Les négociations entre l’UDD (chemises rouges) et le gouvernement de la Thaïlande s’enlisent, alors qu’une fraction extrémiste semble prête au pire pour torpiller la “feuille de route” du Premier ministre Abhisit. Seul point positif : les leader des chemises rouges sont apparus à la télévision thaïlandaise pour la première fois avec des T shirts blancs.

Le temps joue en défaveur du Premier ministre dont le plan de réconciliation est contesté par la fraction extrémiste de l’UDD (qui réclame une dissolution immediate), mais aussi par son propre camp : la PAD (ou chemises jaunes) ayant dénoncé ce plan et demandé la démission d’Abhisit et l’application de la loi martiale contre les manifestants.

Le Parti démocrate au pouvoir a appelé le Front uni de la démocratie contre la dictature (UDD) à mettre fin à son occupation du centre ville de la capitale d’ici  “un ou deux jours” afin d’éviter que d’autres attentats ne se produisent comme cela a été le cas ce week-end. Ce week end deux attaques à la grenade et une fusillade visant les forces de sécurité ont fait deux morts. La fusillade a éclaté dans la nuit de vendredi devant la Krung Thai Bank sur Silom Road et deux grenades M79 ont éclaté plus tard près de Lumpini Park. Deux policiers en service ont été tués et 13 personnes ont été blessées.

Les deux parties ont affirmé que les attaques étaient l’œuvre de groupes isolés qui ont l’intention de faire échouer le plan de réconciliation. Les co-leaders de l’UDD ont officiellement accepté le plan de paix, mais exigent une date ferme pour la dissolution du Parlement avant de se disperser leur campement.

Les manifestants de l'UDD sont barricadés derrière des piles de pneus imprégnés d'essence et hérissés de bambous pointus.

Un représentant du Parti Démocrate, Sathit Pitutecha, a déclaré à la télévision nationale que le plan de réconciliation constitue la dernière chance pour l’UDD de mettre fin pacifiquement à sa contestation, faute de quoi, les manifestants pourraient être visés par des actes de terrorisme. La crainte est grande que devant l’inaction de l’armée, des groupes proches de la PAD (chemises jaunes) s’en prennent directement aux manifestants de l’UDD, provoquant un affrontement généralisé.

M. Sathit a fait valoir qu’à son avis, les intentions que ceux qui sont responsables des actes de violence dans les zones de Silom, samedi dernier, cherchent à remplacer les dirigeants actuels de l’UDD par de nouveaux plus radicaux.

Les dirigeants des chemises jaunes de l’ancienne Alliance du peuple pour la démocratie (PAD) ont déjà appelé à la démission de M. Abhisit et ont menacé de redescendre dans la rue, comme en 2008 lorsqu’ils avaient obtenu la démission du gouvernement pro Thaksin de l’époque.

” Le Premier ministre s’est réconcilié avec les terroristes”, a déclaré Chamlong Srimuang, un des leader du PAD, rejetant la feuille de route pour la paix, du Premier ministre qui vise à désamorcer une confrontation qui dure depuis deux mois, avec la promesse de tenir les élections le 14 novembre, soit environ un an plus tôt que la fin prévue de son mandat.

“Vous devez arrêter les manifestations rapidement pour des raisons de sécurité, a déclaré le Premier ministre Abhisit, à la télévision nationale

Le gouvernement a exhorté les “chemises rouges” à mettre fin à leur occupation du centre ville rapidement pour éviter de nouvelles effusions de sang.

“Certains groupes de personnes ne veulent pas voir (le plan de reconciliation) réussir. Le gouvernement demande à l’UDD de prendre rapidement une décision, sinon il y aura plus de victimes»,

a déclaré le porte-parole du gouvernement, Panitan Wattanayagorn.

S’exprimant pendant son son talk-show hebdomadaire du dimanche  “La confiance dans la Thaïlande avec le Premier ministre Abhisit”, le Premier ministre a déclaré que les personnes derrière les attaques à la grenade de ce week end cherchaient à saboter le plan de réconciliation en cinq propositions. Il a insisté sur le fait que le gouvernement continuera à renforcer les mesures de sécurité après l’annonce de la feuille de route. Il a également insisté sur le fait que des poursuites judiciaires doivent être engagées contre les auteurs de violences.

1 comment
  1. Vous n’avez toujours pas compris que les M79 ne sont pas des grenades !
    Ce sont des lance-grenades ! Les M79 sont courants parmi les forces de l’ordre avec des munitions non létales anti-émeute(gaz CZ, grenades “éponge”, ou balle de caoutchouc).
    Il est probable, mais pas certain, que les grenades utilisées soient des M406. C’est d’ailleurs, entre autres, le manque d’information à ce sujet qui fait peser un doute sur les déclarations du gouvernement.
    Alors pourquoi cette précision ? Elle n’apporte aucune information pertinente.

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