Alors que la commission anti-corruption (NACC)  tarde à rendre ses conclusions sur l’actuelle Première ministre, Yingluck Shinawatra, dans chaque camp les extrémistes affûtent leurs arguments provocateurs et préparent leurs « forces » dans l’attente d’une hypothétique confrontation.

Une chasse aux sorcières contre les anti-royalistes

Récemment les ultra-royalistes du RCO (Rubbish Collection Organistion) sous l’impulsion de leur leader, le Dr.Rienthong Nanna, ont déclaré vouloir constituer une « Armée du Peuple pour Protéger la Monarchie ».

Le but de cette armée, constituée de civils, mais qui appelle aussi à l’engagement d’anciens policiers et militaires, serait de « traquer » les atteintes à la famille royale, pour défendre la monarchie et “exterminer” les anti-monarchistes.

« Le RCO essaye de manière systématique et avec des moyens variés d’engager des actions légales contre les personnes qui violent la section 112 du code pénal (celle du lèse-majesté) » analyse le Dr.Rienthong.

Des actions que cette armée compte réaliser conjointement avec les forces de la police nationale afin de punir les personnes soupçonnées de lèse-majesté.

Pour autant le RCO n’a pas attendu la constitution de son « bras armé » pour commencer sa chasse aux sorcières, le mouvement ayant déjà identifié quelques 300 suspects qu’il a dénoncé aux autorités.

Une rhétorique guerrière et provocatrice, qui en ces heures de troubles politiques fait mouche et rencontre un public de plus en plus nombreux. Avec pas moins de 130 000 « followers » sur sa page Facebook, le RCO espère atteindre le nombre de 500 000 d’ici dimanche.

Un leader au passé trouble

La création d’un tel mouvement pourrait s’ajouter aux nombreuses provocations ayant émergées ces derniers mois, mais le profil du Dr. Rienthong n’est pas anodin et incite à prendre au sérieux la création de cette armée dénonciatrice.

En effet l’homme est notoirement connu pour avoir été à la tête d’un groupe de défense de la royauté durant le massacre du 6 octobre 1976.

Un épisode qui avait été marqué par la mort de dizaines d’étudiants et de travailleurs, signant presque la fin de mouvement de gauche en Thaïlande et qui fut l’élément déclencheur d’une dictature militaire.

Même si les temps ont beaucoup changé, le Dr.Rienthong reste pour autant un personnage attaché jusqu’à l’extrême à la royauté, la création d’un tel mouvement est donc une source d’inquiétude supplémentaire dans le jeu politique.

Formations « musclés » des activistes UDD

Réponse aux déclarations du Dr.Rienthong ou bien simple hasard du calendrier, l’UDD a quand à elle annoncé dimanche 20 avril 2014, la création d’un atelier d’entrainement pour ses forces de volontaires.

Une nouvelle session d’entrainement à destination des supporters de l’UDD ayant pour but d’initier au self-défense et aux combats au corps à corps afin de protéger la démocratie.

Là aussi, le public favorable à cette annonce est nombreux car pas moins de 15 000 personnes sont attendues pour cet évènement et jusqu’à 70 000  pour des sessions prochaines.

« Le but ultime de ce groupe est de protéger la démocratie ainsi que les élections démocratique d’un gouvernement mais aussi de résister à tout type de coup d’état ou de dictature »

analyse Mr Suporn, leader UDD, suite à l’annonce de ce stage d’entrainement.

La formation, en plus d’aborder des techniques de défense, propose d’autres modules en lien avec le bon déroulement d’un meeting, comme la logistique ou en encore les premiers secours.