Le bureau de l’ONU pour la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC) a exhorté mercredi le secteur privé à prendre en compte les risques de catastrophes dans leurs stratégies d’investissement afin de réduire les pertes qu’elles entraînent.

Les pertes économiques dues aux catastrophes ont en effet explosé, explique le bureau de l’ONU pour la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC) dans son dernier communiqué de presse.

Bangkok montée de la mer
Bangkok figure sur la liste des villes potentiellement les plus touchées par le réchauffement climatique.

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« Si les gouvernements ont la responsabilité de réduire les risques de catastrophes, ces derniers sont également liés aux choix et aux stratégies d’investissement du secteur privé, auquel il revient de décider quand et où investir », a rappelé le Secrétaire général de l’ONU lors du lancement du rapport annuel d’évaluation mondial de la SIPC.

« 70 à 85% des investissements dans le bâtiment, l’industrie ou les infrastructures dans le monde sont effectués par des sociétés privées », a-t-il ajouté. Le rapport, qui se base sur des évaluations des pertes lors de catastrophes survenues dans 56 pays, indique que les pertes causées par les inondations, séismes et sécheresses ont été sous-évaluées d’au moins 50%. Depuis 2000, les pertes globales des catastrophes s’élèvent à près de 2.500 milliards de dollars.

« Nous ne pouvons ignorer l’importance de ces chiffres. Les pertes économiques dues aux catastrophes sont incontrôlables », a souligné M. Ban.

Les marchés ont recherché les profits à court terme au détriment de la résilience et de la durabilité

« Elles ne pourront être réduites que grâce à des partenariats avec le secteur privé, dont les banques d’investissement et les compagnies d’assurance ». « Depuis trop longtemps, les marchés ont recherché les profits à court terme au détriment de la résilience et de la durabilité.

Nous arrivons, enfin, à comprendre que la réduction de l’exposition aux risques de catastrophes n’est pas un coût supplémentaire mais, au contraire, une opportunité d’accroître la rentabilité des investissements à long terme », a-t-il souligné.

Selon les gouvernements d’Asie du Sud-Est et les organisations humanitaires présentes dans cette région du monde la plus exposée aux risques de catastrophes naturelles, une plus grande coordination est nécessaire pour se préparer et répondre aux urgences.

L’Asie est la région du monde qui a enregistré le plus grand nombre de victimes de catastrophes naturelles entre 1975 et 2011, soit 1,5 million de morts.

L’Indonésie, la Thaïlande et les Philippines font partie des pays les plus vulnérables de la région.

Selon le Centre de recherche sur l’épidémiologie des catastrophes (CRED), un organisme belge associé à l’Organisation mondiale de la Santé, ces pays ont été touchés en 2011 par 55 catastrophes naturelles, allant des tremblements de terre aux inondations en passant par les tempêtes tropicales et les éruptions volcaniques, faisant près de 3000 morts au total.

La SIPC montre dans son rapport que la transformation rapide de l’économie mondiale au cours des 40 dernières années a conduit à un nombre accru de catastrophes, tant dans les pays riches que dans les pays pauvres. La recherche de coûts réduits et d’une augmentation de la productivité contraint en effet les entreprises à choisir des emplacements dangereux sans prêter attention aux conséquences sur la chaîne de distribution.

« Dans un monde en expansion démographique, qui connaît en outre une urbanisation effrénée et des changements climatiques, une approche aussi hasardeuse de la réduction des risques de catastrophes ne peut qu’entraîner de nouvelles pertes», a affirmé la Représentante spéciale des Nations Unies pour la SIPC, Margareta Wahlström.

75% des 300 entreprises petites et moyennes situées dans six zones à risque de catastrophes sur les continents américains, et qui figurent dans le rapport, ont subi des interruptions d’activités en raison des dégâts causés par des catastrophes. Seule, une minorité d’entre elles disposait d’une approche de base de la gestion de crise.

« Suite à la crise financière mondiale, les risques de catastrophes représentent une nouvelle catégorie d’actifs toxiques qui pèsent des milliers de milliards de dollars en risque.

Les pertes économiques colossales de la catastrophe nucléaire et du tsunami au Japon, des inondations en Thaïlande et des destructions de l’ouragan Sandy aux Etats-Unis, montrent l’importance des enjeux », a affirmé Mme Wahlström.

Les scientifiques sont formels : la capitale de la Thaïlande s’enfonce d’environ trois centimètres par an. A ce train il ne reste que sept à dix ans aux responsables concernés pour réagir et empêcher la ville d’être inondée.

Selon l’agence nationale chargée de fournir des images satellite permettant d’évaluer l’ampleur de certaines catastrophes naturelles, le problème de Bangkok pourrait être encore plus grave que ce que le gouvernement pensait

Centre d’actualités de l’ONU – Le secteur privé doit réduire les risques de pertes économiques dues aux catastrophes

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