Un an après la reprise de l’application de la loi controversée de lèse-majesté en Thaïlande après une interruption de trois ans, au moins 156 opposants ont été inculpés en vertu de cette loi et encourent jusqu’à 15 années de prison.

Selon l’association des avocats thaïlandais pour les droits de l’homme (TLHR) 162 affaires sont en ce moment en cours d’instruction devant la police, les procureurs ou les tribunaux.

Le nombre est considéré comme un record, selon l’Internet Law Reform Dialogue (iLaw).

La plupart des personnes poursuivies ont été libérées sous caution, mais plusieurs d’entre elles sont toujours en détention provisoire dans l’attente de leur procès. Parmi les accusés figurent des figures de proue du groupe anti-establishment Ratsadon, à savoir Anon Nampa, Parit « Penguin » Chiwarak, Panupong « Mike » Jadnok, Benja Apan, Jatupat Boonpattararaksa, alias Pai Daodin et Panusaya « Rung » Sithijirawattanakul.

Ceux qui ont le plus de cas de lèse-majesté en instance de de jugement sont :

  • Parit Chiwarak, 22 cas
  • Anon Nampa, 14 cas
  • Panupong Jadnok, 9 cas
  • Panusaya Sithijirawattanakul, 9 cas
  • Benja Apan, 6 cas
  • Nawat Liangwattana, 4 cas
  • Promsorn Veerathamchari, 4 cas
  • Chinnawat « Brite » Chankrachang, 4 cas
  • Chukiat « Justin » Saengwong, 4 cas
  • Wanwalee Thamsattaya, 4 cas
  • Pasaravalee Thanakitvibulphol, 3 cas

Le Premier ministre, Prayut Chan-ocha, avait prévenu l’année dernière que les autorités utiliseraient tous les moyens légaux contre les responsables du soulèvement étudiant qui réclament la démission du gouvernement et des réformes constitutionnelles, notamment pour encadrer l’institution royale.

Le nombre de poursuites au titre du crime de lèse-majesté est le plus élevé comparé à ces dernières années, souligne Poonsuk Poonsukcharoen, un avocat membre du groupe des Avocats thaïlandais pour les droits de l’homme, qui représente les accusés.

L’ article 112 du code pénal thaïlandais

La décision de la police d’invoquer le tristement célèbre article 112 du code pénal thaïlandais, qui prévoit jusqu’à 15 ans d’emprisonnement, a été prise il y a plus d’un an, à l’encontre des principaux dirigeants des récentes manifestations exigeant une réforme de la monarchie thaïlandaise.

Maintes fois critiquée par les ONG de défense de la liberté d’expression et même par l’ONU, la loi a résisté à tous les changements gouvernementaux qu’a connu récemment la Thaïlande, et continue d’être appliquée pour réduire au silence les opposants et les médias hostiles au gouvernement.

« Il faut que les autorités thaïlandaises cessent de réprimer la contestation pacifique. Le gouvernement doit abroger ou réviser en profondeur les lois qui musèlent la liberté d’expression sur Internet et ailleurs, telles que la loi relative au crime de lèse-majesté et la Loi relative aux infractions dans le domaine informatique, invoquées dans le jugement rendu aujourd’hui. » a récemment déclaré Amnesty International en Thaïlande.

2 comments
  1. Le premier à pouvoir démontrer du modernisme à ce sujet, ce serait le roi lui-même. J’ai été très déçu qu’il n’ait pas fait marque d’ouverture à ce sujet, à l’instar des royautés existantes dans les pays développés. D’autant plus qu’il connaît la vie occidentale, et les acceptions démocratiques qui vont avec quant aux opinions diverses.
    Peut-être qu’un jour, en allemand, il s’exprimera à ce sujet ?

    PS à la rédaction. Vous êtes sur place, je me doute bien que ce message est à risque pour vous. Mais je ne peux m’empêcher de penser et de le dire. Je hais les hopocrytes et les transparents.

    1. Au sujet de la monarchie en Thaïlande c’est un sujet qui vaut mieux jamais en parler car ça peut être très mal interprété et on sait comment que ça finit

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