Dans les provinces de Narathiwat, Pattani et Yala, la violence sévit toujours sans répit : la région vit dans la crainte des attaques menées par des groupes musulmans séparatistes depuis plus de cinq ans. Il est recommandé aux voyageurs d’éviter cette région, proche de la Malaisie.

Pas de répit pour la population du sud de la Thaïlande : en début de semaine deux bombes ont explosé dans la province de Narathiwat, l’une fixée à une moto dans un marché et l’autre devant un café, faisant 11 blessés. Les engins, activés par téléphone portable, ont explosé vers 7 h du matin, touchant essentiellement des populations civiles. La veille, une bombe placée dans une voiture de police avait été désamorcée à temps.

Souvent annoncée par le gouvernement, mais jamais sérieusement mise en place, une solution politique du conflit dans les provinces du sud de la Thaïlande, reste toujours à venir.

Selon le colonel Parinya Chaidilok, porte-parole de l’armée thaïlandaise, plus de 3 300 personnes ont trouvé la mort depuis le début de la vague de violences, qui a débuté en janvier 2004 dans la partie méridionale du pays. Les attentats sont presque quotidiens dans ces provinces où les populations d’origine malaise et de religion musulmane sont très fortement majoritaires.

Avec la recrudescence des attaques, les populations non musulmanes ont reflué plus au nord. Environ 70 000 bouddhistes, sur les 300 000 encore installés en 2004, ont fui la région.

L’un des objectifs des dirigeants de cette insurrection semble être en effet la “purification ethnique” de cette région, c’est a dire de chasser les non-musulmans du Sud de la Thaïlande.

Les attentats individuels qui visent toujours des bouddhistes – sont parfois suivis de décapitations – visent à créer un climat de terreur chez les bouddhistes. La revendication indépendentiste n’a en fait jamais été véritablement formulée par l’un des groupes terroristes qui opérent dans les provinces du Sud.

Les musulmans de Thaïlande forment une minorité estimée à 2,3 millions de personnes dans un royaume de 65 millions d’habitants. La majorité d’entre eux vivent dans les trois provinces les plus sud du pays qui correspondent à peu près à l’ancien sultanat de Pattani, rattaché au début du siècle dernier à la Thaïlande, alors le Siam, à la suite d’un accord avec les Britanniques. Le Sultanat de Pattani, qui comprenait outre le Pattani actuel, les provinces de Narathiwat et Yala ainsi qu’une partie de la province de Songkia, a été annexé au début du vingtième siècle par le gouvernement royal thaïlandais. Environ 80 % des habitants de la région sont musulmans et malais de souche et parlent le dialecte bahasa.

L’ambassade de France recommande toujours d’éviter la zone sud :

Les voyages sont formellement déconseillés dans ces régions où a été décrété l’état d’urgence : provinces de Narthiwat, Pattani, Yala, Songkhla. Les violences et les attentats sont désormais quotidiens dans ces provinces , et ont causé la mort de plus de 3000 personnes depuis 2004. Le 15 mars 2008, un attentat à la voiture piégée a tué trois personnes et en a blessé plusieurs dizaines d’autres dans le principal hôtel de la ville de Pattani.