Un marché du travail dynamique situé au cœur de l’Asean (chômage proche de zéro) , une région en forte croissance, et une meilleure qualité de vie : la Thaïlande fait rêver bon nombre de Français empêtrés dans une crise qui n’en finit plus.
Le travail est d’ailleurs la raison principale de l’expatriation des français à l’étranger, pour 43% d’entre eux. Suivent ensuite le goût pour la découverte de nouvelles cultures (31%), et le désir de changer de vie (29%). Seul 5% des expatriés s’exile pour des raisons fiscales. Question travail et contrairement aux idées reçues, les expatriés sont avant tout employés par des entreprises locales. Seulement 18% d’entre eux sont rattachés à une entreprise française. Alors pourquoi pas la Thaïlande…
Mais attention la Thaïlande accueillante et souriante qui vous a séduit en tant que touriste pendant vos dernières vacances, n’est pas forcément celle qui vous attend les bras ouvert pour travailler : les lois et procédures qui s’appliquent aux étrangers sont très strictes, voire pointilleuses et protectionnistes.

Certaines professions sont interdites d’exercice aux étrangers : médecins, architectes, avocats, comptables, guides touristiques, secrétaires, sauf à se limiter à des fonctions administratives ou de management. En tout état de cause il est fortement déconseillé de venir avec un visa de tourisme pour travailler en Thaïlande : il faut préalablement obtenir dans votre pays de résidence un visa business (‘non immigrant de catégorie B’) et faire ensuite une demande de permis de travail (Work Permit) en Thaïlande.
Le visa B est délivré pour une période de 3 mois, et à son arrivée en Thaïlande, l’étranger peut alors demander un permis de travail.
Le coût d’un Work Permit est de 3100 baht (sans le visa). Il est aussi possible de solliciter ce permis de travail dans son pays de résidence si on part travailler avec un contrat de travail pour une entreprise déjà installée en Thaïlande. C’est bien entendu, la solution la plus sure et la plus confortable.
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Une définition du travail très large
La Loi sur le travail des étrangers, Alien BE 2551 (2008) définit le terme «travail» comme toute activité par laquelle on exerce une énergie ou utilise les connaissances, que ce soit ou non en contrepartie de salaires ou d’autres avantages. La définition du travail en vertu de la Loi est donc très étendue puisqu’elle couvre même le travail bénévole et le volontariat.
Par exemple, si une personne a pris part à des négociations, assisté ou pris la parole lors d’une conférence : chacun de ces actes est considéré comme un travail. La plupart des étrangers qui entrent en Thaïlande pour un voyage d’affaires à court terme d’un ou deux jours ne sont d’ailleurs pas conscients du fait que le but de leur visite nécessite en général un permis de travail en conformité avec les lois thaïlandaises.
Un quota de quatre employés thaïlandais pour un employé étranger
Encore plus restrictif, les entreprises qui emploient des expatriés doivent respecter un quota d’un employé étranger pour quatre employés thaïlandais, et avoir un capital social libéré de deux millions de baht par employé étranger.
Le salaire minimal pour obtenir un permis de travail pour un étranger est de 50 000 Bath : l’employeur est en outre tenu d’avoir une police d’assurance pour ses employés couvrant au minimum les frais d’hospitalisation. La durée légale hebdomadaire de travail est de 48 heures du lundi au samedi, mais en pratique les bureaux sont normalement fermés les samedi et dimanche. La loi sur travail garantit aussi deux semaines de congés par an en plus des jours fériés plus une journée de congés par année d’ancienneté.
Toutes ces barrières juridiques et administratives ne sont pas insurmontables et sont d’ailleurs souvent contournées de manière plus ou moins explicites, mais le fait de travailler sans un Work Permit engendre des risques importants qu’il est préférable d’éviter.
Des risques importants à ne pas prendre à la légère
Travailler en Thaïlande sans permis de travail entraîne des sanctions allant de l’amende à l’emprisonnement et à la déportation, et dans le pire des cas, l’interdiction de renter à nouveau la Thaïlande. En vertu de la Loi Alien Working Act, un étranger qui se livre à des travaux sans avoir obtenu un permis de travail approprié est passible d’emprisonnement pour une période n’excédant pas cinq ans et / ou d’une amende de 2.000 à 100.000 baht baht.
Dans la pratique, cependant, les autorités règlent généralement le cas en expulsant la personne prise en faute. Le nombre d’étrangers arrêtés pour avoir travaillé sans autorisation au cours des dernières années a augmenté de façon significative. Et cela inclut non seulement des travailleurs non qualifiés des pays voisins (Birmanie, Cambodge, Laos), mais aussi des travailleurs qualifiés, techniciens, spécialistes de gestion du personnel, ressortissants de nombreux pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Les autorités peuvent aussi imposer des sanctions d’interdiction définitive de séjour en Thaïlande comme stipulé dans la Loi sur l’immigration BE 2522 (1979)