Bien que la Thaïlande possède de solides facteurs économiques fondamentaux et ne soit pas directement reliée à la crise de la dette en Europe, la mondialisation croissante et l’intégration des flux économiques mondiaux peuvent l’affecter via le commerce extérieur, les investissements, le tourisme et les marchés financiers.

La crise de la dette en Europe a d’abord pour conséquence logique une baisse de l’euro entant que devise: en deçà des 40 baht depuis plusieurs mois, l’euro à perdu plus de 20% par rapport à son cours d’il y a deux ans (48 baht pur un euro). A terme on peut envisager un cours de 1,2 dollar pour un euro, ce qui correspondrait au taux de change de 36 baht pour un euro.

La Thaïlande va donc devenir une destination relativement plus chère pour les touristes européeens, mais en revanche les produits français devraient couter moins cher en THB sur les marchés thaïlandais.

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La Zone euro ne représente qu’une fraction des exportations de la Thaïlande (7,5%) et ldu tourisme (11,5%) et est quasi inexistante dans les IDE (graphique: Bangkok Post)

Une faible influence sur le commerce extérieur

Les exportations de la Thaïlande vers les PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne) qui sont les plus touchés de part leur niveau d’endettement, ne représentent que 1,7 % du total des exportations de la Thaïlande, ainsi un ralentissement dans ces pays ne devraient pas affecter de manière significative la Thaïlande. Toutefois, si la crise de la dette publique s’étend vers d’autres pays en Europe, en particulier les principaux pays de la Zone Europe, les effets sur la Thaïlande serait sensiblement plus importants puisque les exportations thaïlandaises vers les pays de la zone euro représentent 11% pour cent du total des exportations.

Ath Pisanwanich, doyen de la faculté d’économie, a déclaré que les expéditions thaïlandaises vers les pays de l’UE représentaient une valeur de 700 milliards de baht l’an dernier, soit 10% du total. Les secteurs qui risquent d’être le plus affectés sont le caoutchouc et produits connexes, les appareils électriques, les pierres précieuses, les bijoux, et les vêtements.

En ce qui concerne l’industrie touristique de la Thaïlande, une diminution des touristes en provenance des pays de l’Europe est à prévoir, mais elle pourrait être largement compensée par la croissance rapide des nouveaux arrivants sur ce marché que sont la Chine, l’Inde, la Russie et les pays de l’Asean.

La Banque de Thaïlande reste neutre

La Banque de Thaïlande (BoT) n’a pas jugé nécessaire d’abaisser son principal taux directeur, à moins que les impacts de la crise la dette de la zone Europe empire de manière significative. Narongchai Akrasanee, un membre du Comité de politique monétaire (MPC) a déclaré que l’inflation est susceptible d’être autour 3% selon les projections de la Banque de Thaïlande, un maintien favorisé par la baisse des prix mondiaux du pétrole.

Le Conseil national du développement économique et social (NESDB) a évalué l’impact de la crise de l’euro, et reste convaincu que l’économie thaïlandaise va de tout façon enregistrer une croissance de 5 à 6%.

Une part négligeable des investissements étrangers et des encours bancaires

L’Europe ne représente qu’à peine 2% des investissements étrangers en Thaïlande, et de ce point de vue les effets de la crise de la dette en Europe ne se feront quasiment pas sentir sur les investissements en Thaïlande. Outre les liens commerciaux et les investissements, l’économie thaïlandaise est également exposée à un autre canal de transmission,  notamment par le biais des actifs et prêts bancaires. En termes d’exposition directe, les risques découlant des effets de la crise de la zone euro sur les institutions financières thaïlandaises sont faibles.

Les actifs à l’étranger, y compris les dépôts, les placements en titres de créance, et compte des prêts représentent seulement 2,8 % du total des actifs des banques commerciales thaïlandaises. En outre, les prêts aux sociétés grecques ne sont que de 371 millions de bahts. Cependant, l’économie thaïlandaise pourrait être exposé à des risques supplémentaires comme les effets indirects de la détérioration de la confiance des investisseurs.

1 comment
  1. C’est bien beau ces graphiques qui montrent la dépendance *directe*, mais quid de la dépendance *indirecte* ?

    Par exemple, les usines de mémoire RAM tournent peut-être pour des clients chinois, mais ceux-ci les assemblent pour les envoyer en europe et aux US. Donc en réalité, la Thaïlande peut être beaucoup plus exposée que montré sur ces graphiques.

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