L’agitation politique prend de l’ampleur à Bangkok où l’opposition a appelé à de nouvelles manifestations dans la journée de samedi.

Pour éviter d’être pris pour cible par la police les manifestations se déroulent dans plusieurs endroits simultanément : au moins cinq sites sont actuellement concernés par des rassemblements, tous illégaux en vertu de l’état d’urgence renforcé déclaré le 15 octobre.

Pour empêcher les manifestants de se regrouper la police a fermé l’ensemble du réseau de transports en commun : les lignes de BTS et de MRT sont donc inutilisables depuis cet après-midi.

Mais cette décision n’a pas empeché les manifestants de se regrouper à Lat Phrao, Wongwian Yai, près de l’intersecton d’Udomsuk à Bangna, aux environs du BTS Asoke et de la station de MRT de Sam Yan Mitr.

Tous ces endroits sont actuellement concernés par des regroupements et fermés à la circulation.

Hier soir la police a utilisé des canons à eau contre les manifestants à l’intersection de Pathumwan dans le centre de Bangkok pour tenter de mettre fin à une troisième journée consécutive de manifestations anti-gouvernementales.

Lire aussi La police charge les manifestants à Bangkok – Actu – Thailande

Pour le moment les manifestations se déroulent de manière pacifique et la police n’est pas intervenue.

Qui sont les manifestants et que veulent-ils? 

Les manifestations de rue sont assez fréquentes en Thaïlande, surtout depuis le coup d’Etat de 2006 qui a mis fin au gouvernement élu de Thaksin Shinawatra.

Un mouvement jeune et absent des épisodes précédents

Mais les manifestant de 2020 ne ressemblent pas beaucoup à leurs prédécesseurs.

Premièrement, ils sont en majorité des étudiants et des jeunes, qui étaient largement absents des mobilisations des chemises rouges et jaunes qui ont secoué le pays entre 2006 et 2014.

Une démocratie factice

Ils reprochent au gouvernement actuel d’être une réincarnation de la junte qui a gouverné la Thaïlande entre 2014 et 2019, relégitimisé tant bien que mal par une élection biaisée en mars 2019 et par la constitution de 2017 dictée par les militaires et jugée anti-démocratique.

Ils demandent par conséquent la démission du Premier ministre et ex- chef de la junte, le général Prayuth Chan-ocha. D’autres demandes comprennent également la dissolution du parlement et une nouvelle constitution rédigée après consultation publique.

La monarchie contestée

Deuxièmement, et de manière beaucoup plus inédite, les manifestants appellent à une réforme de la monarchie, à savoir que son fonctionnement soit placé sous le contrôle de la Constitution.

Anon Nampa, un avocat spécialisé dans les droits de l’homme, a propulsé la Thaïlande dans une nouvelle ère le 3 août dernier lorsqu’il a appelé à la réforme de la monarchie lors d’une première manifestation à Bangkok.

Le 10 août, lors d’un rassemblement sur un campus universitaire au nord de Bangkok, une jeune militante étudiante, Panusaya Sithijirawattanakul, a également lu un manifeste en dix points sur la réforme de la monarchie.

Tous deux ont été arrêtés le 15 octobre, avec d’autres dirigeants étudiants qui avaient pris part au mouvement.

1 comment
  1. C ‘est aussi la révolte des pauvres contre les très riches
    avec le manque de rentrées de $ £ € , etc …. (tourisme , exportations , cours du Bath ) beaucoup n ‘on plus grand chose à perdre ,si ce n ‘est la vie
    Et sans vouloir me mêler de leur affaires , je dirais quand même que le souverain actuel a tout fait et fait tout pour ….. Son père , c ‘était autre chose .

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