L’économie thaïlandaise devrait augmenter de 3% l’an prochain, en partie grâce à l’augmentation des dépenses publiques et à une amélioration de l ‘économie mondiale , alors que l’on s’attend à une contraction de 3,2% cette année, selon la Banque asiatique de développement.

La BAD qui a revu en baisse ses prévisions pour 2009 pour la Thailande, (-3% contre une estimation antérieure d’une contraction de 2%), invoque un ralentissement mondial au premier semestre plus prononcé que prévu et le persistance de troubles politiques.

A l’inverse, les prévisions de croissance pour l’Asie ont été augmentées pour 2009 et 2010 : la BAD estime que la région s’est révélée plus résistante à la récession mondiale qu’on ne le pensait auparavant.

L’Asie devrait assister à une de récupération en «forme de V »,  la Thaïlande inclus, bien que son retour à une croissance positive risque d’être plus lent que dans d’autres pays de la région, a précisé la BAD.  Les économies en développement d’Asie devraient afficher une croissance moyenne de 3,9% en 2009, comparativement à une projection de croissance de 3,4% réalisés en Mars.

La croissance sera au rendez vous en Thaïlande pour 2010, mais moins que prévu

Pour 2010, les économies en développement d’Asie devraient afficher une croissance moyenne de 6,4%, contre des prévisions précédentes de 6%, aidées par des incitations fiscales et monétaires fournies par les gouvernements et les banques centrales.  La BAD prévoit  un redressement rapide dans les grandes économies de la région.

Jean-Pierre Verbiest, directeur du bureau de la BAD de la Thaïlande , a déclaré que l’économie thaïlandaise devrait s’accélérer légèrement au quatrième trimestre.

Toutes les institutions ont le même point de vue :  l’économie connaîtra une croissance au dernier trimestre de cette année, mais très légère, étant donné que l’année dernière l’économie a considérablement diminué.

M. Verbiest a ajouté que la consommation et l’investissement privé en Thaïlande devrait s’améliorer, s’il n’y a pas d’interruption dans les programmes gouvernementaux de stimulation et si les gens ont confiance dans la politique de l’Etat et ses projets.

Le second programme de relance du gouvernement, connu comme “La Thaïlande : Investir pour se renforcer” ou Thaï Kem Kaeng, représente une dépense budgétaire de 1,45 trillions de bahts (environ 30 milliards d’euros), jusqu’en 2012. Le gouvernement espère avec ce package qui représente 5% du PIB, sera en mesure de créer 1,5 million d’emplois, et de stimuler la consommation privée.

M. Verbiest a dit que pour éviter les bulles d’actifs, les décideurs politiques doivent surveiller de près la politique monétaire et de taux d’intérêt, qui ont été ramenés à des niveaux très bas dans de nombreux pays. Bien que cela ne devrait pas être un problème pour la Thaïlande, c’est un sujet de préoccupation pour des pays comme la Chine ou l’Indonésie.

M. Verbiest a aussi précisé que le gouvernement thaïlandais doit veiller à ce que la stimulation budgétaire soit effectuée avec prudence et efficacité, étant donné la hausse de l’endettement qui en découle.

La dette publique devrait culminer à 58% du PIB d’ici 2012, un niveau gérable compte tenu de la solide situation financière du pays.

M. Verbiest a averti que si l’économie mondiale se redresse plus lentement que prévu, cela pourrait affecter les économies asiatiques dépendantes des exportations.

«Vous devez avoir une meilleure balance en faveur de la demande intérieure pour réduire la sur-dépendance des marchés extérieurs»

a t-il dit

M. Verbiest a noté que l’Indonésie, qui devrait afficher une croissance du PIB de 4,3% cette année, dépend des exportations pour seulement 20% à 25% de son économie, contre 70% pour la Thaïlande. La Thaïlande devrait profiter de sa situation géographique, entre la Chine et l’Inde, dont les marchés sont prévus pour stimuler la croissance économique mondiale à l’avenir.

La BAD est en pourparlers avec le gouvernement thaïlandais pour un prêt de 500 millions de dollars pour soutenir les programmes de dépenses pour l’exercice 2010. Elle a déjà approuvé 77,1 millions de dollars de prêt pour un programme de construction de routes reliant la Thaïlande à la région du Grand Mékong.

Selon Charl Kengchon, économiste principal et directeur général chez Kasikorn Research Center, la Thaïlande sera en retard sur la région pour la reprise économique.

“La croissance économique en Thaïlande l’année prochaine sera parmi les plus lentes de la région asiatique. Nous nous attendons à environ 2,5-3,5% de croissance [en 2010], en comparaison avec 5% de croissance prévue pour Singapour ou l’Indonésie.”

Le risque majeur de la Thaïlande, reste les incertitudes politiques, un facteur qui est unique en comparaison avec d’autres pays régionaux. Le projet “Thai Kem Kaeng” sera un test pour le gouvernement. Les entreprises attendent de voir dans quelle mesure le gouvernement peut passer à travers la tempête politique et si il est en mesure de mettre pleinement en œuvre les programmes de relance.

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