Le Cambodge et la Thaïlande ont finalement accepté la présence d’observateurs indonésiens à leur frontière respective à proximité du temple de Preah Vihear au cours d’une réunion officieuse des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN, à l’issue des affrontements meurtriers qui ont eu lieu le mois dernier.

Les derniers affrontements ont coûté la vie à 18 personnes des deux côtés, dont neuf soldats cambodgiens, huit soldats thaïlandais et un civil thaïlandais. Par ailleurs, près de 100.000 habitants des deux pays ont été contraints de fuir la zone en raison des combats.

L’Indonésie, le président actuel de l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), a prévu d’envoyer des observateurs pour évaluer et surveiller la situation, mais la mise en œuvre de cette mesure butte encore sur l’exigence de la Thaïlande qui a mis une condition préalable: obtenir des troupes cambodgiennes de se retirer de la zone disputée autour du temple.

Deux conceptions s’opposent dans la résolution du conflit: la Thailande insiste pour entamer des négociations bilatérales avec le Cambodge et refuse toute autre intervention, alors que le Cambodge demande des négociations multilatérales supervisées par l’ONU ou l’Asean. Photo: Peerapat Wimolrungkarat

Le premier ministre du Cambodge M.Hun Sen, dans sa déclaration au sommet a déclaré à propos des conditions fixées par la Thailande:

“Cette condition est irrationnelle et inacceptable. En fait, c’est la Thaïlande qui doit retirer ses troupes de la proximité des zones, selon l’arrêt de la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye en date du 15 Juin, 1962. “

Il a noté que la guerre entre les deux pays de l’Asean pourrait affecter non seulement la paix et la sécurité régionale, mais peut également «créer de sérieux défis pour l’ASEAN dans notre quête vers la communauté économique de l’ASEAN en 2015.”

Abhisit répond aux attaques de Hun Sen

Les conflits frontaliers entre la Thaïlande et le Cambodge, comme beaucoup d’autres différends, sont de longue date. Dans ce cas, les frontières ont été délimitées par des traités tels que la Convention siamoise-français de 1904 et les traités de 1907. Il y a également eu des développements ultérieurs qui ont suscité des désaccords.

Même aujourd’hui, nous continuons à fournir une assistance de coopération au développement au Cambodge parce que nous croyons que la prospérité du Cambodge est lié à notre prospérité. Même en temps de conflit, nous avons continué à fournir une aide, le commerce, et coopérer économiquement.

Mais nous ne pouvons pas nous empêcher de remarquer qu’il  y a une tentative manifeste par le Cambodge pour internationaliser la question. Je reconnais que la question pourrait affecter la crédibilité de l’Asean. Nous devons donc faire en sorte que tout problème soit résolu, au niveau local, au niveau bilatéral et, si nécessaire avec l’aide de la région (Asean).

Le sommet a aussi pour objectif de consolider le réseau commercial et de sensibiliser le public sur les opportunités commerciales et d’investissements à l’ASEAN et à l’UE (Union européenne) ainsi que de faciliter les relations en matière de commerce et d’investissements entre les deux parties.

Le commissaire européen chargé du commerce, Karel De Gucht, est à Jakarta pour rencontrer les ministres de l’Economie et du Commerce des dix pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et participer au tout premier sommet commercial UE-ASEAN.

L’ASEAN, qui regroupe Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam, n’est que le septième partenaire commercial de l’UE avec 175 milliards d’euros d’échanges, alors que l’UE est le deuxième partenaire commercial de l’ASEAN, après la Chine, représentant près de 11 % des échanges de l’ASEAN.

L’UE a accru ses liens économiques avec l’Asie du Sud-Est en ouvrant en 2010 des négociations en vue de signer des accords de libre-échange avec Singapour et la Malaisie. Ces accords bilatéraux sont considérés comme les pierres angulaires d’un futur accord avec l’ensemble de la région.

6 comments
  1. Le pouvoir en place des 2 pays profite de la situation pour écraser leurs opposants politiques.

    A propos de Hun SEN, aux yeux des autres, c’est un dictateur. Je dirais oui et non.
    Oui dans le sens où il est à la tête du pays depuis de nombreuses années.
    Non dans le sens où il y des opposants dans le pays, et il semblerait que les élections sont assez transparentes. Est ce que la constitution cambodgienne limite le nombre de mandats ?

    Pour moi, le régime politique importe peu, le plus important, c’est la liberté d’expression et que tout le monde puisse manger à sa faim.

    Il faut noter que la politique en Thailande n’est pas idéale non plus.
    De manière générale, il ne faut pas se fier à l’image (surtout celle de la politique). On ne sait pas ce qui se cache vraiment derrière les supposant bonnes actions.

    Si je suis à la tête de la Thailande, et que je suis quelque de juste, et que je recherche la paix et que je veux la prospérité de mes voisins parce que c’est aussi la mienne, alors j’éloignera mes troupes de cette frontière. Laissant Hun SEN jouer avec ses troupes aux frontières.
    Perso, je ne pense pas que Hun envahirait la Thailande.
    Laissons ce dictateur et homme de la jungle labà en engager les négociations.

    Mais malheureusement, ils sont tous pareils les hommes au pouvoir. Vu la richesse et la puissance militaire de la Thailande, pourquoi devrait elle perdre la face avec un petit pays pauvre comme le Cambodge ?

    Posons nous cette question : qui gagnera le plus dans ce conflit ?
    + Pour le Cambodge, Hun SEN (comme n’importe quel homme politique) profite de la situation pour renforcer son pouvoir. Je peux affirmer à cause de la Thailande les opposants de Hun SEN perdent beaucoup de d’opinions.

    + pour la Thailande, qui en profite ???????

    La territoire !!!!!! Si on prends la carte du monde il y a 10000 ans, la Thailande et le Cambodge n’existent pas.
    Si on prends la carte, il y 500 ans, l’Amérique appartiens aux Indiens d’Amérique etc…

    Vu qu’on a établi depuis quelques années, la carte du monde, pourquoi la remettre en cause, et choisie une carte établie à une date qui lui est favorable et si l’autre voisin fait de même, ça sera une boucle sans fin.

    Bref, le pouvoir et les hommes !!!!!

    1. Je salue ce post intelligent …
      Le problème, justement, c’est que la frontière (la “carte du monde”) n’a jamais été établie de façon bilatérale (pied d’égalité) …
      Le responsable, c’est la France colonialiste du début du 20e siècle, qui a joué un “double jeu” plein de mépris :
      -d’une part un traité qui désigne la “ligne de partage des eaux”
      -ENSUITE (et unilatéralement) en traçant une frontière qui ne respecte pas le Traité que l’on a IMPOSE au Siam ! (cf. les cannonières)
      PS: Il est (aussi) possible que ce ne soit que le résultat d’une ENORME INCOMPETENCE à l’époque !

    2. Dire que le gouvernement cambodgien, en l’occurence le P.M Hun Sen, en tire aussi profit de cette situation, tel que le gouvernement d’Abhisit Vejjajiva…je ne pense pas.

      -Pour gagner de la popularité?
      il l’est plus que déjà.

      -écraser les partis d’oppositions?
      non, au contraire, car il en a besoin pour légitimer sa position et sa victoire écrasante de 2008.

      -créer une vague extrêmiste et nationaliste?
      Pourquoi faire? lors des émeutes anti-thaïlandaises de 2003, elles ont été incontrôlables…le gouvernement cambodgien avait dû rembourser des dizaines de millions de dollars de sa poche.

      -créer une guerre?
      Surtout pas, et ne croyez-vous pas que le Cambodge en a déjà assez des guerres (de 1970 à 1989), plus un passif de génocide de 3 millions de morts…appauvris le pays jusqu’à l’os.
      Et d’ailleurs, on ne ferait pas le poids, avec 60 OOO militaires cambodgiens contre pratiquement 1 million du côté thaï, sans parler des équipements.

      Donc, le gouvernement cambodgien n’a absolument rien à gagner, à part, une situation dangeureuse et glissante.

      Au Cambodge, le parti au pouvoir qui est le PPC (parti du peuple cambodgien) est déjà, plus que populaire avec son leader H.S, rien à voir avec la situation thaïlandaise. faut pas confondre.

      Par exemple, aux dernières élections de 2008, qui sont transparentes et controlées par les différents observateurs internationaux, il y avait plus 10 partis politiques en lice (c’est du jamais vu, si c’était dictatorial).
      Et le parti PPC avait obtenu 90 sièges sur un total de 123 sièges, gagnant ainsi les élections “haut-la-main”.

      Il faut aussi rappeler, que Hun Sen est aussi populaire à la ville, que dans les campagnes…qu’il n’y a pas de division.

      Le Cambodge n’est donc pas gouverné par un régime de style dictatorial, puisque ce n’est pas un régime de parti unique comme Corée du nord, Birmanie…ou en Chine, au Vietnam qui sont plus ouverts.
      les médias d’opposition (journaux, chaînes de télévision) existent aussi, et font leur travail.
      d’où, Hun Sen n’est pas un dictateur. On peut l’appeler comme l’homme fort, mais pas plus.

      Pour revenir au sujet de Preah Vihear, dans les différents médias du monde, ils l’appellent “temple hindou” et non “temple hindouiste” amalgamant ainsi la vraie légitimité du Cambodge vis-à-vis de ce temple avec les thaïlandais, laissant croire, que ce sont peut-être les “hindous” qui sont les constructeurs, et ce n’est pas juste…

      RECTIFICATION: Le temple est bien khmer et construit par les khmers, dont les premières constructions remontent au IXè siècle, sinon, la majeur partie sous le règne des rois khmers Suryavarman I (1002-1050) et Suryavarman II (1113-1150).

      Bien qu’il y a 10 000ans, le Cambodge n’existait pas, mais d’après les découvertes de Stephen Young en 1966, des nécropoles néolithiques, accompagnées de mobiliers funéraires, au nord-est de la thaïlande actuelle, témoigne de l’occupation khmère préhistorique du sol remontant de la période pré-indienne.

  2. @ Angelo Michel,

    Heureusement que vous n’êtes pas journaliste ou un observateur quelconque, car votre commentaire fait pitié à lire, car ressemble à un torchon sale que vous remuez tant bien que mal, pour éviter les odeurs.
    Il n’y a pas grande réflexion, ni de vrai travail d’honnêteté et d’équité…c’est normal, puisque vous avez déjà parti pris.

    Le comportement du gouvernement d’Abhisit Vejjajiva n’a été que des voltes-faces depuis le début. Et cela tout le monde le sait, sauf bizarrement vous.
    L’utilisateur des bombes à sous-munitions, ce n’est pas l’armée Cambodgienne, et cela tout le monde le sait, sauf peut-être vous.
    Le non respect du M.O.U signé (memorandum de compréhension), ce n’est pass du côté cambodgien…et cela, personne ne l’ignore, sauf vous.
    Si le Cambodge internationalise le problème, c’est qu’il demande désespérement de l’aide extérieur, car le gouvernement d’Abhisit ne veut pas résoudre le problème pour des questions d’intérêts politiques internes, tout le monde est au courant, sauf vous.
    Au 18e sommet de l’ASEAN à Jakarta, les 2 partis (cambodgienne et Thaïlandaise) se sont mis d’accord pour l’envoi des observateurs indonésiens, et comme d’habitude, le gouvernement d’Abhisit a encore fait volte-face, en revenant sur sa décision, et tout le monde semble être au courant, sauf encore vous…

    ça fait quand même beaucoup de chose dont vous ne savez pas ou que vous ignorez, et, sur un sujet aussi sensible que celui-là, vous feriez mieux de changer votre habitude, peut-être, faire des choses dont vous avez plus de compétence…je ne sais pas, peut-être, écrire une recette de cuisine par exemple? cela distraira tout le monde…

    Attendez, encore une chose dont vous ne savez pas, c’est que le P.M Hun Sen, bien qu’il n’ait pas fait Yale ou Oxford classiquement, il est avant tout un autodidacte remarquable, et une chose dont on ne peut pas lui reprocher, c’est bien sa parole, puisque c’est un homme de parole…quelque chose qu’on apprend dans les luttes collectives, car il y a de la camaraderie…contrairement, aux politiciens du monde aux “cols blancs” qui savant manier les mensonges, les coups-bas, les trahisons et les manipulations du peuple depuis toujours.

    mais j’espère que vous savez au moins;

    -que le roi de Thaïlande Bhumibol Adulyadej a approuvé un décret prononçant la dissolution de la chambre basse du Parlement et convoquant les élections législatives le 3 juillet.

    -QU’un politicien thaïlandais de l’opposition, proche de l’ex-Premier ministre fugitif Thaksin Shinawatra, a été blessé dans une fusillade hier, ont informé les autorités, une attaque motivée par les élections à venir, selon le gouvernement.

    Au lieu de potasser le problème Cambodgien, sans y briller, qui peut être résolu facilement, du jour au lendemain, selon l’envie du gouvernement thaïlandais, potassez-nous, peut-être, une bonne recette de cuisine.

  3. Hun Sen est un dictateur militaire (“l’homme de la jungle”) arrivé au pouvoir par les armes …
    Ses tactiques sont bien connues, ce sont celles des guerilleros communistes !
    Un MoU (accord officiel) signé entre les 2 pays prévoit que les zones “disputées” entre les 2 pays doivent être “démilitarisées” pendant les négociations du Comité qui doit délimiter la frontière.
    Hun Sen ne respectant pas sa parole envoie des troupes dans ces régions et tente d’y construire une infrastructure militaire …
    Ceci en mentant ouvertement, on nie -malgré les nombreuses preuves du contraire, cf. photos- la présence de ces troupes …
    Pour ce qui est des observateurs, il y a fort à parier que le prochain “incident” verra soit la Thaïlande se refuser à riposter, soit des morts parmi ces observateurs !
    Bref, et c’est bien évidemment dommage, la Thaïlande ne peut s’accorder avec HunSen, qui n’est simplement pas un homme d’Etat mais un guérillero de la jungle, pour qui “le pouvoir est au bout du fusil” !

  4. La Thailande, etait membre des pays organisateurs de la conference de Paris en 1991 pour le Cambodge. Elle a reconnu les frontieres recoonues par l’ONU. Pourquoi aujourd’hui elle remet cela en question et refuse l’aide de la France et l’Indonesie, co president du comite pour la reconstruction du Cambodge, pour trouver une solution. La Thailande refuse l’assistance d’un pays tiers, trop genante dans ses mensonges et contre verite, a assister dans les negociations, et prefere utiliser la force sur un pays faible.

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