Le gouvernement thaïlandais a fait un pas important dans la voie de la négociation concernant le conflit qui déchire le sud du pays à majorité musulmane depuis bientôt près de 10 ans.

Fait sans précédent la Thaïlande  a accepté de s’entretenir avec un important groupe de rebelles musulmans, ouvrant la voie à un accord de paix, marquant peut être le début d’une solution négociée dans un conflit qui a déjà coûté des milliers de vies.

Le document signé par le Lieutenant-Général et secrétaire général du Conseil National de Sécurité (NSC), Paradorn Pattanathabutr, et par Hassan Taib du groupe Barisan Revolusi Nasional (BRN), lance seulement un « processus de dialogue ».

« C’est une nouvelle tentative du gouvernement pour lutter contre les attaques. Cela ne signifie pas que l’accord de paix va mettre fin à la violence en cours. Bien que je ne puisse pas garantir que l’accord sera un succès, c’est toujours mieux que de laisser le sud brûler ainsi », a déclaré Paradorn.

Selon lui, cet accord est le résultat du Dialogue de Paix Thaï-Malaisien signé après la rencontre entre le Vice Premier Ministre Chalerm Yubamrug et le Premier Ministre malaisien Najib Razak.

Une négociation semée d’embûches

Les précédentes tentatives du gouvernement thaïlandais de négocier avec les insurgents se sont toutes soldées par un échec. Le gouvernement intérimaire du Premier ministre Surayud Chulanont en 2006 avait  fait preuve d’une volonté de répondre aux revendications de longue date des musulmans dans le sud : à peine un mois après son arrivée au pouvoir, Surayud a présenté des excuses historiques aux musulmans du sud pour les abus qu’ils ont subis dans le passé et annoncé la suppression d’une liste noire d’insurgés présumés, ce qui a entraîné une diminution du nombre d’arrestations arbitraires.

Les violences du sud de la Thaïlande ont coûté la vie à plus de 5000 personnes depuis 2004

Mais les engagements pris oralement à Bangkok sont souvent difficiles à traduire en de véritables changements sur le terrain, alors que la violence augmente, et que les relations entre les forces de sécurité et les communautés locales restent tendues.

En dehors du sud, les Thaïs sont favorables  à des mesures sévères contre les militants présumés et font pression en ce sens. La plupart  des Thaïlandais à Bangkok  ne s’intéressent pas vraiment à la situation dans le sud, aussi longtemps que la guerre ne parvient pas à s’étendre au-delà du sud.

Plusieurs groupes d’insurgés

Les précédentes tentatives de négociations ont toutes échouées et jusqu’ici aucun dialogue n’a jamais été officiellement mis en place entre le gouvernement thaïlandais et les groupes rebelles. Les efforts déployés par le gouvernement thaïlandais pour lancer les négociations ont souvent été entravées parce que Bangkok ne sait toujours pas vraiment qui dirige l’insurrection, ni même si les dirigeants sont en contact les uns avec les autres.

Le lieutenant-général Paradorn a affirmé que plusieurs chefs des insurgés ont voulu s’entretenir avec lui.

« Je suis en train de vérifier si ils sont en effet basés en Malaisie et si des pourparlers sont possibles avant d’aller demander à Kuala Lumpur de coopérer. Nous estimons qu’il y a moins de 1000 insurgés en Malaisie ».

Barisan Nasional Revolusi, qui signifie en malais « Front National Révolutionnaire », est un des nombreux groupes impliqués dans les violences du sud de la Thaïlande qui ont coûté la vie à plus de 5000 personnes depuis 2004.

Les provinces à majorité musulmane ont toujours résisté à la domination de la religion bouddhiste. Mais depuis 2004, les violences ont augmenté, faisant des victimes presque quotidiennement, avec des attaques de plus en plus organisées et audacieuses au point de vue militaire. Plus tôt ce mois-ci, 19 insurgés ont été tués dans une attaque contre une base militaire thaïlandaise.

Le conflit identitaire n’est pas seul en cause dans les violences qui déchirent le sud du pays. En effet, entre 50% et 60% des morts sont liées à des activités criminelles ou à la politique locale, sans lien avec l’Etat Thaï  La consommation de drogue est en effet très répandue et, combinée à une situation économique instable et à un taux de natalité élevé, plonge la jeunesse malaise dans le désœuvrement.

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1 comment
  1. On voit ce qui se passe maintenant en Birmanie entre une religion pacifiste et une autre dont le but est de s’étendre.J’aime bien mon voisin mais chacun chez soi.Tant qu’il y aura des extrêmistes enfin disons tant qu’il y aura des religions … il y aura des guerres.

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