Deux décennies se sont écoulées depuis les premiers appels courageux lancés pour mettre fin aux souffrances et aux accidents causés par les mines antipersonnel. À cette époque, on estimait que les mines antipersonnel étaient normales, essentielles et irremplaçables. Le fait que leur utilisation puisse tuer et mutiler des civils était considéré comme un « dommage collatéral ».

L’Asie était, et est toujours, particulièrement touchée par ce fléau. Les champs de mines et les armes à sous-munitions ont provoqué de lourdes pertes humaines, en particulier au Cambodge, en Thaïlande, au Laos, au Viet Nam, en Afghanistan et au Pakistan. Au Cambodge, ces armes insidieuses continuent chaque jour, comme on le voit, de détruire des vies et d’affecter des communautés longtemps après la fin des hostilités.

Les champs de mines et les armes à sous-munitions ont provoqué de lourdes pertes humaines, en particulier au Cambodge, en Thaïlande, au Laos, au Viet Nam, en Afghanistan et au Pakistan

Grâce à la campagne internationale naissante en faveur de l’interdiction des mines, la vision d’un monde exempt de mines antipersonnel a commencé à se concrétiser. Pour le Comité international de la Croix-Rouge, le tournant décisif s’est opéré il y a exactement 20 ans, lorsque nos chirurgiens de guerre ont publié des données sur les types de blessures observées dans nos hôpitaux de campagne aux frontières entre la Thaïlande et le Cambodge et entre le Pakistan et l’Afghanistan.

De nombreuses victimes civiles

Les preuves ont établi sans équivoque que les mines antipersonnel avaient provoqué une véritable « épidémie » de victimes civiles qu’il fallait stopper à sa source.

Un long chemin a été parcouru ! Avec le soutien de la société civile, vous – les 158 États parties à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, et les États qui, sans être encore liés par cette Convention, en soutenez néanmoins les objectifs – vous pouvez être fiers des nombreuses réalisations à votre actif.

Aujourd’hui, le commerce mondial des mines antipersonnel a cessé, sauf dans des cas sporadiques.

Près de 45 millions de mines antipersonnel ont été détruites, 18 pays ont achevé leurs obligations en matière de déminage, et dans les pays où la dépollution se poursuit, de nombreux hectares de terres fertiles continuent d’être rendus chaque année aux communautés. Des dizaines de milliers de survivants ont bénéficié d’une aide pour retrouver mobilité et confiance, et le nombre de nouvelles victimes des mines a continué à baisser.

Avec l’adhésion cette année de Tuvalu et du Soudan du Sud à la Convention, et celle de trois autres États en 2012, l’universalisation de la Convention devrait se poursuivre.

Source: http://www.cicr.org/fre/resources/documents/statement/mines-statement-2011-11-28.htm