La Thaïlande souffre en ce moment d’un épisode de sécheresse aggravée dans le nord, ou certaines cultures de riz sont menacées, mais aussi dans le sud à Phuket où sévit une pénurie d’eau.
La saison chaude et sèche du pays est plus intense que prévu en raison d’un épisode météorologique dû à la présence de El-Nino. De telles conditions menacent l’agriculture, qui représente environ 9% de l’économie thaïlandaise et un tiers de l’emploi total.
Le centre de recherche de Kasikorn a estimé dans une étude récente que la sécheresse pourrait coûter au moins 15,3 milliards de bahts à l’économie thaïlandaise.
“Un temps sec prolongé pourrait entraîner une baisse de la production agricole, ce qui nuirait à la consommation privée”, a déclaré Tim Leelahaphan, économiste à Bangkok. “Il y a des signes que la sécheresse cette année pourrait être la pire depuis de nombreuses années.”
Mais la Thaïlande n’est pas un cas isolé : de nombreux autres pays de la région sont touchés par des épisodes de sécheresse de plus en étendus et de plus en plus fréquents.
La dernière étude conjointe de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) et de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN) a montré que les effets cumulatifs de la sécheresse dans la région frappent plus durement les pauvres, aggravant donc les inégalités, et dégradent les terres et augmente les perspectives de conflit violent.
L’étude est publiée dans le contexte de la sécheresse qui sévit actuellement dans presque tous les pays d’Asie du Sud-Est et dont les impacts sociaux et économiques sont déjà très ressentis au Cambodge, aux Philippines, en Thaïlande et au Viet Nam.
“La sécheresse peut aussi être particulièrement dommageable dans les pays où de nombreuses personnes dépendent de l’agriculture”, a déclaré le rapport, ajoutant que 61% de la population laotienne est tributaire de l’agriculture, ce taux est de 41% au Vietnam, 31% en Indonésie, 27% au Cambodge et 26% aux Philippines.
Les effets lents mais dévastateurs de la sécheresse dans la région
L’étude intitulée «Prêts pour les années sèches: renforcer la résilience à la sécheresse en Asie du Sud-Est» propose trois domaines d’intervention prioritaires pour la CESAP et l’ASEAN: renforcer les services d’évaluation des risques de la sécheresse et d’alerte rapide, promouvoir des instruments de financement des risques et renforcer les capacités de la population à s’adapter à la sécheresse.
«Plus d’années sèches sont inévitables, mais plus de souffrance ne l’est pas. Des interventions opportunes peuvent maintenant réduire les effets de la sécheresse, protéger les communautés les plus pauvres et favoriser des sociétés plus harmonieuses
Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la CESAP, Armida Alisjahbana.
Des années plus sèches à venir pour l’Asie du Sud-Est
Les scénarios futurs de sécheresse dans de nombreuses régions de l’Asie du Sud-Est pourraient devenir encore plus fréquents et intenses si des mesures ne sont pas prises pour renforcer la résilience, selon la dernière étude conjointe de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP). ) et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).
Comme indiqué par l’étude, les effets cumulés de la sécheresse dans la région touchent plus durement les pauvres, accentuent les inégalités, dégradent les terres et augmentent les risques de conflits violents. Les sécheresses peuvent également être particulièrement dommageables dans les pays où de nombreuses personnes dépendent de l’agriculture (61% en RDP lao, 41% au Viet Nam, 31% en Indonésie, 27% au Cambodge et 26% aux Philippines).
66 millions de personnes touchées dans la région.
Au cours des 30 dernières années, les sécheresses ont touché plus de 66 millions de personnes dans la région.
Cependant, en raison de leur lenteur, les sécheresses sont souvent sous-déclarées et sous-surveillées, ce qui donne des estimations prudentes de leurs effets dans la région. L’étude souligne que l’avenir pourrait être encore pire.
Avec le changement climatique, de nombreuses autres régions risquent de connaître des conditions extrêmes aux conséquences graves.
Une résilience accrue à la sécheresse nécessitera des prévisions bien meilleures et des formes de réponse plus efficaces, aux niveaux national et régional.
“Ready for the Dry Years” propose trois domaines d’intervention prioritaires pour la CESAP et l’Asean : renforcer l’évaluation des risques de sécheresse et les services d’alerte rapide, mettre en place des instruments de financement des risques permettant d’assurer les communautés contre les sécheresses lentes et, enfin, renforcer les capacités des populations à s’y adapter.
«Les domaines d’intervention prioritaires mis en évidence dans le présent rapport contribueront à l’élaboration de mesures politiques visant à atténuer l’impact de la sécheresse future et renforceront à terme les efforts visant à créer une communauté de l’Asean résistante à la sécheresse», a déclaré le Secrétaire général de l’Asean, Dato Lim. Jock Hoi.