La Thaïlande est aujourd’hui un des premiers exportateurs mondiaux de riz (7,5 millions de tonnes en 2005). Mais cette culture vitale pourrait être menacée par le dérèglement climatique.

Consommé trois fois par jour et cultivé par 3,6 millions de familles, le riz est plus qu’un aliment, il représente la vie et pas un grain ne se perd. Le royaume, l’un des premiers pays à avoir cultivé le riz, en est aujourd’hui le premier exportateur mondial (7,5 millions de tonnes en 2005).

Mais cette culture vitale pourrait être menacée par le dérèglement climatique et son cortège d’inondations et de sécheresses qui, selon des scientifiques, pourraient réduire substantiellement les rendements et affecter durement les communautés rurales thaïlandaises.

Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec), réuni depuis lundi à Bangkok, a prédit que les gaz à effet de serre allaient modifier la pluviométrie, intensifier les tempêtes tropicales et amplifier le risque de sécheresses et d’inondations, y compris dans les pays pauvres qui seraient les plus durement touchés.

Des événements climatiques extrêmes ont déjà affecté la Thaïlande. Les producteurs de riz de la province centrale d’Ayutthaya se souviennent des inondations qui, l’année dernière, ont détruit la récolte et tué quelque 200 personnes. Les producteurs de riz redoutent le dérèglement climatique qu’ils observent depuis quelques années mais ils ne savent pas à quoi l’attribuer.

Une étude de Vichien Kerdsuk, chercheur à l’université de Khon Kaen, montre que la production de riz jasmin dans la région du nord-est a chuté de 45,5% entre 1994 et 2005 à cause des sécheresses et, dans une moindre mesure, des inondations. Les solutions actuellement proposées sont souvent axées sur l’adaptation de la production agricole plutôt que sur les tentatives de stopper le changement climatique. Le Giec a indiqué en février que le réchauffement était maintenant inévitable. Anan Polvatana, directeur adjoint de la recherche à l’Institut thaïlandais du riz, dit que les chercheurs sont en train de développer des variétés de riz résistantes à la chaleur et aux nouveaux insectes et maladies que celle-ci pourrait amener.

Mr Anan prédit que le revenu des exportations de riz pourrait décroître mais que cette chute n’aurait probablement qu’un effet limité sur l’économie du royaume, car le riz ne représente qu’entre 1 et 2% du PIB. Mais ce sont des millions de personnes qui souffriraient si le bol de riz du monde venait à se vider.

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