Le correspondant de la BBC en Thaïlande Jonathan Head est accusé d’insulte à la monarchie, un crime passible de 15 ans de prison, à la suite de trois plaintes déposées par l’officier de police Lt Col Wattanasak Mungkandee, qui a déclaré agir à titre personnel.

La loi thaïlandaise permet en effet à n’importe quel citoyen de porter plainte contre toute personne qui à son avis, a insulté la monarchie.

Jonathan Head, au cours d'un débat au Foreign Correspondant club
Jonathan Head, au cours d'un débat au Foreign Correspondant club

La plainte est liée à un article publié le 3 décembre dans lequel Jonathan Head s’interrogait sur les relations entre le palais et la PAD, le mouvement de protestation qui a paralysé les aéroports de Bangkok pendant une semaine. Officiellement le roi n’a pas pris position pendant le déroulement de cette crise, et la question de sa neutralité est traitée avec beaucoup de retenue dans les medias, en raison des accusations de lèse majesté qui peuvent s’en suivre. De fait, la loi qui vise à protéger le roi est parfois utilisée pour censurer le débat politique.

En Thailande le crime de lèse-majesté est défini par l’article 112 du code pénal en vertu duquel “quiconque tient des propos diffamatoires, insultants ou qui menacent le roi, la reine ou le régent est passible de trois à quinze ans de prison“. Cet article a été utilisé à plusieurs reprises pour bloquer l’accès à des sites internet jugés trop critiques envers la monarchie. Selon Reporters sans frontières “La législation thaïe sur le crime de lèse-majesté fait partie des plus sévères au monde. Elle empiète régulièrement sur le principe de la liberté d’expression.”

Le 10 décembre dernier,  l’hebdomadaire britannique The Economist, avait été retiré de la distribution en raison d’un article jugé offensant sur le roi de Thailande. En 2008 un tribunal thaïlandais a ordonné la fermeture de quelque 400 sites web, dont 344 pour “insulte envers la Couronne” – et a ordonné aux fournisseurs d’accès à Internet du pays de bloquer plus de 1200 sites en vertu de l’article 20 du Computer Crime Act.

1 comment
  1. Tout a fait correct, cette loi est une excuse pour censurer tout débat ! L’armée vient d’acheter un tous nouveau système-+-10.000.000 d’euros – pour pouvoir censurer TOUS les sites internet osant critiquer le pouvoir militaire en place.Tous cela confirme qu’il n’y a pas de démocratie -a l’exception du Japon–en Asie.

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