Clients et prostituées, on en parle beaucoup depuis que Najat Vallaud-Belkacem, la ministre du droit des femmes, s’est prononcée en faveur de l’abolition de la prostitution et la pénalisation des clients.

Ce faisant, elle a relancé un vieux débat clivant, où tous les arguments pour et contre ont été usé mille fois, trop souvent sans tenir compte des réalités du terrain :  de la vie même des prostituées et des clients.

Prenons les jeunes femmes qui travaillent à Paptpong, le quartier chaud de Bangkok sur l’avenue Sukhumvit, avec ses bars à go-go, ses salons de massages, ses shows sexuels, ses boîtes de nuit et ses milliers de touristes. Sont-elles seulement des “prostituées” ?

Et les Occidentaux qui viennent là sont-ils juste leurs éphémères “clients” ?

Qu’en disent-elles, ces femmes ? Nous le savons un peu mieux grâce à la longue enquête menée par le sociologue Sébastien Roux  « No money, no honey. Économies intimes du tourisme sexuel en Thaïlande » (La Découverte 2011).

Elles-mêmes – il parle ici des indépendantes, la majorité, non celles enrôlées de force dans les réseaux mafieux – ne se déclarent pas “prostituées”, elles se disent plutôt « danseuses », « serveuses », « masseuses », ou encore des « étudiantes » venues s’amuser en discothèque.

Elles emploient non plus jamais le terme « loukka », « client », qui les enfermerait dans le statut décrié de prostituée.

Où commence la sincérité d’une relation ? Quelle rémunération marque la vénalité d’un échange ? La prostitution étant une pratique quasi universellement dépréciée la définition du prostitutionnel importe, pour les hommes comme pour les femmes concernés. Mais les échanges sexuels en contexte touristique apparaissent comme un cas exemplaire où les normes morales habituelles qui déterminent les frontières du prostitutionnel sont mises à mal par l’expérience pratique de la différence, révélant ainsi leur fragilité.

 

Lire aussi Patpong, ethnographie du tourisme sexuel – Bangkok, livres – thailande-fr.com

Ce n’est pas seulement une question d’honneur et d’honorabilité – la société thaïlandaise reste très traditionnelle. En fait, elles déclinent toute une gamme d’expression pour qualifier les hommes qu’elles séduisent – qui correspond mieux à  la réalité des “clients”.

Il y a le « gik », la rencontres rapide ou le partenaire potentiel – c’est le genre de “farang”, d’étranger”, à propos duquel Pae, une fille d’un bar de Bangkok, explique froidement :  “Ne croyez pas que nous allions directement à l’hôtel.

Il faut d’abord mettre le type à l’aise, le faire sourire. On va manger ou danser. Et, au bout du compte, sur une journée de huit heures, il n’y a que cinq minutes de sexe.” (Global Post, 02/11).

viaProstituée ou travailleuse du sexe ? | Je ne pense qu’à ça.

7 comments
  1. La prostitution,ou,l,art et la manière de donner du plaisir et pour nous,les hommes(contre argent),d,en recevoir.Quoi de plus agréable dès lors que l,échange est consenti et sans contrainte ni violence.Ces filles ont tout mon respect.

  2. Heu, juste une précision sans grande importance, mais étonnante pour un journal en ligne sur la Thaïlande qui montre que vous n’y connaissez pas grand chose :

    Le quartier de Patpong se trouve sur Silom road et non sur Sukhumvit. Vous avez confondu avec le Soi Cowboy ou le Soi 4 !!!

    Chris Cool.

  3. Bonjour,

    Votre article sur la prostitution en Thailande n’interesse vraiment personnes croyez-moi !

    Cordialement,

    S.C

  4. Le contrat sexe en échange d’un avantage quelconque (argent,fleurs,repas,promotion professionnelle…)est vieux comme le monde et pratiqué PARTOUT!Alors,please:
    -laissons les adultes agir comme ils l’entendent;
    -n’oubions pas la Déclaration Universelle des doits de l’homme:chacun dispose de son corps librement!
    -et oublions,malgré leur nombre,les refoulés donneurs de leçons!

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