On part ou on part pas ? L’opposition thaïlandaise semble embringuée dans un cycle de négociations internes interminables, sur le rythme de la conga cubaine : trois pas en avant, deux pas en arrière. En théorie les dirigeants de facto du mouvement ont accepté la proposition du gouvernement, ou “feuille de route”, qui doit conduire à de nouvelles élections au mois de novembre.

Dans les fait, les conséquences de leur engagement se font attendre, et il semble qu’une fois de plus l’ultimatum de lundi posé par le gouvernement (pour la dispersion de la manifestation) se revèle caduque. Apparemment plusieurs positions s’affrontent chez les “chemises rouges”, et l’adhésion au plan d’Abhisit ne fait pas vraiment l’unanimité.

Ce n’est pas un hasard : le porte parole du bureau du Premier ministre, Satit Wonghnongtaey a appelé aujourd’hui le Front uni de la démocratie contre la dictature (UDD) à couper toute relation avec le général Sawasdipol Khattiya (dit Seh Daeng). M Satit a déclaré que la police doit maintenant arrêter le général Khattiya, la justice ayant délivré un mandat d’arrêt contre lui. Il a dit que l’UDD a besoin d’adopter une position claire étant donné que “Seh Daeng”  a publiquement pris position contre le plan de réconciliation du Premier ministre Abhisit Vejjajiva.

L'équipe dirigeante actuelle de l'UDD serait menacée d'éviction par une tendance "dure" emmenée par le général "Sae Daeng"

Le ministre a ajouté que le gouvernement est en attente d’une décision rapide sur la dispersion de l’UDD, afin de prendre part à la première étape du plan de réconciliation en cinq points.

Selon le blog d’un journaliste du Nation, le général Khattiya aurait obtenu l’appui de Thaksin pour continuer le mouvement avec une nouvelle “génération” de leader rouges, beaucoup moins ouverte à la négociation que la précédente. Une option qui ajouterait encore à la confusion ambiante, et qui réduirait les chances de voir une solution négociée au conflit.

Après cinq heures de discussions, un des chefs de file de l’UDD, Jatuporn Prompan, a indiqué que les dirigeants du mouvement n’ont pas pu trouver d’accord sur le plan de réconciliation en réponse au Premier ministre, ni sur la date à la quelle ils mettront fin à l’occupation du carrefour de Ratchaprasong.

Jatuporn Prompan, un des nombreux dirigeants du Front uni pour la démocratie contre la dictature (UDD), a ajouté qu’il ne pouvait pas y avoir de conclusion sur la proposition pour la réconciliation nationale, sans une action en justice contre le Premier ministre Abhisit Vajjajiva et son adjoint Suthep Thaugsuban pour leur responsabilité dans la mort de civils lors des affrontements à Bangkok entre manifestants et forces de sécurité le 10 avril dernier.

Une déclaration qui revient à torpiller les négociations en cours.

Olivier Languepin

2 comments
  1. Nous sommes un couple avec un garçon de 10 ans et venons de rentrer d’un séjour de 2 semaines en Thaïlande, dont une à Bangkok. Nous sommes parfaitement d’accord avec le commentaire de Navez. La situation créée par les chemises rouge est grave pour le pays, pour l’unité de son peuple, mais les touristes sont traités avec autant d’égards et de bienveillance qu’avant les événements. Et il ne s’agit pas d’une attitude commerciale, les thaï sont tout simplement comme cela, gracieux de nature, et ce même au fin fond du pays.

  2. C’est très triste pour un résident-spectateur de cette scène, de devoir constater que pour le pouvoir, on fout un pays (Un quartier localisé de Bangkok) en l’air… virtuellement car la monnaie ne bouge pas et semble, comme tous les indicateurs économiques (sauf des intérêts touristiques locaux) insensible à cette guéguerre de pouvoir. Comme partout et c’est normal,le Roi garde une saine réserve et semble aussi attendre et espérer un rapide et définitf dénouement. C’est très localisé et les gouvenements occidentaux profitent de cette crise pour déconseiller aux touristes de se rendre en Thaïlande. En fait la saison commence en Europe et ces politiques défendent leur tourismes nationaux contre la Thaïlande en mettant cela sur le compte de la sécurité. Si un quartiers de Paris est occupé par un sit-in de la CGT, la France est est-elle au ban des destinations touristiques ? Il faut venir en Thaïlande, toujours pays merveilleux et CALME… !

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