La Thailande a pris la tête du mouvement en faveur des licences obligatoire, en autorisant l’année dernière la production de médicaments contre le Sida et en élargissant cette dérogation aux traitements contre le cancer. Par exemple le pris d’un traitement anti cancéreux a été ramené de 25000 bath (environ 500 euros) a 2000 bath (40 euros). Cette décision fait débat aujourd’hui, car le nouveau gouvernement estime que cette autorisation n’est pas justifiée car elle risque d’être couteuse en représailles commerciales.

Le vice-Premier ministre et ministre du commerce et Ming-khwan Sangsuwan doivent se concerter avec les ministres de la santé publique et des affaires étrangères au sujet de la révision de la décision du précédent gouvernement de passer outre les brevets étrangers sur trois médicaments contre le cancer.

Mingkhwan a été chargé par le nouveau Premier ministre Samak Sundaravej de consulter les autres ministères sur la politique de la Thaïlande concernant les licences obligatoires sur certains médicaments essentiels dont trois médicaments contre le cancer.

Chaiya, le nouveau ministre de la santé, a mis en avant le fait que les licences obligatoires sur le cancer ne serviraient qu’à 800 patients à travers le pays, pourrait provoquer des représailles des partenaires commerciaux de la Thailande.

«Nous pourrions économiser 500 millions de bath avec les licences obligatoires, mais nous allons perdre des revenus tirés du commerce international avec les Etats-Unis», a t-il dit. Les licences obligatoires sont devenues une délicate question commerciale, car elles permettent aux pays pauvres d’utiliser les brevets des sociétés pharmaceutiques pour produire des versions bon marché de médicaments génériques en cas de difficultés de financement ou d’urgence. Le gouvernement de Surayud Chulanont, mis en place par les militaires, avait ravivé les licences obligatoires pour les traitements contre le cancer et le sida, provoquant la colère des géants pharmaceutiques et des Etats-Unis.

De ce fait la Thaïlande est susceptible de demeurer sur la US-Priority Watch List (PWL), étant donné les incertitudes sur sa politique d’octroi de licence obligatoire, selon un rapport de l’International Intellectual Property Alliance (IIPA). L’ IIPA a soumis ses recommandations au représentant américain au commerce dans le rapport annuel “Spécial 301” sur le droit d’auteur et contre le piratage. Le rapport de l’IIPA traite de la protection du droit d’auteur dans 51 pays, et il recommande que 43 soient placés sur la liste de surveillance du département américain du commerce. L’ IIPA estime les pertes commerciales dues à des infractions au droit d’auteur en Thaïlande à US $ 219,7 millions (Bt7.22 milliards) en 2006, et $ 355,9 millions en 2005. Le préjudice sur les copies illégales de musique est estimé à environ 20,7 millions de dollars, et sur les logiciels à 164 millions de dollars, et sur les livres à 35 millions de dollars.

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Selon le dernier classement Forbes, Chalerm Yoovidhya, co-propriétaire de Red Bull, est à la tête de la famille la plus riche de Thaïlande cette année, devançant pour la première fois les frères Chearavanont du groupe CP.