Une peine de prison, des amendes plus lourdes…  Le pays d’Asie du Sud-Est appliquera une loi récemment modifiée pour lutter plus efficacement contre les pratiques d’exploitation des travailleurs migrants qui représentent 10% de la population active.

Des sanctions plus sévères

La Thaïlande a ajouté le “travail ou service forcé” à la liste des infractions dans sa loi contre la traite des êtres humains.

L’amendement prévoit des poursuites pour l’achat, la vente, la détention ou l’exploitation d’une personne.

Les risques encourus s’élèvent à une peine de quatre ans d’emprisonnement et à une amende de 400 000 bahts thaïlandais (11160 euros), assorties de peines plus sévères si la victime subit un préjudice.

«Cela montre la ferme intention du gouvernement thaïlandais de lutter contre le travail forcé et d’améliorer l’image du pays», a déclaré Puttanee Kangkun, spécialiste des droits de l’homme au sein du groupe de défense Fortify Rights à Bangkok.

Une population de migrants qui reste vulnérable

Outre l’industrie de la pêche, des pratiques d’exploitation ont été enregistrées dans les secteurs du travail domestique, de la construction, de l’agriculture, de l’élevage, de l’hôtellerie et du textile.

Les travailleurs migrants bénéficient de peu de protections comme le salaire minimum et les heures supplémentaires. Ils luttent contre des conditions de travail et de vie dangereuses, a déclaré l’ONU dans un rapport publié plus tôt cette année.

La Thaïlande a pris certaines mesures contre les abus en éliminant les frais de recrutement payés par les travailleurs et en interdisant la retenue des documents d’identité.

En juin dernier, le pays est devenu le premier d’Asie à ratifier le protocole de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui vise à lutter contre toutes les formes de travail forcé, y compris la traite, et à garantir l’accès à des voies de recours et à une indemnisation.

Principale source : Reuters