Autrefois symbole vénéré du royaume (jusqu’en 1919 un éléphant blanc figurait sur le drapeau de Thailande) les éléphants sont aujourd’hui souvent transformé en attractions ambulantes dans les rue de Bangkok.

Impossible de ne pas croiser leur chemin au moins une fois, si vous passez dans un des quartiers touristiques de Bangkok : accompagnés de son “mahout” , le noble animal déambule l’oeil mi-clos au beau milieu des néons et des karaokés hurlants de soi cowboy. Un spectacle bien peu réjouissant, mais qui n’empêche les touristes de payer 20 à 40 baht pour avoir le droit de nourrir le pachyderme. Au cas où vous ne le sauriez pas, les éléphants sont interdits de séjour à Bangkok….

Il y a même une brigade de police spécialisée, la Stray Elephant Task, crée en 2006 pour renvoyer les éléphants chez eux, et dont le peu d’efficacité ne décourage pas les cornacs venus à Bangkok attiré par l’argent. Une bonne journée peut rapporter près de 2000 baht à un cornac, alors qu’un salaire mensuel non qualifié est aux alentours de 8000 baht par mois.

Le gouvernement thaïlandais estime qu’il y a 3837 éléphants domestiqués en Thaïlande aujourd’hui, dont une infime partie se promène dans Bangkok – habituellement pas plus de une demi-douzaine chaque soir – mais ils sont difficiles à manquer.

De nombreux Thaïlandais estiment qu’ils sont comme un rappel quotidien des inégalités en Thaïlande : une preuve physique et imposante du fossé entre la pauvreté des provinces et la richesse de Bangkok. Croiser un éléphant dans une rue de Silom, devant une vitrine de Gucci ou de Prada à quelque chose de surréaliste….

Les Mahouts viennent avec leurs éléphants à Bangkok pour les mêmes raisons que les fils et filles de cultivateurs de riz qui viennent tenter leur chance comme serveurs, ou masseuses à Bangkok: Ils ont besoin d’argent.

Pourtant la Thaïlande a au moins huit lois distinctes qui pourraient être utilisés pour arrêter les éléphants dans la ville, allant des règles de circulation (code de la route) aux violations de la protection de la faune, en passant pas la santé publique et la propreté urbaine.

Les éléphants sont à part en Thaïlande : pendant des siècles ils ont été considérés comme des bêtes nobles, utilisées sur les champs de bataille.Au 19ème siècle, le Roi Mongkut a offert deux éléphants au gouvernement américain, en pensant qu’il pourrait aider à cimenter une amitié naissante entre les deux pays.

Avant l’invasion automobile, les éléphants étaient les symboles de la richesse et utilisés comme bête de somme dans la Thaïlande rurale, particulièrement prisés pour leur aide dans la jungle. Ce n’est qu’à la fin des années 1980, lorsque le gouvernement a interdit l’exploitation forestière, que des centaines d’éléphants se sont retrouvés au chômage.

Dans les rues de Bangkok, les éléphants provoquent près de 20 accidents par mois, les pachydermes se brisent souvent une patte, ou se blessent sur des plaques d’égouts ou en dérapant sur un trottoir.

Le ministère thaïlandais de l’environnement a proposé d’offrir entre 50.000 et 100.000 baht (de 1.050 et 2.100 euros) aux cornacs pour employer leurs animaux dans des patrouilles contre l’exploitation forestière illégale, mais sans remporter le succès attendu. Aujourd’hui la plupart de ces éléphants font peine à voir : ils tombent malades ou se blessent, leurs propriétaires n’ont pas les moyens de financer leur traitement médical.

3 comments
  1. bonjour,
    je reviens de voyage en thailande. en passant une soirée à Bangkok j’ai été choqué de voir un éléphantaut dans la rue faisant rire les touristes. certains touristes leurs donnent à manger nourissant aussi ce commerce illégal!
    le pauvre éléphantaut avait la jambe qui se balançait. je ne sais pas pourquoi. je n’ai pas pu regarder, c’était épouvantable à regarder pour moi. il y a aussi énormément de pollution dans cette ville avec les pots d’échappements. quand j’ai voulu aller le signaler à un policier qui l’a surement vu d’ailleurs, les personnes avec qui j’étais m’en ont dépersuadé : ça ne servait à rien. le policier était apparemment tout seul. je me suis sentie si coupable de ne pouvoir rien faire!

    le circuit que j’ai fait incluait un treck à dos d’éléphants dans le nord du pays. la guide nous a dit que c’était un camp subventionné par l’état. les élépahants en échanges de nourritures et de soins médicaux devaient faire des spectacles (peintures, etc) , trecks. j’ai demandé et regardé avant s’il n’y avait pas de maltraitance vis à vis de ces éléphants. que faire? le paradoxe est qu’en participant à ces excursions on cautionne ce genre de camp qui s’occupent d’animaux et ne les laissent pas vagabonder dans les rues de certaines grandes villes. D’un autre coté ils sont éduqués d’une façon un peu dures et parfois barbares. voilà mon expérience. la vision de ces éléphants est la seule image triste que je garde de mon superbe voyage en tahilande.

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