Depuis le 9 juin, cultiver du cannabis chez soi ou en consommer à des fins médicales n’est plus illégal en Thaïlande, mais certaines restrictions restent cependant en vigueur.

Le retrait du chanvre et du cannabis de la liste des stupéfiants de catégorie 5 du gouvernement est entré en vigueur jeudi 9 juin, suite à la publication d’une annonce du ministère de la Santé publique dans la Gazette royale.

‎Dans une région connue pour son attitude intransigeante à l’égard des drogues illégales, la Thaïlande avait déjà créé la surprise en devenant le premier pays d’Asie du Sud-Est à légaliser la culture du cannabis dès 2018, mais uniquement pour la recherche et l’usage médical.‎

Depuis le 9 juin, plus de 150 000 personnes se sont inscrites auprès de la Food and Drug Administration pour cultiver chez eux du cannabis après qu’elle a été retirée de la liste des stupéfiants par le gouvernement thaïlandais.

Le secrétaire général de la FDA, le Dr Paisarn Dunkum, a déclaré que la loi permettait aux gens de cultiver du chanvre et du cannabis après s’être enregistrés auprès de la FDA via plookganja.fda.moph.go.th ou l’application mobile « ปลูกกัญ ».

Jeudi matin, l’application a été téléchargée plus de 50 000 fois et plus de 150 000 ont terminé le processus d’inscription, a-t-il déclaré.

Le Dr Paisarn a précisé qu’en dehors de l’exigence d’enregistrement en ligne, les producteurs n’auront besoin d’aucune autre autorisation pour cultiver des plantes.

‎Le gouvernement va également distribuer un million de plants de cannabis gratuits aux ménages thaïlandais dans tout le pays à partir du mois de juin pour marquer le passage d’une loi permettant de ‎‎cultiver légalement du cannabis à domicile, a déclaré son ministre de la Santé.

L’objectif officiel est que la Thaïlande prenne une longueur d’avance sur ses voisins en conquérant une large part du marché des traitements médicaux utilisant des dérivés du cannabis, en particulier le CBD. 

Certaines restrictions subsistent cependant : la loi n’autorise pas la possession ou la vente d’extraits de cannabis contenant plus de 0,2 % de son ingrédient psychoactif, le tétrahydrocannabinol, également connu sous le nom de THC.

Le gouvernement insiste sur le fait qu’il autorise la production et la consommation uniquement à des fins médicales et non récréatives, mais dans la pratique cette distinction est assez floue et sera surement compliquée à faire respecter.

Fumer du cannabis en public est cependant fortement déconseillé et peut être considéré comme une nuisance, en raison de l’odeur et passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 3 mois de prison et/ou d’une amende de 25 000 bahts thaïlandais (780 $, 728 €).

Plus de 3 000 personnes purgeant des peines de prison pour des infractions liées au cannabis ont été libérées après que le ministère thaïlandais de la Santé publique a retiré le chanvre et le cannabis de la liste des stupéfiants de catégorie 5 du pays.