaume, près de la frontière avec la Malaisie.

Cette méthode permet de faire un maximum de victimes parmi la police et les militaires qui se rendent en nombre sur les lieux de la première explosion.postquote-bombssouth

Selon des sources proches de la police citée par le Bangkok Post, la Thaïlande a demandé la coopération de la Malaisie pour enquêter sur un téléphone mobile utilisé dans l’un des attentats à la bombe à Phuket, qui est en provenance de Malaisie.

Le Premier ministre Prayut Cha-o-cha s’est rendu aujourd’hui en Malaisie et devrait aborder le sujet des attaques en Thaïlande lors de sa rencontre avec son homologue malaisien Najib Razak.

Si la piste de la rébellion séparatiste du sud musulman se confirme, ce serait la première fois que les terroristes seraient en mesure de s’aventurer en dehors de leur terrain habituel et de cibler des centres touristiques de Thaïlande.

En une décennie le conflit dans les provinces du sud du pays, frontalières avec la Malaisie, a déjà fait plus de 6000 morts et 10000 blessés.

Avec une population en majorité musulmane le sud connaît une escalade des violences depuis 2004, mais les origines du conflit remontent au traité siamo-anglais de 1909 lors duquel les frontières du pays ont été dessinées sans prendre en compte les différences ethniques et religieuses des populations.

Les trois provinces aujourd’hui rattachées à la Thaïlande faisaient alors partie d’un sultanat musulman.