L’économie thaïlandaise a enregistré au deuxième trimestre 2009 une nouvelle diminution de son PIB de 4,9%, soit son troisième trimestre consécutif de récession. Cette diminution est cependant mois importante que celle du trimestre précédent (- 7,1%), et laisse espérer une possible reprise pour le second semestre de l’année.
Le produit intérieur brut thaïlandais a chuté de 4,9 % au deuxième trimestre, après s’être contracté de 7,1 % au cours des trois mois précédents, selon les chiffres publiés par le gouvernement. L’estimation médiane de 12 économistes dans un sondage de Bloomberg était d’une baisse de 5,1 %.
“La croissance économique sera beaucoup plus forte au second semestre car tous les indicateurs ont montré une amélioration impressionnante», a cependant déclaré Voravan Taraphum, administrateur délégué de la BBL Asset Management Co. (Bangkok Bank), qui gère environ 170 milliards de bahts (5 milliards de dollars) d’actifs.
En outre, le Conseil des ministres a approuvé le 18 août dernier un budget total de 1060 millions de baht (31 milliards de dollars) pour trois programmes d’investissement décennal destinés à aider l’économie à sortir de la récession.
“L’économie thaïlandaise se remet plus vite que prévu», a déclaré Montree Sornpaisarn, directeur général à Kim Eng Securities (Thaïlande) PCL, le plus important courtier en valeurs mobilières . «La tension politique a également diminuée, permettant au gouvernement de faire avancer ses politiques économiques et ses plans de relances.”
Pour l’année 2009, les prévisions de croissance se situent entre une diminution de -3,5 à -4,5%. La Banque de Thaïlande s’attend à ce que le PIB diminue de 4,5 % en 2009, suivi par une reprise de 3% en 2010. L’institut national de prévision NESDB, prévoit une diminution de 3,5% en 2009.
Au delà des facteurs conjoncturels, des facteurs structurels comme le manque d’infrastructure et de main d’œuvre suffisamment qualifiée peuvent aussi influer sur le niveau des investissements et de la croissance économique. Un rapport de la Banque Mondiale, rendu public la semaine dernière, insiste sur une variable clé de la reprise : la stabilité politique.
Le rapport intitulé “Thailand Investment Climate Assessment Update” a également recommandé plus d’investissements publics dans les infrastructures, ainsi qu’une réforme de l’éducation pour favoriser l’apprentissage, les compétences créatives et les liens entre universités et entreprises.
Utilisant une enquête exhaustive auprès de 1043 entreprises effectuée entre avril et novembre 2007, le nouveau rapport, Thailand Investment Climate Assessment Update 2008, a montré que plus des deux tiers des entreprises intérrogées ont jugé le climat d’incertitude économique et politique comme des obstacles majeurs ou sévères pour faire des affaires en Thaïlande cette année.
“Quand il y a une forte incertitude sur l’environnement politique, les investisseurs et les gestionnaires d’entreprises ont tendance à craindre que tout changement de gouvernement pourrait conduire à des changements dans les politiques gouvernementales et dans les règlements qui touchent les entreprises. Et ces préoccupations ont naturellement été reflétées dans l’enquête.”
a noté Kirida Bhaopichitr, économiste principal pour la Thaïlande, et co-auteur de l’Investment Climate Assessment Update pour la Banque Mondiale
Le rapport de la Banque Mondiale a constaté que l’incertitude politique a été perçue par les entreprises comme la principale contrainte en ce qui concerne l’investissement. L’absence d’amélioration dans les infrastructures et la pénurie de travailleurs qualifiés (liée à la qualité de l’éducation) ont également limité les investissements.
Le rapport a constaté que le climat de l’investissement de la Thaïlande semble s’être dégradé entre 2004 et 2007, à en juger par les opinions des dirigeants d’entreprises interrogés.
«Cette détérioration de la perception subjective est probablement liée à l’incertitude politique et aux changements dans l’environnement macro-économique mondial.”
estiment les analystes de la Banque Mondiale. L’instabilité politique a été classée deuxième parmi les contraintes pour faire des affaires en 2007 alors qu’en 2004 elle n’était même pas parmi les 10 premières préoccupations des entreprises.