Les autorités thaïlandaises, ont brûlé plus de 600.000 articles en infraction avec les lois sur la propriété intellectuelle, faisant suite à de récentes décisions de justice, et suite à l’annonce de mesures plus strictes par le gouvernement pour réprimer le commerce de copies illégales et piratées.
Après avoir présidé la cérémonie, le ministre du Commerce Alongkorn Ponlaboot a déclaré que c’est le troisième exemple cette année de destruction organisée par la police de stocks de marchandises de contrefaçon, pour environ 90 tonnes au total, avec une valeur comptable de 2.2 milliards de Baht (environ 51 millions d’euros).
Le gouvernement d’Abhisit semble décidé à réprimer plus sévèrement la vente de bien contrefaits depuis son arrivée au pouvoir, mais il est difficile de passer à coté de la contrefaçon durant un séjour au pays du sourire : DVDs, jeux vidéos, logiciels, montres, vêtements de marque, chaussure, jouets, et même Viagra, tout est disponible sur les marchés de Patpong ou Chatuchak, pour ne citer qu’eux.
Les produits contrefaits vendus en Thailande sont le plus souvent en provenance de Chine, et comprennent entre autres l’utilisation sans licence de marques, tels que des T shirts avec des logos de clubs de football connus, ou de grandes marques européennes de l’industrie du luxe.
La police a annoncé que quelques 1,8 million produits contrefaits ou piratés ont été saisis jusqu’à maintenant cette année, un rythme un peu moins soutenu que les 5 millions de saisies pour l’ensemble de 2009.
Un des secteurs de plus en plus touché par la contrefaçon est celui des médicaments. De plus en plus d’organisations criminelles se tournent vers le trafic de contrefaçon de produits pharmaceutiques. Beaucoup plus lucratif que le trafic de drogue, les faux médicaments sont aussi plus faciles à transporter de pays en pays, les différences entre vraies et fausses boites de médicaments étant très difficiles à repérer.
Bien que la contrefaçon soit présente un peu partout en Thaïlande, son commerce est considéré comme illégal. La production d’objets contrefaisants est sanctionnée d’une amende allant jusqu’à 400 000 bahts et d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à quatre ans d’emprisonnement. Les possesseurs de marques peuvent aussi poursuivre en justice toute personne utilisant leur propriété sans accords préalable.
Depuis 2007 la Thaïlande est répertoriée par les États Unis sur leur “liste de surveillance”, qui énumère un certain nombre de pays soupçonnés de ne pas respecter les règles de propriété intellectuelle. Cette liste ne comprend que 9 pays en plus de la Thaïlande (Chine, Venezuela, Russie, Égypte, Argentine, Chili, Israël, Liban, Turquie, Ukraine) et cette classification a depuis le début été considérée comme injustifiée par le gouvernement thaïlandais.
Les pays sur cette liste dite “Special 301″ pourraient s’exposer à des sanctions commerciales et des embargos sur leurs produits. Jusqu’à présent, aucune mesure n’a été prise contre la Thaïlande, mais l’USTR a identifié cinq endroits dans Bangkok qui figurent sur une liste mondiale de “marchés notoires” pour les marchandises piratées : Pantip Plaza, le centre commercial Mahboonkrong (MBK), Klong Thom Market, Patpong Road et une partie de Sukhumvit Road.
Olivier Languepin
1 comment
Je suis rentré il y a 15 jours de Thailande, quelle hypocrisie ! On en trouve beaucoup moins qu’ avant mais allez à Suan Lum Night Bazar à BKK et on comprend que le marché est toujours “contrôlé”.Pour les software/DVD, à MBK on en trouve sans difficulté.
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