Des rebelles présumés islamistes ont décapité un travailleur immigré birman en présence de sa fille dans le Sud musulman de la Thaïlande, a annoncé vendredi la police.

Plusieurs hommes ont fait irruption jeudi soir au domicile d’un homme de 36 ans travaillant dans un élevage de crevettes. Après avoir bandé les yeux de sa fille ,une adolescente, ils ont abattu l’employé à bout portant avant de le décapiter, a précisé la police.

Les assaillants ont ensuite jeté sa tête au bord d’une route près du village où il résidait dans la région de Pattani, l’une des trois provinces de l’extrême sud de la Thaïlande, près de la Malaisie, où des violences séparatistes se poursuivent depuis près de trois ans.

Lorsque les policiers se sont rendus sur place pour récupérer la tête sectionnée, une petite bombe a explosé, sans faire de victimes, selon les autorités.

Par ailleurs, un homme de 50 ans de confession bouddhiste a été tué par balles vendredi matin dans la province de Narathiwat. Et dans la province voisine de Yala, un policier a été grièvement blessé lorsqu’une bombe a explosé dans un café de village, a précisé la police.

Ces dernières attaques sont intervenues alors que les militaires qui ont pris le pouvoir le 19 septembre à Bangkok ont multiplié les déclarations signalant leur disposition à négocier avec des groupes d’insurgés du Sud.

L’auteur du putsch, le général Sonthi Boonyaratglin, est le premier musulman à diriger l’armée de la Thaïlande, pays largement bouddhiste.

Plus de 1.500 personnes ont été tuées depuis janvier 2004 dans les trois provinces les plus méridionales du pays où la grande majorité des habitants est d’ethnie malaise et de confession musulmane.

La région était un sultanat indépendant avant son annexion il y a un siècle par la Thaïlande qui s’appelait alors le Siam. Des révoltes ont éclaté périodiquement depuis.

Aucune des attaques menées par les rebelles du Sud n’est jamais revendiquée. Des experts pensent que la violence est également alimentée par des mafias locales.