Inévitable compte tenu de l’actuelle situation, le report du sommet de l’ASEAN au mois de mars, au lieu de la date prévue au mois de décembre, est un sérieux revers pour le rang international de la Thaïlande. De nombreux observateurs se posent maintenant la question: la Thaïlande est-elle encore en mesure d’assurer la présidence de l’ASEAN ?

Au lendemain de la dissolution du PPP, le royaume se retrouve une fois de plus sans gouvernement, et très affaibli par deux années d’instabilité politique. L’affrontement entre l’Alliance populaire pour la démocratie (PAD) et le gouvernement de Somchai Wongsawat a non seulement causé une grande instabilité politique, mais a aussi endommagée la réputation de le Thaïlande au niveau international.

Standard and Poor et Fitch ratings, ont abaissé ce matin leur niveau de classement de la Thailande de “stable” à “négatif”

La Thaïlande est-elle encore en mesure de présider l’ASEAN ?

La crise politique n’est plus limité au sein de la sphère domestique, elle a aussi de profondes répercussions sur les affaires étrangères de la Thaïlande. Au sein de l’ASEAN, au moins trois membres – le Vietnam, le Laos et le Cambodge – ont poliment suggéré que la Thailande renonce à la présidence de l’ASEAN cette année en raison de l’escalade de la violence politique .  La Thaïlande est donc mis sur un pied d’égalité avec la Birmanie, dont le gouvernement avait été forcé de renoncer à sa présidence en 2005 en raison de sa crise de légitimité.

La Thaïlande, qui pouvait prétendre être un modèle de stabilité et de démocratie pour la région, va maintenant manquer de légitimité pour  promouvoir la démocratisation en Birmanie.

La PAD, en dépit de son nom, a lancé l’idée de la “Nouvelle Politique”, dans lequel le parlement serait composé de 70% de membres nommés et les élus de 30%. Un schéma qui ressemble de manière inquiétante à la future structure politique de la Birmanie, où une partie des sièges parlementaires sont réservés pour les militaires. Après plusieurs semaines de manifestations et de blocage politique, la Thailande peut espérer sortir de la crise avec le départ du Premier ministre. Mais il faudra du temps pour restaurer l’image positive de la Thailande, même si on a pu constater que les Thailandais ont fait tout ce qu’ils ont pu pour soulager l’attente des voyageurs bloqués dans leur pays.

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Selon le dernier classement Forbes, Chalerm Yoovidhya, co-propriétaire de Red Bull, est à la tête de la famille la plus riche de Thaïlande cette année, devançant pour la première fois les frères Chearavanont du groupe CP.