C’est le Bangkok Post qui l’affirme ce matin : un autre coup d’État militaire est possible en Thaïlande si le conflit politique s’éternise , selon un ancien proche collaborateur de la personne qui est derrière le coup 2006.

Tout en soulignant que les problèmes actuels devraient être traités par des moyens politiques, le Général Somjet Boonthanom, a déclaré qu’une intervention militaire pourrait être nécessaire si tous les autres moyens ont échoué.

 »Si les problèmes ne peuvent être résolus par des moyens démocratiques et le pays est pris dans une impasse, un coup peut être nécessaire »

a déclaré le général Somjet, un proche collaborateur de l’ancien Conseil pour la sécurité nationale (CNS) qui avait pris le pouvoir en septembre 2006. Dans son discours radiodiffusé hier, M. Samak a déclaré à nouveau qu’il allait rester Premier ministre, pour défendre la démocratie et la monarchie.

Des soldats portent un ruban jaune, couleur du roi, pendant le coup d'État de septembre 2006

Cette nouvelle déclaration d’un général vient subitement contredire les précédentes, qui avaient explicitement écarté la possibilité d’un retour de l’armée au pouvoir. Elle tombe mal pour le premier ministre M.Samak qui a prévu de se rendre prochainement a New York pour prononcer un discours aux Nations Unies. Or c’est précisément dans ces conditions que M.Thaksin avait été évincé du pouvoir par les militaires, alors qu’il se trouvait aux États Unis pour assister a une réunion de l’ONU. Cette déclaration en forme d’avertissement est donc sans doute un signe que le temps est désormais compté pour Samak, qui doit maintenant trouver une solution a la crise politique en cours.

Chamlong Srimuang, un des leaders du PAD a déclaré une nouvelle fois que son groupe qui occupe le palais du gouvernement depuis trois semaines ne négocierait pas aussi longtemps que M. Samak resterait au pouvoir. Le président du Sénat Prasopsuk Boondej, s’est vu attribué par le Parlement la mission de négociateur pour tenter de régler le conflit, mais ses chances de succès sont faibles, car un nouveau coup d’Etat c’est précisément ce que souhaite le PAD.

La tentative de médiation intervient après M. Samak a imposé l’état d’urgence à la suite d’un violent affrontement entre manifestants pro-et anti-gouvernement mardi dernier et qui a fait un mort.

Une source proche du PPP (le parti proche de M.Thaksin qui a remporté les élections en décembre dernier) a déclaré que M. Samak est aussi susceptible de dissoudre la Chambre des représentants. Une dissolution et de nouvelles élections pourrait en effet permettre de clarifier la situation, probablement au détriment du PAD qui n’a pas présente de candidats aux précédentes élections et dont la stratégie se limite habituellement aux manifestation de rues.

1 comment
  1. Bonjour,

    article très intéressant. Merci pour ces décryptages de l’information Thai.

    Je suis actuellement en Thaïlande depuis 3 mois, en Issan. Par ici les avis sont partagés mais la majorité de ceux que j’ai pu écouter sont contre le Mop (PAD), qui pour la plupart n’a aucune crédibilité. Ils sont conscient que Samak est peut etre une marionnette de Thaksin mais ça ne leur pose aucun problème car pour la majorité ils aiment Thaksin ! D’ailleurs ici, à Loei, il n’y a eu aucune manif à ma connaissance. L’évènement le plus proche étant à ma connaissance le blocage de l’aeroport d’Udon Thani.

    En outre, la région d’Issan est peuplée de paysans et ils sont reconnaissant de tout ce qu’a fait Thaksin (électricité gratuite selon le revenu, route et infrastructure impeccable, téléphone…).

    Le temps nous en dira plus. Mais cette crise profonde risque de durer encore longemps. Malheureusement, ça laissera aussi des traces économiquement (tourisme, IDE…).

    encore merci,

    Pierrick

Comments are closed.

You May Also Like

Les Dynasties Politiques en Asie du Sud-Est : Quand le Pouvoir Devient une Histoire de Famille

Les Shinawatra en Thaïlande, les Marcos aux Philippines, les héritiers de Suharto en Indonésie : autant de familles qui ont transformé la politique en entreprise familiale, perpétuant un système où le pouvoir se transmet comme un patrimoine.