Lopburi, ancienne capitale du Royaume d’Ayutthaya, est une ville située à 150 kilomètres au nord de Bangkok qui se trouve aujourd’hui dominée par des singes qui ont assailli la ville.

En effet, c’est plus de 6 000 singes qui cohabitent avec les habitants de cette ville délaissée depuis 2 ans par les touristes. 

Aujourd’hui, les singes sont regroupés dans un sanctuaire

Aujourd’hui, la situation s’est quelque peu calmée en comparaison au chaos insondable qu’a subi la ville durant la crise sanitaire.  Elle reste cependant tumultueuse dans un coin de la ville. Le « temple aux singes », surnommé ainsi car occupé par les macaques, regroupe une très grande partie de la totalité des 6000 singes dans le temple et ses alentours. 

La campagne de stérilisation effectuée en 2020 n’ayant pas porté ses fruits, la ville a été débarrassée de ses primates en les réunissant dans un sanctuaire. 

Thaïlande : A Lopburi, « la ville des singes » prend des mesures face à ses gangs de macaques

La venue récente des nouveaux touristes n’apaise pas entièrement la situation, les singes sont désormais très excités à la vision d’une nourriture qui leur est destinée et se battent pour la posséder. Impossible de pénétrer ce temple sans être munis d’un long bâton qui effraye les singes mais permet aussi de se défendre si ces derniers deviennent agressifs. 

Régulièrement, afin de garder les singes un minimum docile, les commerçants eux-mêmes posent en bas du temple, à son entrée, des restes de nourriture que tous les singes s’empressent de dévorer.

Une scène impressionnante naît de cette initiative : en un instant le temple se vide de ses milliers de singes, en quelques secondes, la totalité des vivres a disparu, souvent les singes qui paraissent organisés en gangs, se battent pour ce qu’il reste des victuailles. 

Les singes nourris de junk food

Les habitants gèrent tant bien que mal cette situation extrême. La nourriture qui est distribuée aux singes par les commerçants est imparfaite pour la santé des primates, il s’agit de junk food et de sucreries destinées normalement aux hommes. Certains affirment que ces sucreries permettent aux macaques d’emmagasiner de l’énergie qu’ils dépensent dans la reproduction. 

Lopburi avant la crise sanitaire

Avant la crise sanitaire, le mot cohabitation avait du sens puisqu’il régnait une certaine concorde dans la ville entre l’homme et le singe, tandis qu’il y avait 27 000 habitants, les singes eux étaient environ 2000. Les habitants vivaient leur vie sans être impactés par les singes qui eux étaient régulièrement nourris par les nombreux touristes heureux de voir une ville de singes.

Une situation chaotique entraînée par la crise sanitaire

Durant la crise sanitaire, la situation était toute autre. Deux années sans touristes ont engendré des conditions chaotiques. En 2020, les singes étaient trois fois plus nombreux que trois années plus tôt, 6000 singes s’étaient immiscés dans la ville. Sans leur source principale de nourriture, les macaques devenus déments et cherchant de quoi remplir leurs estomacs, saccageaient la ville, ses maisons et ses commerces. 

Afin d’effrayer les singes, les habitants s’étaient armés de pistolet à air comprimé ainsi que de fronde. 

Cette situation digne d’un film dystopique avait inquiété les autorités qui mirent en place un programme de stérilisation pour stopper la prolifération des singes. En 2020, c’est 500 singes qui furent stérilisés, ce qui restait insuffisant pour ralentir leurs capacités de reproduction. 

Des singes néanmoins respectés

Traditionnellement, les singes sont considérés comme des descendants de Hanuman, le roi des singes. 

Dans la culture bouddhiste, la sagesse est souvent incarnée par trois singes, le sourd qui couvre ses oreilles, le muet qui couvre sa bouche et l’aveugle qui couvre ses yeux, cela signifie que l’on ne doit pas faire de mal et ne pas se laisser distraire par des pensées triviales. 

Ces traditions ont poussé une partie des habitants à refuser de débarrasser la ville de ses singes. 

Certaines personnes soulignent aussi que sans ces macaques, la ville n’aurait jamais connu une telle popularité chez les touristes.  

5 comments
  1. Bonjour à part les singes il y a aussi le
    Musée Napoléon pour ceux qui seraient intéressés… Étonnant en Thaïlande..
    La poste Thaï est aussi d’origine française.. ainsi que le bon voyage qui est visible à la sortie de nombreuses villes..

  2. Il y a vraiment trop de singe ça devient ingérable et vu qu’ils ont faim ils sont prêts à tout ils volent tout ce qu’il y a à manger ça deviendrait presque dangereux ils sont même sur les fils électriques sinon de loin ça serait presque amusant

  3. La cohabitation des singes et des hommes en ville n’est jamais une bonne chose. Un singe est un animal sauvage qui n’a rien à faire en ville. Il est clair que la présence de singes peut constituer un attrait pour les touristes, du moins jusqu’à ce qu’ils y soient confrontés. D’ailleurs les endroits occupés par les singes sont assez fréquents en Thailande. Des vendeurs ambulants y vendent aux touristes des sacs de nourriture à destination des singes. Les touristes achètent donc des sacs de cacahuètes en s’imaginant les distribuer ça et là à des petits singes reconnaissants… Dans la réalité, ils ont à peine fait quelques pas avec le sac en main, qu’ils se le font arracher violemment par un bande de singes, quand ceux-ci n’essayent pas aussi d’arracher leurs sacs à mains, ou autres effets personnels… et je ne parle pas de la situation de la période covid. C’était comme cela avant.
    Personnellement quand je vois un endroit touristique occupé par les singes, je n’y entre pas car on passe son temps à être ennuyé par ces animaux, et ça peut même devenir un peu flippant quand on est entouré par une bande… Je ne vois pas l’intérêt de visiter un lieu touristique dans ces conditions…

  4. J’y suis passé il y a deux mois et effectivement ça craint. Le temps de m’arrêter une minute pour prendre des photos, qu’un singe me sautait déjà sur le dos. De plus, les abords du temple Phra Prang Sam Yod sont un peu crades. Mieux vaut se diriger vers la gare pour visiter le Wat Mahathat où pas un singe ne rôde.

  5. J’ai gardé un excellent souvenir de mes visites à Lopburi. L’observation des singes, y compris dans le temple, était vraiment passionnante, drôle et touchante. Je comprends bien que tout ça a dégénéré et tourné au fléau. J’espère qu’un retour à l’équilibre et à la coexistence sera possible. Effectivement, sans les singes, il n’y pas vraiment de raison à se rendre dans cette ville.

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