Depuis 2016, le gouvernement souhaite que la Thaïlande atteigne le quatrième stade de son développement : la « Thailand 4.0 ».

Pour y parvenir, le gouvernement souhaite insister sur l’économie de la connaissance, les sciences et les technologies, ainsi que sur l’innovation. Ce développement doit être durable et assurer une redistribution des richesses équitable.

Le 14 février, le gouvernement a publié à la gazette royale « the Act », une loi pour améliorer la compétitivité nationale dans certaines industries.

Cette nouvelle loi concrétise les efforts du gouvernement pour réaliser la transition économique du pays.

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Le concept de Thailand 4.0 : passer du stade d’une économie industrielle à celui d’une économie de recherche et d’innovation

Dix industries pour la croissance

Dix secteurs industriels sont visés par la réforme. Cinq d’entre eux, déjà existants, devraient être développés, comme le tourisme et le tourisme médical, l’agriculture et l’agroalimentaire, ainsi que les biotechnologies.

Le gouvernement fonde ses espoirs sur cinq autres secteurs pour sortir du piège des « revenus intermédiaires », et baser l’économie thaïlandaise sur des produits innovants à forte valeur ajoutée.

Les moteurs de la croissance à venir pourraient donc être la robotique, l’aérospatial, les bioénergies et la biochimie, le numérique ou encore les soins de santé.

Des partenariats publics-privés seront créés, l’entreprenariat encouragé et des fonds importants investis dans la recherche et développement. Ces derniers s’élèvent à 10 milliards de bahts, soit 2,8 millions d’euros.

Le bureau des investissements, l’agence gouvernementale chargée d’attirer les investissements étrangers. sera aussi appelée à jour un rôle important par le biais d’incitations fiscales.

Les industries dans le viseur du gouvernement seront exonérées de l’impôt sur les sociétés et de droits de douane pour importer certaines machines.

Les talents étrangers, qu’ils soient experts ou artisans se verront accorder visa et permis de travail plus facilement. Les ressources humaines seront donc elles aussi développées, par la promotion des « Thais 4.0 ».

Le corridor économique de l’est

Un autre défi est l’amélioration des infrastructures. Les trois provinces de Chonburi, Rayong et Chachoengsao sont désignées comme corridor économique de l’est (EEC).

L’objectif de l’EEC (Eastern Economic Corridor) est de construire un réseau d’infrastructures, reliant d’une part les trois aéroports de Don Muang, Suvarnabhumi et U-Tapao par des autoroutes, d’autre part de connecter les zones industrielles aux ports de Laem Chabang, Map Ta Phut et Sattahip.

Le corridor pourrait permettre de créer jusqu’à 100 000 emplois par an d’ici 2020.

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Le port industriel de Laem Chabang, 120 km au sud-est de Bangkok dans le région de Chonburi

Le gouvernement mise sur les biotechnologies

Dans ces trois provinces, le gouvernement souhaite particulièrement soutenir le secteur des biotechnologies, avec des investissements totaux de 1.5 milliard billion de bahts, soit 41 milliards d’euros dans les dix prochaines années.

La junte veut ainsi faire de la Thaïlande le centre des biotechnologies en Asie. Vingt-trois organisations gouvernementales et du secteur privé, des instituts d’éducation et des centres de recherches ont signé un mémorandum d’entente pour accroître la bio économie.

Chaque année, 7 000 étudiants sont formés dans ce secteur répartis dans vingt-quatre universités. Le climat de la Thaïlande est de plus particulièrement propice à la culture d’une large variété de plantes, d’animaux et d’espèces de microbes. C’est un avantage considérable pour le pays.

Les biotechnologies au service de l’agriculture

Ces biotechnologies peuvent être utilisées à des fins médicales, cosmétiques, dans le développement des bioénergies ou plus particulièrement pour l’agriculture.

Le secteur primaire est l’un des piliers de l’économie thaïlandaise. Le pays est dans le top 10 des plus gros exportateurs mondiaux d’alimentation et maintient sa réputation de « cuisine du monde ».

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Foodinopolis, un complexe de recherche agro-alimentaire adossé au campus de l’université Thammasat de Rangsit

Une réforme de l’agriculture est donc engagée pour que la croissance de ce secteur soit pérenne. Celle-ci doit accompagner les exploitations traditionnelles dans leur transition vers des fermes raisonnées. La productivité agricole devra être améliorée tout en respectant l’environnement.

Pour cela, 882 centres d’apprentissage seront instaurés. Les technologies seront utilisées afin de réduire le gaspillage et améliorer le contrôle des conditions de culture et les prévisions météorologiques. La coopération entre agriculteurs sera promue et les prix stabilisés.

Enfin, les agriculteurs se devront d’être plus productifs sur le marché mondial, de s’adapter aux normes internationales et de répondre à la demande sans cesse croissante, notamment en Thaïlande, des produits bios.

 

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