Pour tenter de remédier à leurs difficultés économiques, des familles et des filles isolées recourent au mariage précoce afin de se mettre à l’abri du besoin, au détriment de l’éducation et de la santé des jeunes filles concernées.

Cela fait maintenant six mois que des Rohingyas ont massivement quitté le Myanmar pour se réfugier au Bangladesh et de nouvelles personnes continuent à arriver dans les camps.

Ces musulmans fuient l’État de Rakhine, au Myanmar, où ils font l’objet de persécutions et de violences. En moins d’un mois, près de 500 000 d’entre eux ont tout quitté pour trouver refuge dans des camps surpeuplés. D’après les estimations de l’UNICEF, plus de 60% des réfugiés sont des enfants.

En plus de leur condition de réfugiée, les jeunes filles rohingyas souffrent aussi du mariage précoce : une pratique liée à l’islam très répandue au Bangladesh, où sont réfugiés la plus grande partie des Rohingyas expulsés du Myanmar. Dans ce pays près de 30% des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans.

Leur situation est alarmante : on dénombre 36 000 bébés de moins d’un an et 52 000 femmes enceintes ou allaitantes. La porte-parole de l’UNICEF Marixie Mercado a relevé que près de 1400 mineurs non accompagnés figurent parmi cet afflux massif de réfugiés. « Les besoins sont sans fin et les souffrances considérables », a-t-elle souligné.
Vu sur: https://www.unicef.fr/article/enfants-rohingyas-le-dangereux-exode-des-jeunes-refugies

Sabiha n’a que 11 ans, mais elle a déjà été confrontée à plusieurs reprises à la violence de la part d’adultes. Depuis plusieurs mois, elle vit dans un camp de réfugiés au Bangladesh où des milliers de Rohingyas ont trouvé refuge après avoir quitté le Myanmar quand la crise des Rohingyas a débuté.

Pour aider sa famille, Sabiha doit tous les jours aller chercher du bois dans la jungle. Il lui faut parfois deux heures pour accomplir cette tâche pénible. « Je n’aime pas aller dans la jungle, mais on ne peut pas cuisiner sans bois pour le feu », se raisonne-t-elle.

Avec son amie Nurbahar, 12 ans, elles parcourent la jungle et sont parfois confrontées à l’attitude hostile de villageois : « Ils peuvent nous prendre notre bois et nous frapper, donc nous avons peur d’eux et nous essayons de ne jamais être seules. » Au camp aussi, les filles peuvent être harcelées et agressées.

On remarque d’ailleurs une baisse du nombre de filles qui vont à l’école. Et cela s’explique malheureusement par les mariages précoces. Vu sur: https://www.unicef.fr/article/pour-survivre-des-filles-rohingyas-sont-mariees-12-ans

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Au Bangladesh, près de 30% des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans. Dans la plupart des pays islamiques il n’y a pas d’age légal minimum pour les relations sexuelles, du moment que les relations sont dans le cadre du mariage.

La maltraitance est fréquente dans les mariages d’enfants

En outre, il arrive souvent que les enfants qui refusent de se marier ou qui choisissent leur futur conjoint contre la volonté de leurs parents soient punis, voire deviennent les victimes de « crimes d’honneur » commis par leur famille.

Enfin, en terme de santé, si le mariage précoce n’est pas une cause directe de mortalité, il reste l’un des facteurs aggravant les risques de mortalité maternelle et infantile, essentiellement à cause des grossesses prématurées, et les risques d’infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH/Sida. Par ailleurs, chaque année, 8 000 jeunes filles développent une fistule (rupture entre la vessie et le vagin qui provoque l’incontinence).
Vu sur: https://www.unicef.fr/article/mariage-precoce