Les résultats des élections législatives ont offert une nette victoire au parti d’opposition Pheu Thai, et à sa tête de liste, Yingluck Shinawatra, sœur cadette du premier ministre en exil Thaksin Shinawatra. Celle-ci devrait donc bientôt devenir la première femme premier ministre de l’histoire du pays. 

Les vainqueurs de l’élection disposent maintenant d’un mois pour finaliser leur gouvernement.

Deux sondages à la fermeture des urnes donnaient une écrasante victoire au parti pro-Thaksin avec respectivement 313 et 290 députés sur 500. Finalement, les résultats non-encore officiels du lundi matin font état de 265 sièges au Parlement pour le Pheu thai, soit une petite majorité absolue, contre 159 pour leurs rivaux démocrates.

Comme attendu, les voix du Nord-Est sont allées pour le Pheu Thai, tandis que les provinces du sud ont massivement votés pour les démocrates. A Bangkok, traditionnellement base de l’électorat démocrate, le parti du premier ministre sortant a remporté 23 mandats et le Pheu Thai dix.

Une large victoire, mais une courte majorité au Parlement

Cette petite majorité absolue devrait toutefois permettre au parti gagnant Pheu Thai de diriger un gouvernement de coalition.

Yingluck Shinawatra a donc annoncé lundi une coalition de cinq partis composé de Pheu Thai, Chat Thai Pattana, Chat Pattana Puea Pandin , Phalangchon et Mahachon.

Selon derniers résultats des élections, Pheu Thai a remporté 265 sièges sur les 500 membres de la Chambre des représentants, le Parti démocrate, 159; Bhumijaithai, 34; Chartthaipattana, 19; Palung Chon, sept; Chart Pattana Puea Pandin, sept; Rak Thai Party Prathet , quatre; Matubhum, deux.

Par conséquent, le gouvernement de coalition devrait comprendre des 299 députés, soit environ 60 pour cent des sièges de la Chambre.

Yingluck Shinawatra
Yingluck Shinawatra va devenir la première femme de l'histoire thaïlandaise à occuper le poste de premier ministre.

Le fantasque Chuvit Kamovisit, ancien propriétaire de plusieurs salons de massage, a réussit la performance de gagner 4 sièges au parlement. Lors d’une conférence de presse après la fermeture des bureaux de vote, il a bien assuré qu’il serait dans le camp de l’opposition afin de combattre hardiment la corruption.

Dès hier soir, avant-même les premières estimations officielles par la commission électorale, le premier ministre sortant, le démocrate Abhisit Vejjajiva, a reconnu la défaite de son parti tout en félicitant ses rivaux pour leur victoire.

Il a par ailleurs annoncé lundi matin qu’il allait quitter le leadership du parti démocrate car il n’avait pas été en mesure de gagner plus de sièges au parlement que lors de la précédente élection en 2007.

Le silence de l’armée

Le General prayuth Chan-ocha, commandant en chef de l’armée, a affirmé qu’il ne ferait aucun commentaire sur les résultats avant que ne soit formé le prochain gouvernement.

Quant à l’actuel ministre de la défense, le général Prawit Wongsuwon, il a affirmé que l’armée acceptait la décision du peuple et que celle-ci ne pouvait rien faire.

Alors que plus de 180 000 forces de l’ordre avait été déployés dans les plus de 90 000 bureaux de vote à travers le pays pour assurer que tout se passe bien, les élections se sont déroulées dans le calme.

La commission électorale a déclaré que pour au moins cinq provinces elle détenait des preuves de fraude électorale. Celles-ci vont être examinées sous 15 jours et modifieront peut-être sensiblement les résultats.

2 comments
  1. Le titre (pour une fois) est exact !

    Il s’agit bien d’un “clan”, avec tout ce que çà suppose (corruption effrénée, prébendes, violence).

    Lorsqu’on regarde la carte de répartition des sièges, on voit bien qu’il ne s’agit pas de la dichotomie sociale “riches/pauvres” (comme on nous le rabâche à longueur dans les médias occidentaux) mais géographique “Nord(-Est)/Sud” et ce n’est pas bon du tout pour l’unité du pays.

    1. Resumer cela par une opposition nord/sud n est tout simplement pas suffisant. Peut etre que la repartition des richesses, du développement et du PIB par region vous montreraient que si le nord est un electorat “pro thaksin” il est surtout un electorat anti-democrate. Il faut tout de meme mettre en avant le manque d’investissements et d’interet pour la population pauvre et que si geographiquement cela se traduit par une opposition nord-sud c’est que tout simplement le tourisme et les facilites de developpement sont inexistants en Isaan

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