La situation démographique de l’Asie-Pacifique devient un débat important pour les gouvernements des pays de l’Apac, dont fait partie la Thaïlande.

Dans cette région la population vieillit à grande vitesse. En même temps les coûts des soins apportés aux seniors croissent aussi de manière fulgurantes.

Ces coûts devraient atteindre 2,5 milliards de dollars d’ici 2030, soit le quintuple des dépenses de l’année 2015.

Selon le directeur exécutif de la MMC Asia Pacific Risk Center : proportionnellement, la croissance des coûts médicaux destinées aux seniors surpassent de loin la croissance économique dans cette région.

500 millions de seniors

D’ici 2030, l’Asie-Pacifique comptera environ 71%, soit 500 millions, de 65 ans et plus. En Amérique, pour la même tranche d’âge, cette part de population atteindra 55%, et seulement 31% en Europe.

Ainsi, à l’encontre de beaucoup de clichés, la Thaïlande fait très peu d’enfants, le taux de fécondité actuel, de l’ordre de 1,55 enfants par femme, étant bien plus bas qu’un pays comme la France avec près de 2 enfants par femme.

Surtout, la singularité de la Thaïlande vient du fait que c’est l’un des seuls pays dit émergent dans cette situation, cette différence étant du reste très marquée avec les autres membres de l’ASEAN.

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Avec les avancées médicales et la hausse des revenus, c’est dans cette région du monde que la population vieillit le plus rapidement.

Cependant, plusieurs pays dans l’Asie-Pacifique manquent de structures d’accueil et de personnels qualifiés pour les séniors.

Le manque de personnel qualifié

Le rapport de la MMC estime que l’Asie-Pacifique devrait compter près de 18 millions de professionnels de santé en plus pour répondre à la demande de soin des seniors.

Toutefois, les investissements privés dans les soins dits de luxe par le secteur sont en pleine croissance , mais ces soins ne sont qu’à la portée d’une minorité de séniors.

En Thaïlande, selon le Ministère des Finances, seul 5,4% des retraités sont capables de vivre de manière indépendante grâce à leurs économies ou ventes de patrimoine.

Au moins 94% des retraités quant à eux vivent avec une aide du gouvernement, à la hauteur de 1000 Baht par mois (soit 25€), et du soutien apporté par les enfants adultes.

Une évolution du mode de vie thaïlandais

Ce nombre important de retraités sans économies est expliqué par le mode de vie durant l’âge d’or thaïlandais. Cette attitude zen et du “Mai pen Rai” conduisait les thaïs à vivre et dépenser sans compter.

De plus, la tradition thaïlandaise prescrit qu’une fois l’âge de la retraite atteint, les enfants adultes –généralement les filles-, prennent en charge leurs parents retraités.

Un défi pour les autorités et pour les familles thaïlandaises

Dans les années 70, la Thaïlande comptait près de 1,4 millions de naissances contre seulement 700 000 l’année passée. D’ici une vingtaine d’année, il est estimé qu’environ 25% de la population aura plus de 65 ans. Un défi pour les autorités et les familles thaïlandaises.

En effet, la Thaïlande fait partie de ces pays où les structures d’accueils et personnels qualifiés manquent :

Les autorités devront alors investir dans ce secteur afin de répondre à la demande, parfois au détriment de l’investissement dans d’autres secteurs.

Le manque d’infrastructures et de personnels qualifiés, imposent beaucoup d’actifs à apporter le soutien financier et personnel à leurs parents retraités, cela entraînerait des conséquences sur la productivité et la consommation des adultes actifs.

Tout de même, ce manque d’infrastructure et de personnel pourrait être une aubaine pour l’économie thaïlandaise à venir. La porte est grande ouverte pour de nombreux investissements et embauches. De plus la Thaïlande est déjà une destination de retraite touristique reconnue.